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par le Dr Raymond Vergès

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A la chasse, oreilles protégées…

Destination santé

lundi 11 octobre 2010

La France compte plus de 1,4 million de chasseurs et près de la moitié (44%) souffrirait d’une baisse de leur audition. Conscients des risques liés au bruit… assourdissant du coup de fusil, ils restent pour autant très réticents au port de moyens de protection. Ils ont drôlement tort… « Un coup de fusil de chasse, cela correspond à une puissance de 120 à 140 décibels sur l’oreille interne », précise en effet le Pr Claude Conessa, ORL à l’hôpital du Val de Grâce, à Paris. Lui-même chasseur, ce médecin militaire connaît parfaitement les conséquences de ce loisir sur l’audition. « La première chose qu’un chasseur va ressentir, ce sont des acouphènes, qui se manifestent par un sifflement aigu, gênant et plus ou moins important. Le problème est que, parfois, certains ne vont pas prêter attention à ce signal d’alarme ». Or, la répétition des tirs va provoquer une atteinte auditive irrémédiable. « Les acouphènes vont persister. Et dès lors que la perte auditive touchera les deux oreilles, les troubles de la compréhension vont apparaître ».

Or, dans le domaine de la chasse, la prévention auditive fait défaut. Sans compter que, pour un chasseur, le fait de porter des bouchons d’oreilles est souvent vécu comme une contrainte. « Quand on est chasseur, on veut entendre les bruits ambiants, la branche qui craque, être prévenu de la direction d’où va sortir le gibier ». Pourtant, comme le souligne Laurent Pionner, audioprothésiste à Marseille (Amplifon), « il existe aujourd’hui des solutions techniques parfaitement adaptées à la pratique de la chasse. Il est possible d’acheter des bouchons spécifiques qui laissent passer les petits bruits et atténuent ceux du fusil. Pour cela, il suffit de prendre rendez-vous chez un audioprothésiste ».

Claude Conessa insiste pour que tout jeune chasseur prenne l’habitude de se protéger. « C’est impératif, et cela devrait devenir un réflexe. Car il est extrêmement difficile de soigner les acouphènes ». Ces derniers, en effet, ne sauraient être traités par... le mépris, comme l’assure une boutade de carabin ! Bien au contraire, une consultation en urgence s’impose, pour éviter qu’un trouble chronique ne succède au premier traumatisme sonore.


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