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par le Dr Raymond Vergès

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Didier Robert et ses amis vont-ils gaspiller une compagnie aérienne ?

Air Austral : la différence entre clientélisme et développement —2—

jeudi 29 décembre 2011


Quand un élu a la responsabilité de gérer des fonds publics, sa préoccupation est de savoir comment valoriser au mieux ce capital. Voici pourquoi l’orientation donnée par Paul Vergès à la Région, c’était d’être capable de financer des projets qui pouvaient rapporté plus que l’argent investi. Didier Robert se situe à l’opposé de cette démarche, il gère la Région comme il a géré sa mairie : il distribue l’argent pour financer des dépenses qui ne rapportent rien à la collectivité. C’est précisément ce gaspilleur de fonds publics qui lorgne aujourd’hui sur la direction d’une compagnie aérienne. Didier Robert et ses amis vont-ils piller Air Austral ?


Comme nous l’indiquions hier, il existe deux catégories d’élus à La Réunion : ceux qui défendent la ligne du développement et ceux qui s’y opposent, car le développement porte un coup fatal aux pratiques clientélistes.
Or, c’est précisément l’élu le plus représentatif de ce courant archaïque qui lorgne sur la présidence d’Air Austral. Le "JIR" d’avant-hier est tellement sûr des intentions de Didier Robert qu’il a mis en "une" un changement de présidence à la tête de la compagnie aérienne réunionnaise.

25 ans de politique d’investissement

Depuis sa fondation, Air Austral a des bâtisseurs comme présidents et comme directeur. Pendant son mandat à la direction de la Région, Paul Vergès s’est efforcé de valoriser au maximum l’argent public de la collectivité. La route des Tamarins n’est pas un trou sans fond, car depuis sa mise en service, elle a permis d’apporter un souffle à l’activité économique de la région la plus peuplée de notre pays, ce qui en retour apporte des recettes fiscales. Imagine-t-on quel serait l’état de La Réunion si en plus de l’aggravation de la crise il n’y avait pas la route des Tamarins ?
Dans le prolongement de cette démarche, Paul Vergès avait négocié avec l’État le co-financement de deux projets : le tram-train et la nouvelle route du littoral. Le premier est un investissement qui rapporte, car les voyageurs paient leur transport, ce qui est une recette. Pour la seconde, l’État avait décidé de remplacer un part de sa contribution par un péage. Ce péage était donc lui aussi une recette nouvelle.
C’est dans cette perspective que la stratégie d’Air Austral s’est déployée depuis 25 ans. Chaque franc puis euro investi a rapporté, et de la desserte de Mayotte par un avion, la compagnie réunionnaise a progressé jusqu’à entrer dans le Top 10 mondial des classes économiques, et elle donne à un pays de 800.000 habitants une ouverture sans équivalent, avec à la clé près de 1.000 emplois.

Le gaspillage des billets subventionnés

Didier Robert ne se situe absolument pas dans cette démarche d’investissement, ses actes le confirment. Pour faire baisser le prix du transport aérien, il soutient une méthode opposée à celle de l’A380. L’A380 version Air Austral est en effet l’avion qui est la réponse structurelle pour faire baisser le prix des billets de 30%. Avec lui, il serait donc possible actuellement de voyager à 600 euros entre La Réunion et la France aller-retour.
Pour sa part, le représentant de Sarkozy préfère prélever plusieurs millions d’euros dans les caisses de la Région pour diviser cette somme en bons de 360 euros. Ce n’est pas un investissement, car délivré au passager, le bon sert ensuite à subventionner les compagnies aériennes. En effet, le prix du billet vendu par le transporteur ne baisse pas, il est en partie payé par la puissance publique. Dans ces conditions, quel est l’intérêt pour les compagnies de baisser les prix, puisqu’elles sont sûres de bénéficier des fruits du gaspillage de l’argent public par Didier Robert ?
C’est le responsable de cette ligne clientéliste qui lorgne sur la présidence d’Air Austral. Si jamais il arrive à ses fins, que restera-t-il d’Air Austral ?
A suivre.

Retour à l’époque des feuilles roses avec Didier Robert

Les voyageurs intéressés sont alors priés d’aller à la Région, à LADOM ou dans une antenne du Conseil régional pour demander leur bon. Didier Robert montre là qu’il gère la Région comme une Mairie d’une époque révolue. La dernière fois que des milliers de personnes faisaient la queue à un guichet d’une collectivité, c’était quand il fallait passer chercher une feuille rose avant d’aller chez le médecin. Incroyable mais vrai, cette méthode est qualifiée de nouvelle manière de faire de la politique par des observateurs.

Les choses sont pourtant très claires : Didier Robert veut faire revenir La Réunion en arrière, cela explique pourquoi il lui est si difficile de respecter la démocratie.


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