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par le Dr Raymond Vergès

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« Travail du dimanche, travail de nuit : allons jusqu’au bout du débat ! »

Communiqué de la CGTR

jeudi 17 octobre 2013


La CGTR dans un communiqué daté du 16 octobre 2013 réaffirme qu’elle « est décidée à mener le combat avec les salariés pour des augmentations de salaire, véritable réponse contre la généralisation du travail du dimanche et de nuit. »


Le volontariat des salariés à travailler le dimanche ou en nocturne vanté par le patronat n’est en réalité qu’une manière pour eux d’équilibrer des salaires de misère souligne la CGTR.
(photo Toniox)

« Les débats sur le travail dominical et le travail de nuit viennent d’être ravivés par plusieurs décisions de justice envers Sephora, Leroy Merlin, Castorama (etc.) interdisant à ces grandes enseignes de déroger aux règles applicables. Mais le Medef et les magasins de la grande distribution mènent une nouvelle offensive contre les conditions de travail des salariés : ces décisions de justice rappelant le droit sont allègrement transgressées.

Le patronat prétend répondre à des aspirations sociétales. En réalité, il mène là une vaste campagne de propagande patronale dont le but est de faire passer l’idée que le patronat doit avoir le droit d’ouvrir en tout lieu et en tout temps. L’enjeu dépasse Castorama et Leroy-Merlin d’autant qu’ils se débrouillent déjà très bien pour ouvrir le dimanche, avec mille et une dérogations. L’enjeu, c’est le droit pour le patronat de faire ce qu’il veut, quand il veut, avec ses salariés.

Bien des salariés travaillent déjà le dimanche, dans les hôpitaux ou les transports, mais c’est une nécessité sociale. En revanche, rien ne justifie de sacrifier ses loisirs, son repos, sa famille et ses amis au nom des profits patronaux. A ce titre, la CGTR réaffirme que le travail nocturne et dominical doit rester une exception. Le travail du dimanche est actuellement encadré réglementairement en termes de salaires et de récupérations. La CGTR ne tolérera jamais la banalisation du dimanche souhaitée par le patronat. Ce serait un recul social de plus d’un siècle.

Des salariés se disent « volontaires » pour travailler le dimanche. Mais ils expliquent eux-mêmes que s’ils le font, c’est qu’ils ont besoin de ces 200 ou 300 euros pour joindre les deux bouts. Le fond du débat est là : le pouvoir d’achat insuffisant des salariés, notamment les plus jeunes, les contraint à accepter ces dérèglementations. Pas de volontariat dans tout ça, mais des salaires trop bas !

En effet, à Séphora ou Leroy-Merlin, les patrons imposent des salaires de misère. Pourtant le premier magasin appartient au groupe de luxe LVMH de Bernard Arnault, première fortune française, tandis que le second appartient à la famille Mulliez, troisième fortune du pays. Et ses actionnaires sont justement d’autant plus riches que les employés sont mal payés et mal traités, harcelés pour faire du chiffre et contraints aux temps partiels. Ce soi-disant volontariat n’est bien souvent que le fruit d’un odieux chantage exercé par le patronat sur des salariés précaires et sous-rémunérés.

Les patrons avancent comme toujours les arguments de la création de l’emploi et du gain économique. Mais un bricoleur ne renoncera pas à l’achat d’une perceuse parce que son magasin ferme un jour par semaine. Le marché, c’est-à-dire le porte-monnaie des bricoleurs, ne s’étend pas parce que Bricorama ouvre le dimanche. En revanche, le chiffre d’affaires réalisé ce jour-là par ces magasins sera perdu par d’autres, plus petits.

La campagne pour le travail du dimanche masque une campagne pour la liberté d’exploiter sans entrave. Le patronat en profite pour mener une propagande idéologique contre les syndicats et contre tous les travailleurs qui voudraient lui résister. Les salariés doivent répondre à cette campagne en opposant à la propagande patronale leurs revendications.

Si le patronat de la distribution obtient que se généralise le droit d’ouvrir le dimanche, l’exception deviendra la règle et les majorations du dimanche ou de nuit, l’exception ! Quant au prétendu volontariat, il n’en restera rien. La CGTR est décidée à mener le combat avec les salariés pour des augmentations de salaire, véritable réponse contre la généralisation du travail du dimanche et de nuit. »

Pour le BC CGTR

Jean Yves PAYET


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