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par le Dr Raymond Vergès

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Faibles revenus et mal-logement

Portrait social de la France

vendredi 21 novembre 2014


Outre l’augmentation du chômage, la publication de l’INSEE « Portrait social de la France » montre deux conséquences de cette crise. Les indicateurs sont dramatiques en France, et pourtant bien en dessous de la réalité à La Réunion.


« Fin 2012, en France, plus de 2 millions de personnes sont allocataires des minima sociaux dits « d’insertion » : 1,7 million perçoivent le RSA socle et 0,4 million l’ASS. Avec les conjoints et les personnes à charge, ce sont près de 4,5 millions de personnes qui sont couvertes par ces dispositifs. Entre 2008 et 2012, les effectifs ont augmenté de 26 % pour le RSA socle et de 27 % pour l’ASS. La crise économique a entraîné une affluence, massive en 2009, dans les dispositifs, et du fait d’un marché de l’emploi dégradé, en complique les sorties.

Toutes les classes d’âges sont touchées mais plus particulièrement les jeunes (25-34 ans), plus exposés aux évolutions de la conjoncture économique, et les seniors (50 ans ou plus), qui restent généralement plus longtemps au RSA ou à l’ASS, dans un contexte marqué par l’extinction des dispositifs de retrait d’activité et le recul de l’âge légal de départ à la retraite. En 2011, près des deux tiers des bénéficiaires du RSA socle sont en situation de pauvreté monétaire (contre 14,3 % de la population en France métropolitaine). Une proportion minoritaire mais croissante de personnes pauvres sont couvertes par le dernier filet de sécurité du système de protection sociale que constitue le RSA socle.

En 2011, en France métropolitaine : 28 % de la population pauvre vit dans un ménage bénéficiaire du RSA socle contre 24 % en 2008. Sur le plan des conditions de vie, les privations de consommation sont de plus en plus fréquentes, notamment sur des besoins de première nécessité, comme l’alimentation et les soins de santé. 25 % des bénéficiaires du RSA socle et 18 % de ceux qui perçoivent l’ASS ne disposent pas de logement autonome en 2012.

Plus de 110.000 personnes sans toit

En 2012, dans les agglomérations d’au moins 20 000 habitants de France métropolitaine, 81 000 adultes, accompagnés de 31 000 enfants, sont « sans-domicile ». 45 000 adultes sont nés à l’étranger : parmi eux, un tiers, le plus souvent originaires de pays d’Europe centrale ou orientale, ne parlent pas le français. Les sans-domicile présentent des profils assez différents selon qu’ils sont nés en France ou non. Ainsi, les femmes et plus généralement les familles sont plus nombreuses parmi les sans-domicile nés à l’étranger. En outre, ces derniers sont fortement implantés dans l’agglomération parisienne.

L’offre d’hébergement des sans-domicile dépend de leurs caractéristiques et situations personnelles et familiales. Les familles sont en effet rarement laissées dans la rue ou hébergées dans des centres d’urgence : elles sont en priorité accueillies dans des logements fournis par une association ou un organisme d’aide. Néanmoins, les sans-domicile nés à l’étranger avec enfants bénéficient moins souvent de cette solution d’hébergement plus stable, en particulier dans les grandes agglomérations hors Paris.
Les sans-domicile, particulièrement ceux nés en France, portent souvent le poids d’une enfance marquée par des histoires familiales douloureuses. Un quart d’entre eux ont été placés dans leur enfance, en foyer ou en famille d’accueil. Par l’éloignement géographique ou leur vécu familial, les sans-domicile, qu’ils soient nés à l’étranger ou en France, entretiennent des liens sociaux plutôt distendus, en particulier avec leur famille.

1 sans-domicile sur 3 vit avec moins de 300 euros par mois. Parmi les sans-domicile nés à l’étranger, 45 % sont dans ce cas. Les sans-domicile qui travaillent (un quart d’entre eux) ne s’en sortent pas beaucoup mieux, car les emplois qu’ils occupent sont très souvent précaires et peu qualifiés. Leur niveau de diplôme faible et leurs difficultés dans la maîtrise du français compliquent leur insertion sur le marché du travail. »


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