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par le Dr Raymond Vergès

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Précarité croissante chez les jeunes

jeudi 10 novembre 2011


Le Secours catholique a analysé dans son rapport publié, le 8 novembre, la montée de la précarité chez les jeunes et le décrochage d’une partie des 18-25 ans. En 2010, 12% des situations rencontrées dans les permanences du Secours concernaient les moins de 25 ans.


Sur son site le Secours catholique explique que « les jeunes subissent de plein fouet la crise économique et sociale, ils sont plus diplômés, plus qualifiés que les générations précédentes, mais paradoxalement plus précaires. Ils cumulent tous les risques et toutes les difficultés. Ils devraient bénéficier d’un certain nombre de droits (formation, emploi, santé, logement), mais ce n’est pas le cas ». Fustigeant l’action, voire l’inaction de l’état, l’institution indique l’absence de l’état auprès des jeunes. « Ainsi, 30% des jeunes accueillis par le Secours catholique sont sans aucune ressource, 36% en logement précaire, et plus de 40% sont au chômage ».

Le profil des jeunes a changé

Le stéréotype du jeune en marge de la société et en colère contre ses parents existe toujours, mais voit arriver des jeunes avec des caractéristiques globales diverses, qu’ils soient dans une « extrême pauvreté » (17%), travailleurs (14%) ou en recherche d’emploi, étudiants, ou en formation (21%). Parmi ces catégories, le Secours catholique doit faire face chaque jour à des jeunes mères bénéficiaires du RSA (22%), des jeunes familles étrangères (9%) et des jeunes familles françaises (17%).

Les crises structurelles et conjoncturelles de la France ont entraîné un recul de l’emploi et une hausse du chômage, « le chômage des 18-25 ans rencontrés par le Secours catholique est nettement plus important qu’en 2000 (+7 points). Lorsque malgré tout, ils accèdent à un travail, il s’agit souvent d’un contrat précaire qui ne leur donne pas droit aux indemnités de chômage », a précisé l’association.

Une génération précaire et désespérée

L’association a reçu plus de 106.000 jeunes dont 20.540 étudiants en situation difficile, « ces chiffres douloureux ne sont que la partie émergée de l’iceberg : beaucoup n’osent tout simplement pas venir demander de l’aide », a expliqué Julien Lauprêtre, président du Secours catholique.

Ce dernier ajoute qu’« avec la crise, la paupérisation gagne du terrain, les familles ont de plus en plus de difficulté pour soutenir financièrement les jeunes. On me parle de repli sur soi, d’égoïsme de notre société, je n’accepte pas cette explication, la pauvreté est bien là. (…) Qu’on ne me dise pas non plus que les jeunes qui dorment dehors l’ont choisi. La situation sociale a changé, le syndicat de la cloche n’existe plus » !

À La Réunion, 60% des jeunes sont au chômage, 49% de la population réunionnaise vit sous le seuil de pauvreté et la population totale de l’île compte 54% de moins de 25 ans. La précarité, l’augmentation du chômage et la dégradation des conditions de vie sont exacerbées et devraient à terme pousser les jeunes dans la rue, afin que leurs droits soient respectés et leurs voix entendues par les décideurs politiques.


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