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par le Dr Raymond Vergès

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La force pour s’opposer à un mouvement social largement soutenu

L’intransigeance du gouvernement fait monter la tension en France

jeudi 21 octobre 2010


Afin de minimiser la mobilisation, et l’ampleur que prend le mouvement, le gouvernement tente de focaliser l’attention sur les heurts qui ont éclaté un peu partout en France en marge des manifestations de mardi 19 octobre. Mais cela ne casse pas un mouvement social plus populaire que jamais, et le gouvernement n’a pour le moment que la force à opposer aux revendications des grévistes.


Après le succès des manifestations de mardi, une journée d’action serait prévue le 26 octobre. D’après “Le Figaro.fr”, huit syndicats, qui se réunissent aujourd’hui, pour décider des suites, sont dans une situation compliquée. En effet, ces derniers veulent maintenir la mobilisation malgré l’arrivée des vacances de la Toussaint, garder la dynamique du mouvement après les défilés massifs de mardi 19 octobre (jusqu’à 3,5 millions de manifestants), éviter les débordements ou actions minoritaires et surtout éviter que le gouvernement ne retourne l’opinion, en cas de pénuries de carburant.

Gouvernement inflexible

Face au 3,5 millions de personnes réunis dans les rues de France, mardi, le gouvernement se montre plus inflexible pour mener à terme sa réforme des retraites. Nicolas Sarkozy a indiqué « je mènerai à son terme la réforme des retraites car mon devoir en tant que chef de l’État est de garantir aux Français qu’eux-mêmes et leurs enfants pourront compter sur leur retraite et que le niveau des pensions sera maintenu ».
Refusant tout dialogue, Brice Hortefeux ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales, est intervenu hier au saut du lit, à 7h30 place Beauveau. Il a remis en cause, dans une déclaration lue à la presse, la manière dont s’exerce actuellement le droit de grève en France. Ce dernier stigmatise les manifestants, et « affirme de manière la plus directe, la plus ferme et la plus déterminée : le droit de manifester, ce n’est pas le droit de casser, le droit d’incendier, le droit d’agresser, le droit de piller ».
En dépit des menaces, et déclarations successives des membres de l’UMP au gouvernement, 59% des Français interrogés souhaitent que les syndicats poursuivent leur mouvement de contestation après le vote de la réforme des retraites au Sénat, selon le baromètre BVA-Absoluce-Les Echos-France Info. De même, 68% des sondés ont par ailleurs une vision négative de la politique économique du gouvernement.

S’organiser pour tenir

Selon “Lepoint.fr”, le Centre national d’information routière (CNIR) recensait, mercredi 20 octobre, vers 11h15, une quinzaine de barrages filtrants ou d’opérations escargot liés au mouvement contre la réforme des retraites, sur des routes et autoroutes à travers la France. En dépit, des annonces de François Fillon pour un retour à la normale d’ici 4 à 5 jours, la principale fédération des transporteurs routiers français, la FNTR, a estimé, mercredi, qu’il faudrait au moins « 48 à 72 heures » pour un retour à la normale dans les stations-service de l’Hexagone, dont un tiers sont à court de carburant.
Du côté des raffineries, les salariés résistent aux policiers, chargés de débloquer par la force les terminaux pétroliers dans les ports. Et face à la tension, le président Nicolas Sarkozy a affirmé qu’il avait ordonné le déblocage de « la totalité des dépôts » de carburant « afin de rétablir au plus tôt une situation normale ». Cependant, Frédéric Plan, porte-parole de la FF3C (Fédération française des combustibles, carburants et chauffage) a indiqué, « il y a toujours “une station sur trois” touchée par un problème d’approvisionnement dans ce réseau.
De même, entre 15,6 et 28,7% des travailleurs de la SNCF sont en grève contre la réforme. Au neuvième jour de mobilisation, l’organisation se met en place pour ne pas faiblir. Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-cheminots, a indiqué mercredi 20 octobre à l’AFP que « l’orientation de la fédération cheminots était de s’organiser pour tenir ».

La jeunesse plus motivée que jamais

Universités mobilisées, voir bloquées, lycées et collèges dans le même sillon la jeunesse a décidé de se mobliser face à la réforme de la retraite, qu’ils jugent injuste. Mercredi 20 octobre, des lycéens se sont rendus dans la rue, afin de continuer la mobilisation de la veille, qui a été un grand succès pour les jeunes.
Les résultats sont là pour conforter les syndicats de la mobilisation de la jeunesse, selon l’Union nationale lycéenne (UNL), première organisation, 600 lycées ont été mobilisés, mardi, et la grève devrait continuer. Même son de cloche, pour la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), deuxième organisation, qui évoquait 1.200 lycées « engagés » dans la mobilisation dont 850 connaissant « blocage ou barrage ». La FIDL « se réjouit d’ores et déjà du succès de la mobilisation et consultera dès cet après-midi ses partenaires pour décider rapidement des suites à donner », a-t-elle écrit dans un communiqué, relevé par l’AFP.

Le gouvernement aura du mal à débloquer la situation tant du côté des terminaux pétroliers, que des réseaux de transports. D’autant plus que la jeunesse a décidé de prendre le pas sur leurs aînés, et a continué la manifestation, contre la réforme « injuste » de la retraite.

Céline Tabou


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