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par le Dr Raymond Vergès

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L’Union européenne va s’en prendre aux bateaux des passeurs

La crise migratoire au cœur du Conseil des ministres extraordinaire de l’UE

mardi 15 septembre 2015


Les ministres européens ont discuté hier de nouvelles actions pour tenter de limiter les arrivées de réfugiés sur fond de remise en cause d’un principe fondateur de l’Union européenne : la libre circulation des personnes.


Photo Alfredo D’Amato/UNHCR

Le Conseil extraordinaire des ministres européens de l’Intérieur sur la crise des migrants a décidé, lundi à Bruxelles, entre autres, le lancement de l’opération EUNAVFOR-MED, pour des attaques visant la destruction des embarcations des passeurs qui transportent des milliers de migrants vers l’Europe après avoir traversé la Méditerranée, causant la mort par noyade, des centaines des personnes embarquées à partir des côtes libyennes.
La Belgique a déjà fait savoir par son ministre de la Défense, Steven Vandeput que la frégate Léopold 1 participera à cette opération avec à son bord 175 soldats.
La première phase de cette opération s’est limitée jusqu’à présent à la surveillance et à la collecte des informations sur les embarcations dans les eaux internationales de la Méditerranée.

450 réfugiés par jour

La deuxième phase consiste à permettre aux bateaux et aux avions militaires européens pré-disposés dans les eaux internationales en face des côtes libyennes à stopper, confisquer et détruire les embarcations des passeurs après le sauvetage des migrants à leur bord, explique le communiqué.
Mais, ajoute le texte, l’opération ne prévoit aucune intervention dans les eaux territoriales libyennes, car cela nécessite le double accord des Nations-Unies et de la Libye, ce qui n’est pas encore obtenu.
Les chiffres des Nations-unies indiquent que 121.000 migrants sont arrivés en Italie sur les bateaux de fortune en provenance de la Libye depuis le début de cette année, soit environ 450 personnes par jour.
Depuis plusieurs jours, on assiste à la remise en cause, de facto, de l’Accord de Schengen signé en 1985, assurant la libre circulation des personnes et des biens à l’intérieur de 22 Etats membres de l’Union européenne auxquels se sont ajoutés 4 pays extérieurs à savoir l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein.
Pour ce faire, l’Allemagne a annoncé le rétablissement des contrôles aux frontières, suite à l’afflux massif des migrants dont 14.000 sont arrivés dans le pays durant le week-end dernier.

Suspension de l’ouverture des frontières

L’Allemagne a été suivie en cela par l’Autriche et la Slovaquie qui ont annoncé, à leur tour, le rétablissement des contrôles aux frontières pour endiguer l’afflux des migrants venus de Syrie et d’Irak et arrivés en Grèce d’où ils se déversent vers les autres pays de l’Union européenne.
La Hongrie va achever la construction du mur anti-migrant, cela malgré les pressions exercées par les autres Etats membres de l’UE.
L’Accord de Schengen instaurant la libre circulation à l’intérieur de l’UE, rappelle-t-on, est un des piliers de l’Union européenne.


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