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SERMAT : les travailleurs portent plainte pour abus de biens sociaux

Dans l’attente du résultat de l’audit obtenu au mois de mai

mercredi 18 décembre 2013, par Manuel Marchal


En mai dernier, les travailleurs de la SERMAT avaient mené une longue grève de 19 jours pour empêcher 18 licenciements et obtenir que la transparence soit faite sur les coûts de la maintenance au port. Dans l’attente de l’audit chargé d’apporter des réponses, les travailleurs dénonce le harcèlement moral subi par les salariés de la SERMAT, constatent la poursuite de l’entretien d’un déficit artificiel, et annoncent le dépôt d’une plainte visant les responsables de cette situation.


Laurent Cuissard, Danio Ricquebourg et Raphael Gossard, responsables de la CGTR à la SERMAT.
Schéma de la situation dénoncée par les travailleurs de la SERMAT

Ce mercredi, c’est au siège de la Fédération Ports et Docks de la CGTR que les représentants des travailleurs de la SERMAT ont rencontré la presse. Ils ont fait le point sur l’application du Protocole d’accord arraché au mois de mai dernier après 19 jours de grève.

Ce document prévoyait la réalisation d’un audit sur les coûts de la maintenance au port. Les travailleurs souhaitaient que soient comparés deux solutions : l’actuelle qui est la sous-traitance å la SERMAT d’une prestation confiée å SRMP, filiale de Kalmar ; et celle proposée par les travailleurs soit la sous-traitance directement assurée par la SERMAT.

Recherche de prétextes pour licencier

Selon les informations dévoilées hier par Danio Ricquebourg, de la CGTR SERMAT, ce point n’est pas abordé, ce qui amène à s’interroger sur la pertinence de cet audit, financé par l’argent public.

Les travailleurs estiment que le contenu de l’audit ira dans le sens de la position défendue par le patronat. Il servira à justifier des licenciements. Danio Ricquebourg note qu’à la SERMAT, l’outil de travail est en train de partir en lambeaux. Les sanitaires sont défectueux et ne sont pas réparés, c’est l’incertitude quant à la prolongation ou pas du droit d’occuper ses locaux pour cette entreprise, ce sont aussi des demandes d’équipements qui n’aboutissent pas. Les matériels en panne de la SERMAT tardent à être réparé. Pour les représentants des dockers, cela montre la volonté de justifier la mort de la SERMAT.

Dirigeants de sociétés de manutention visés par la plainte

D’autant plus que le GIE souffre d’un déficit chronique. Danio Ricquebourg en explique le mécanisme. La SERMAT met å disposition de la filiale de Kalmar du personnel. Ce dernier est donc rémunéré par la SERMAT et en retour, SRMP doit payer à SERMAT le prix de la prestation, ce qui comprend donc le salaire.

Mais dans les faits, la somme reversée à SERMAT est toujours inférieure à ce qui est dû. C’est ce qui explique le déficit structurel de SERMAT, ce déficit pointé du doigt par les acconiers, actionnaires de SERMAT, pour demander des licenciements.

C’est pourquoi les travailleurs ont décidé de porter plainte pour abus de biens social. Les dirigeants des sociétés de manutention du Port-Réunion actionnaires du GIE SERMAT sont visés par cette plainte. Les salariés espèrent que la justice fera son travail en faisant la lumière sur les pratiques qui sont la cause du déficit de la SERMAT, et de la menace sur l’emploi qui en découle.

M.M.



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