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par le Dr Raymond Vergès

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Grève à SERMAT : victoire des dockers

Pour l’emploi au port

vendredi 4 juillet 2014


Au bout de trois jours de grève, les dockers de la SERMAT soutenus par la CGTR Ports et Docks ont obtenu satisfaction : l’internalisation de la maintenance des chariots cavaliers et l’embauche de plusieurs travailleurs. L’assemblée générale des travailleurs du Port ce vendredi devra se prononcer sur la reprise du travail.


Danio Ricquebourg, secrétaire général de la CGTR Ports et Docks et les représentants de la SERMAT. (photo C.T.)

Les travailleurs de la SERMAT ont signé cet après midi un protocole de fin de conflit avec la direction. Cet accord répond aux revendications des travailleurs soutenus par la CGTR Ports et Docks. La grève avait débuté mardi pour demander des moyens humains permettant d’appliquer l’accord sur l’internalisation de la maintenance des chariots cavaliers. Cet outil portuaire permet des gains de productivité importants dans le traitement des containers. Jusqu’à présent, la maintenance est assurée par des travailleurs de la SERMAT en tant que sous-traitant d’une société extérieure. L’an passé, les travailleurs de la SERMAT s’étaient mis en grève pour dénoncer la fragilisation de leur société et la programmation de 18 licenciements. Ils avaient alors obtenu l’annulation des licenciements et un audit sur la faisabilité de la maintenance en direct par les travailleurs de la SERMAT sans société intermédiaire : c’est l’internalisation.

Promesse de nouveaux emplois

Lundi, les représentants des travailleurs et de la direction avaient rendez-vous à la Direction du travail pour signer l’accord concrétisant l’internalisation de la maintenance à compter d’octobre 2015. Les travailleurs avaient d’abord obtenu le retrait de phrases ajoutées unilatéralement dans le protocole d’accord par les patrons de la SERMAT. Puis ils avaient demandé l’embauche de travailleurs pour que la société puisse assurer correctement la maintenance des chariots cavaliers. Tendue, la discussion a été interrompue par le départ des patrons. Le lendemain, l’assemblée générale des travailleurs votait la grève.
Pendant ce temps, les secteurs touchés par les effets de l’intransigeance patronale ont commencé à s’organiser, en prévoyant le stockage temporaire de 1.000 containers à Maurice. L’UMIR estimait que le bilan de trois jours d’arrêt de la manutention des containers laissait sur le quai de Port-Réunion près de 2.000 containers en attente de traitement, et 1.000 autres doivent débarquer d’ici la fin de la semaine.
Ce jeudi après midi, les représentants des travailleurs ont rencontré la direction. Finalement un accord a pu être conclu. La maintenance des chariots cavaliers sera bien assurée en interne par la SERMAT. De plus, les patrons de la SERMAT s’engagent à embaucher. Sur la base de ces engagements, les représentants des travailleurs ont décidé de signer le protocole de fin de conflit. Ce vendredi matin se tient devant les grilles du terminal containers du Port Est une assemblée générale des travailleurs du Port. Elle a la possibilité de valider le protocole de fin de conflit. Dans l’affirmative, le travail reprend immédiatement, et les containers en souffrance seront traités rapidement.

Pas de pourrissement

C’est une nouvelle victoire de la détermination des dockers réunionnais. Par leur action, ils ont démontré que les arguments de la direction ne tenaient pas. Il est important de noter que cette fois l’accord est survenu au bout de 3 jours contre 18 jours l’an dernier. En acceptant la négociation et l’accord, le patronat a changé d’attitude. L’an passé, son intransigeance avait eu des répercussions dans toute l’économie réunionnaise, alors que finalement, il a signé un accord donnant entière satisfaction aux travailleurs. Cette décision aurait pu survenir bien plus tôt. Cette fois, les enseignements de la grève de l’an dernier ont manifestement été tirés. Le conflit n’a pas eu le temps de pourrir, et la sortie de crise est venue rapidement. C’est le résultat de la détermination des dockers, qui a montré que leur victoire était inéluctable.

M.M.


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