Changement climatique
Changement climatique : « Ceux qui prennent les décisions doivent savoir »
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/ 4 octobre 2017
Ce mardi 3 octobre, s’est tenue dans l’amphithéâtre bioclimatique de l’université de La Réunion, une conférence sur les effets du changement climatique et sur les infrastructures géophysiques à La Réunion et dans le monde.
Ce mardi 3 octobre, s’est tenue dans l’amphithéâtre bioclimatique de l’université de La Réunion, une conférence sur les effets du changement climatique et sur les infrastructures géophysiques à La Réunion et dans le monde.
- Cette image extraite d’un rapport de la NOAA indique en rouge foncé les régions du monde qui ont connu un record de chaleur en 2015.
Hier à l’Université, la conférence sur les effets du changement climatique organisée dans l’amphithéâtre bioclimatique était l’occasion de revenir une fois encore sur la nécessité absolue de changer nos comportements et notre politique. Pourquoi est-il important de connaître les effets de l’action humaine sur la nature ? Pourquoi la qualité de l’air est-elle aussi importante pour l’Homme ? Pourquoi le politique doit-il comprendre les problèmes biophysiques actuels pour agir efficacement ?… Autant de questions auxquelles ce sont efforcés de répondre les scientifiques qui ont exposé.
Le changement climatique : de la science aux solutions
Le premier intervenant, Guy Brasseur, climatologue au National Center for Atmospheric Research (NCAR), a tenté de nous alerter sur nos comportements actuels et leurs conséquences sur le devenir de la planète.
Selon lui, notre planète est un système très complexe et très stable en même temps. Elle a subi par le passé diverses catastrophes majeures, mais à chaque fois elle a réussi à trouver un nouvel équilibre et un nouveau système de choses s’est créé.
La question est de savoir si le développement de l’humanité avec son fonctionnement actuel, ne va-t-il pas amener à un changement radical et passer à un tout autre monde, un monde sans humains ? C’est que les scientifiques appellent, l’anthropocène, qui marque pour eux une nouvelle ère géologique.
Des changements comme jamais dans l’histoire de l’humanité
Actuellement, 50 % des populations vivent dans des villes, et à l’horizon 2100 (fin de ce siècle), ils seraient 80 %. Nous passerons de 7 à 9 milliards d’habitants. Dans ce cas il faudrait construire une ville de 10 millions d’habitants par jour. Or, les cités se construisent en majorité près des points d’eau, on imagine les conséquences avec le phénomène d’augmentation du niveau des mers.
Les connections, les échanges entre humains ne seront jamais aussi importants et avec eux le développement des maladies, posant le problème de la santé publique. Déjà, il est fait état 3,5 millions de morts prématurées par an rien que sous les effets de la pollution.
4 défis pour la sauvegarde de notre système
1. Prévoir la météo
Les avancées technologiques font qu’aujourd’hui les prévisions météorologiques sont d’une très grande précision. C’est ce qu’on appelle la “révolution calme des prévisions météorologiques”. Cette étape est essentielle pour arriver au deuxième défi fixé.
2. Prévoir l’évolution du climat
Contrairement à la météo, les modèles de prévisions climatiques sont beaucoup plus complexes et nécessitent l’intervention collaborative de nombreux scientifiques (océanologues, biologistes, glaciologues…). Il faut aussi des ordinateurs qui ne sont pas aussi performants que souhaité.
Malgré tout, des prévisions sont réalisées avec des scénarios variables selon les évolutions imaginées. En résumé, si nous continuons comme maintenant, le pire des cas, nous atteindrons une augmentation de température de l’ordre de 4 degrés d’ici 2100 et une hausse du niveau de la mer de l’ordre de 70 centimètres, ce qui est énorme.
Dans le meilleur des cas la température se stabiliserait à 2 degrés de plus et une augmentation de 40 centimètres du niveau de la mer.
Ainsi même avec le meilleur cas de figure, les dangers ne sont pas éliminés. Il est urgent de prendre des mesures.
3. Comprendre que la Terre est un système complexe et stable
La Terre est système stable et complexe, l’action de l’Homme sera-t-elle capable de perturber notre planète au point de l’amener à un nouvel équilibre ? Sommes-nous à la veille d’un changement radical de notre système terrestre ? Aurons-nous par exemple, demain, une Amazonie aussi sèche que le Sahara ? Rappelons que le Sahara fut un temps un espace vert et boisé. Arrivera-t-on, par exemple, à faire disparaître les moussons de l’Inde ?… Les changements sont plus beaucoup importants et vastes qu’une simple augmentation de quelques degrés de température ! Et c’est l’humanité qui est responsable de cette évolution.
4. Trouver des solutions : gérer notre système Terrestre
Le travail de la science et de récolter toutes les données nécessaires, de faire les analyses les plus poussées, et de communiquer le plus possible pour que ceux qui dirigent soient au courant afin de prendre les bonnes décisions. L’Accord de Paris est une réussite et résulte en partie du travail des scientifiques. Mais ce n’est pas suffisant, la réaction du président des Etats-Unis en est la preuve.
Même en appliquant les résolutions de l’Accord de Paris, nous allons quand même à la catastrophe, il faut absolument des mesures complémentaires et immédiates pour arriver à un changement positif. Ainsi il faut multiplier chaque petite action.
D’où l’importance d’agir sur deux axes :
1) La réduction. Réduire des effets du climat par le changement des modes de transport, des énergies, des modes de constructions des villes, des immeubles…
2) L’adaptation. Adapter notre système de santé, nos infrastructures pour faire face aux effets du changement climatique, adapter notre mode de consommation d’eau…
Plus nous prendrons les décisions tard, plus elles seront drastiques et plus elles seront proches de l’échec.
En conclusion, les politiques doivent connaître les informations scientifiques. Il est obligatoire qu’ils comprennent le fonctionnement de notre système terrestre pour arriver à des solutions pour permettre à nos enfants de vivre dans de bonnes conditions.
Julie Pontalba