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par le Dr Raymond Vergès

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Manifestations spectaculaires en Grèce

vendredi 7 octobre 2011


Des dizaines de milliers de fonctionnaires grecs ont manifesté mercredi 5 octobre à Athènes et Salonique dans le nord du pays, lors du jour de grève annoncé dans le secteur public. Ces derniers ont protesté contre les dernières mesures d’austérité annoncées et le licenciement des 30.000 employés, d’ici la fin de l’année.


“Non au chômage partiel qui égale le licenciement” indiquait la banderole principale du grand syndicat du public l’Adedy, à la tête du cortège. Munis de drapeaux noirs, étudiants, retraités, archéologues du ministère de la Culture, fonctionnaires des ministères des Finances, du Développement et les employés de l’entreprise publique de la gestion de l’Eau (Eydap) et des chemins de fer ont fustigé « la politique du gouvernement, de l’UE et du FMI (les bailleurs de fonds du pays) ».

Black Out du pays contre l’austérité

Décidés à être entendu, les Grecs ont fait usage des arrêts de travail, suite à la campagne lancée par les syndicats des secteurs public et privé, afin de provoquer des perturbations dans les administrations, les transports en commun, écoles, hôpitaux, musées, tribunaux ou encore l’aéroport d’Athènes. L’objectif était de faire comprendre au gouvernement et à la troïka qu’ils ne veulent pas de leur aide. Fin septembre, des manifestants grecs avaient bloqué l’entrée de plusieurs ministères à Athènes, notamment celui des Finances pour perturber les négociations, destinées à faire payer le plus cher au peuple et à « tuer les travailleurs ».

« Ils ne cherchent pas à sauver la Grèce. Ils sont en train de tuer les travailleurs », a déclaré Ilias Vrettakos, vice-président du syndicat Adedy, représentant du secteur public. « Il faut prendre l’argent aux riches, pas à nous », a-t-il lancé lors d’une déclaration au cours du rassemblement, a cité l’Agence France Presse. De son côté, Stathis Anestis, porte-parole de GSEE, premier syndicat du secteur privé, a expliqué « les nouvelles mesures ne font que prolonger les politiques injustes et barbares qui entament les droits et les revenus des travailleurs et poussent un peu plus l’économie dans la récession et la dette ».

La rue contre la troïka

En dépit des nombreuses mesures annoncées pour réduire le déficit, le FMI et la BCE attendent un nouveau plan d’austérité. Le second plan de sauvetage de la Grèce, décidé en juillet, devrait être réexaminé. La zone euro et le FMI veulent mettre l’accent sur la « soutenabilité de la dette du pays et sur une relance de la croissance », a indiqué le directeur pour l’Europe du Fonds monétaire international, Antonio Borges. Ce dernier a souhaitait un nouveau plan qui "se concentre plus sur une dette soutenable" et sur "le redémarrage de la croissance économique", a-t-il déclaré lors d’une conférence à Bruxelles, citée par “Le Monde”.

Critique vis-à-vis des attentes de la troïka, l’ancienne ministre du Travail Louka Katseli a expliqué au “Monde”, « nous sommes en retard sur trois chantiers de réforme majeurs : la grille unique des salaires de la fonction publique, l’évasion fiscale et les privatisations. (…) Ce qui a donné à nos partenaires européens une excuse pour dire que les réformes n’ont pas été menées cet été ».

Le ministre de l’Économie, Michalis Chryssohoïdis, a expliqué dans l’hebdomadaire allemand “Die Zeit”, « notre situation est assez désespérée. Car nous réduisons de manière toujours plus drastique le revenu des gens. Les Grecs vivent la situation présente de manière très douloureuse. Quand verrons-nous la lumière au bout du tunnel ? Nous ne pouvons pas le dire. Le gouvernement [grec] est totalement isolé avec cette politique de réforme. L’opposition assure qu’elle pourrait renégocier nos conditions de crédit. Et la gauche radicale veut quitter l’UE. (…) Nous sommes seuls ».


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