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« Alon met la main ensemb »

Réaction aux annonces de François Hollande sur l’emploi

vendredi 22 août 2014, par Céline Tabou


Nou Lé Kapab (AJFER), le Crefom et GPX974 ont organisé une conférence de presse, suite à leur rencontre avec Gilles Clavreul, afin de faire le bilan de l’allocution de François Hollande sur la régionalisation de l’emploi et de leur entretien avec un proche conseiller du Président.


Olivier Fontaine, du Collectif Les déportés de l’Education Nationale, Gilles Leperlier, de Nou Lé Kapab (AJFER) et Idriss Rangassamy, du GPX974.

Globalement, les deux organisations ont indiqué que la visite de François Hollande « est une avancée ». Car « lors du déplacement de François Hollande, la question de l’emploi a été un temps fort de sa visite. C’est la preuve que la mobilisation et les campagnes de sensibilisation et d’informations faites par nous mêmes et nos prédécesseurs, ont fini par peser », a expliqué Gilles Leperlier. La question est au centre des préoccupations et les attentes sont donc beaucoup plus fortes », a indiqué le président de Nou Lé Kapab (AJFER).

Beaucoup de questions en suspend

Pour Gilles Leperlier et Idriss Rangassamy, du GPX974, « c’est insuffisant, on est encore dans des intentions ». En effet, à l’annonce par François Hollande d’utiliser les critères d’intérêts moraux et matériels (CIMM) dans le système de mutation, « on ne sait pas quels seront les critères de référence dans les mutations, on n’a pas les modalités d’application de ces critères. On ne sait pas quel critère sera mis en place, ni quel calendrier, ni quelle bonification », a expliqué le jeune homme. Beaucoup de question qui ont été soulevé lors de leur rencontre d’une heure avec Gilles Clavreul.

Face au flou laissé par les annonces de François Hollande, Gilles Leperlier a mis l’accent sur la commission de travail qui devrait fixer des critères afin de « permettre un système plus juste et plus d’équité ». « On ne comprendrait pas qu’on ne soit pas associé aux travaux », alors que ces deux organisations, en collaboration avec le Crefom, ont établi une liste de dix critères présentés le 18 août. « Il faut des choses concrètes », a réitéré Gilles Leperlier. D’autant plus que « si les CIMM fonctionnent, il y aura une vraie avancée », a expliqué Olivier Fontaine, du collectif Les déportés de l’Education nationale.

Concernant le secteur privé, « l’annonce d’une charte pour l’emploi local peut permettre un meilleur suivi pour que les personnes de La Réunion et les Réunionnais occupent les postes disponibles à La Réunion », a expliqué le président de Nou Lé Kapab (AJFER). Malgré tout, « on n’a pas d’application. On ne sait pas qui seront les acteurs, quelles mesures initiatives seront prises pour obliger les employeurs à déposer leur offre d’emploi au Pôle Emploi », a souligné ce dernier.

Pour Nou Lé Kapab (AJFER) et le GPX974, « François Hollande a repris les propositions de Patrick Lebreton, mais on attend des propositions concrètes, car la semaine prochaine, une cinquantaine de stagiaires vont partir, à leur frais, abandonnant leurs familles parce que leur situation sociale n’a pas été prise en compte ». « On le voit, il y a les faits d’un côté et les dires de l’autre. Il y a une contradiction », a assuré Gilles Leperlier.

« Il y a urgence à agir »

Les deux hommes ont expliqué que Gilles Clavreul était « sensible aux cas exposés », dans l’Education Nationale et la Police. « On espère arriver à attirer l’attention pour changer les choses. On n’a jusqu’au 31 août pour que les postes disponibles soient occupés par les professeurs stagiaires », a expliqué le jeune homme. Pour ce dernier, « on continuera à jouer notre rôle. La balle est désormais dans le camp des différents acteurs, comme l’Etat, les parlementaires, le Pôle emploi, le rectorat. On est prêt à se mettre au travail dès demain » afin de fixer des critères dans le système des mutations et définir la charte pour l’emploi local.
« Il y a urgence à agir », s’est alarmé Gilles Leperlier.

D’autant plus que « le travail des associations est reconnu, ils connaissent nos propositions. Il y a des intentions, mais on ne connait pas modalités et les applications des mesures annoncées par François Hollande ». De son côté, Idriss Rangassamy a indiqué que « le travail a été fait », raison pour laquelle « il n’y a plus de temps à perdre, plus la situation se dégrade, plus les postes échappent aux personnes de La Réunion et aux Réunionnais », a ajouté le président de Nou Lé Kapab (AJFER).

Pour le représentant du GPX974, l’ancienneté de la demande a été remise en place mais « on point du doigt la rétroactivité, qui doit revenir à 2002 », afin de permettre à tous les policiers de bénéficier de la mise en place de l’ancienneté de la demande. « Ce point a été prit en compte par le gouvernement, on dû apporter un éclairage au conseiller sur la rétroactivité, ce à quoi il prit acte », a précisé Idriss Rangassamy.

Ce dernier a indiqué que « les CIMM découlent du rapport Lebreton, aujourd’hui certaines organisations et politiques se demandent quel critère mettre en place. On va réfléchir maintenant aux critères, alors qu’ils savaient qu’il fallait travailler sur ces critères bien avant ». Idriss Rangassamy a expliqué qu’ils avaient des propositions qui « doivent servir de base et permettre de travailler. On ne peut pas attendre, on a déjà perdu un an à cause de la lenteur administrative et politique », a expliqué.

Commencer le travail

Ce dernier a salué la position prise par François Hollande, « c’est une bonne chose, maintenant il ne faut pas s’arrêter à là. On ne va pas attendre un an pour mettre en place des cirières. Il faut travailler sur du concret, parce que l’on veut une application sur le prochain mouvement interne, soit dès 2015 ».

« Il ne faut pas que les mesures annoncées restent une coquille vide. Une charte pour l’emploi local ne suffira pas, il faudra aller plus loin. Alon met la main ensemble. Travaillons, car on ne peut plus attendre », a déclaré Gilles Leperlier. D’autant qu’« on est prêt à travailler dans la commission, avec le député Patrick Lebreton », a précisé Idriss Rangassamy, pour qui « il faut mettre de côté les clivages et les égos ».

Pour conclure, Gilles Leperlier a assuré que « si rien n’est mit en place, on interpellera tous les acteurs pour qu’ils agissent, se réunissent. On ne lâchera rien. Il y a une question fondamentale posée par le Président qui parle de la nécessité de faire une révolution en référence à la transparence. Il faut l’appliquer, mais aussi anticiper les besoins, adapter les formations, ouvrir le nombre de place aux concours et avoir des critères clairs et justes ».

Céline Tabou


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