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Préoccupante !
La vie au quotidien
mardi 17 juillet 2012
On a rencontré ou contacté hier des personnes aux situations diverses. Dans ce qu’elles évoquent, on relève l’inquiétude du présent et de demain. C’est loin d’être un scoop. Cependant, on le (re)dit.
• Jean-Pierre : électricien sans emploi
Le licenciement économique…
Jean-Pierre était l’un des employés d’une grande entreprise du BTP. Aujourd’hui, il se retrouve sans emploi après y avoir passé « 25 ans ». Et ce pour cause de « licenciement économique ».
Il exerçait le métier d’électricien. Métier appris, il y a une trentaine d’années dans un centre de formation de Saint-François (Saint-Denis). A terme, il trouve rapidement un salariat.
Il acquiert de l’expérience, postule, continue à se former. « Travailleur », on le sollicite pour des remplacements et des déplacements — il habite le Nord et dort sur place lorsque des travaux l’exigent.
« Qu’est-ce que je ferai » ?
On lui confie diverses responsabilités, dont celle d’une équipe. Il était le premier arrivé et dernier à partir du chantier. Avec « mes collègues », on s’épaulait. Quand, il était nécessaire, « je défendais leurs intérêts ». « Avec la direction, nous avions noué le dialogue social ».
Il a vu la situation de l’entreprise s’effriter en un rien de temps. D’une part, on est peu sollicité par les particuliers et professionnels. D’autre part, on répond moins aux appels d’offres.
Conséquence immédiate, des ouvriers ont été licenciés début 2011. Idem pour 2012. Sans perdre un seul instant, il a entamé les démarches pour un nouvel emploi. Début août, il signe un contrat… pour 6 mois.
« Très inquiet », tel est l’état d’esprit de Jean-Pierre en ce moment. Au bout de cette embauche, « qu’est-ce que je ferai » ?
• Nadine : agent d’entretien
Une possible reconversion ?
Tout sourire au quotidien ! « Bonjour, madame, monsieur, tout se passe bien ». Nadine est agent d’entretien dans une résidence dionysienne. Elle bichonne un vaste bâtiment de 4 étages, plus le rez de chaussé et le parking extérieur et intérieur. Elle s’occupe aussi des poubelles.
Tous les jours, elle effectue 4 heures de travail — 8 heures/12 heures. Un mi-temps qui lui rapporte moins de 900 euros mensuels. Malgré une expérience d’une vingtaine d’années ! Fort heureusement, elle effectue des heures de repassage à son domicile. Elles agrémentent le quotidien.
« Maintes et maintes fois, j’ai demandé à la société qui m’emploie d’augmenter mes heures », explique-t-elle. A chaque fois, la même réponse lui est apportée « dans l’immédiat, on ne peut pas. On est en difficultés ».
Les douleurs se font ressentir
Pour autant, remarque-t-elle « l’entreprise a vu ses services faire un bond ». Elle attendait vivement une proposition sur un autre immeuble et peu importe l’endroit. Nadine ne rechigne pas à la tâche.
« Combien de fois, on m’appelle et même le samedi matin pour au pied levé remplacer une collègue malade, etc.? », s’emporte-t-elle. En effet si aujourd’hui, elle gagne moins de 900 euros au mois. Que touchera-t-elle, le jour de sa retraite ?
Nadine « n’est plus toute jeune ». Les douleurs se font ressentir : au dos, aux jambes, poignées et coudes. Sa santé comme son travail, elle y tient. Elle envisage une reconversion d’aide à domicile.
• Maurice et son épouse : retraités
Et, l’avenir de « nos enfants » ?
La retraite ! Parlons-en avec Maurice et son épouse — aussi à la retraite. Le couple vit dans un modeste logement au Chaudron (Saint-Denis). Un espace qui a vu grandir 3 enfants. Ouf ! Tous trois travaillent aujourd’hui en CDI.
Revenons au couple. Leurs retraites additionnées avoisinent les 700 euros. Suivant les situations, on peut considérer cette somme comme coquette. Encore faut-il que cela suffise à honorer les différentes dépenses.
On ne va pas encore pour la énième fois les énumérer. Mais une s’est envolée : celui des aliments. « Nou sèr a nou la sintur », zot i èsplik. « Chak semèn, nou utiliz 100 éro pou fé bazar », zot i di.
Le « bazar », c’est faire le marché forain et la grande surface. « Nou voi pa lé pri bésé mèm si na la publicité », zot i not. « Nou achèt dé troi boit konsèrv, dé troi sosiss, in morso boukané, in pé légum èk frui, savon pou linj », zot i égrèn.
« Kan ou voi lo pri in makatya… »
« Kan ou voi lo pri in makatya, samoussa, barkèt manjé, brik do lé, plakèt yaourt, ètsétéra », énumère le couple, amer. « Pou fé in ti ropa familial, i fo dépans sépa kombyin ». Ils sont plusieurs à brosser ce constat. Une enquête récente de notre confrère “Le Quotidien” a mis en évidence l’écart de prix entre La Réunion et la France.
Maurice et sa femme ne s’inquiètent plus pour eux. Mais pour leurs petits enfants et enfants. Les premiers travailleront-ils ? Les seconds garderont-ils leurs emplois ?
En bref, on le sait à La Réunion, la situation est alarmante. D’urgence, des mesures doivent être prises pour baisser le coût de la vie et créer des emplois.
JFN
Messages
17 juillet 2012, 11:04, par Norbert
Encore une fois le témoignages dit la vérité. les victimes ont droit à la parole, vive le changement