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Qatar : privés de salaire, des travailleurs migrants risquent la famine
Amnesty International lance la mobilisation
mercredi 18 décembre 2013
Amnesty International alerte sur la situation de travailleurs migrants au Qatar. Dans le pays des grands travaux, là où doit avoir lieu la Coupe du Monde, des travailleurs sont privés de salaire, et sont obligés d’emprunter de l’argent pour acheter de la nourriture. Dans un communiqué, Amnesty International précise la situation.
À l’occasion de la Journée internationale des migrants, nous demandons aux autorités qatariennes de remédier à la situation désespérée des employés de Lee Trading and Contracting (LTC). qui ont travaillé dans des conditions pouvant s’apparenter à du travail forcé.
Il y a un mois, Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International avait déjà demandé aux ministères du Travail et de l’Intérieur de s’occuper en priorité de la situation dans cette entreprise, après s’être rendu dans le camp de travailleurs situé dans la zone industrielle d’al Sailiya.
Les ouvriers ont expliqué à nos équipes qu’ils veulent aujourd’hui simplement récupérer les salaires qui leur sont dus, avant de quitter le pays.
Depuis octobre 2013, ils sont cantonnés dans leur camp de travailleurs.
En raison du système de « parrainage » restrictif en vigueur au Qatar, les ouvriers sont liés à LTC et ne sont pas autorisés à travailler pour une autre entreprise afin de gagner de l’argent.
Les employés de LTC ne reçoivent pas de nourriture. Ils n’ont pas d’allocation pour l’alimentation et ne touchent pas de salaire pour se procurer à manger.
L’entreprise leur versait 250 riyals (50 euros) par mois à titre d’allocation alimentaire, mais les versements ont cessé en octobre, lorsque le chantier a pris fin.
Ils sont désormais contraints d’emprunter de l’argent pour acheter de la nourriture. Mi-novembre, plusieurs d’entre eux se sont plaints de souffrir de la faim auprès de nos équipes.
Sans argent, pas de justice
Les ouvriers ont tous porté plainte contre LTC auprès du tribunal du travail à Doha, afin de tenter de récupérer leur dû.
Toutefois, le tribunal a demandé à chacun de s’acquitter de la somme de 600 riyals (environ 120 euros) pour régler le rapport d’expertise qui doit être réalisé dans le cadre de leur dossier. Tant qu’il n’est pas payé, l’affaire est dans l’impasse.
Selon les travailleurs, le tribunal a rejeté leur demande de dérogation de règlement de ces frais en raison de leur situation financière.
Pourtant, aux termes du droit qatarien du travail, les travailleurs sont censés être exemptés des frais de justice.
Cette affaire illustre parfaitement les nombreux obstacles qui se dressent entre les travailleurs migrants et la justice au Qatar.
DES STATISTIQUES ÉLOQUENTES
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