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par le Dr Raymond Vergès

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Selon l’Unesco, le changement climatique est la "principale menace" pour l’humanité

50e anniversaire de la Convention de 1972

samedi 19 novembre 2022


Les conséquences du changement climatique et du recul de la biodiversité constituent "la principale menace" du patrimoine mondial de l’Unesco, a annoncé Audrey Azoulay, directrice générale de l’agence de l’ONU. A l’occasion du 50e anniversaire de la Convention de 1972 sur la protection du patrimoine mondial de l’humanité, directrice générale de l’agence de l’ONU a appelé chacun des 194 États membres à "développer des solutions à la hauteur des enjeux" actuels.


"Protéger ce patrimoine de nous-mêmes, c’est (...) faire face aux conséquences du dérèglement climatique et de la perte de la biodiversité. C’est la principale menace (...) que nous mesurons de façon tangible", a-t-elle insisté lors d’un point presse sur le site antique grec de Delphes.

Une immense oliveraie située à 15km de Delphes a été menacée par les flammes durant l’été 2022, alors que les immenses feux de forêt augmentent sur le pourtour méditerranéen durant la période estivale, en raison de vagues de canicule.

Autre exemple : au Pakistan, Mohenjo Daro, l’une de premières villes de l’Histoire, a été frappée par de terribles inondations cet été. Apparue environ 3.000 ans avant-JC, la métropole doit son salut au génie de ses concepteurs. Ce très vaste site de briques aux rues géométriques était doté d’antiques canalisations et d’un tout-à-l’égout encore fonctionnels, ayant permis d’évacuer en partie le déluge qui s’était abattu sur le Pakistan.

Alors que des moussons exceptionnelles entre juin et septembre, ponctuées de précipitations sept à huit fois supérieures à la normale en août, transformaient le sud du pays en un gigantesque lac, des "ruissellements extrêmement importants" étaient recensés à Mohenjo Daro, a expliqué Thierry Joffroy, spécialiste de l’architecture en terre.

Le site incarne les menaces du changement climatique sur le patrimoine mondial. Le site pakistanais est "une victime" du climat ayant eu "beaucoup de chance", a indiqué Lazare Eloundou Assamo, directeur du Patrimoine mondial de l’Unesco. 

Sur les 1154 sites du patrimoine mondial de l’humanité, dont 897 sont des biens culturels, 218 sont des zones naturelles et 39 un mélange des deux, la plupart est menacé par le changement climatique, ont assuré tous les experts interrogés par l’Agence France Presse.

Rohit Jigyasu, du Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), a évoqué les "inondations, ouragans, cyclones et typhons" ainsi que les incendies qui sont "beaucoup plus fréquents" et ont un "énorme impact" sur ces trésors.

Audrey Azoulay a souligné qu’"un site sur 5, et plus d’un tiers des sites naturels voit cette menace déjà comme une réalité aujourd’hui", selon les études de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’un des partenaires de l’Unesco.

"La situation est encore plus dramatique en Méditerranée", a-t-elle affirmé en se référant à une étude publiée dans la revue scientifique Nature affirmant que "la quasi-totalité des sites côtiers de la Méditerranée seraient menacés d’ici la fin du siècle par la montée des eaux et l’érosion, de Rhodes (en Grèce) à Kerkouane (en Tunisie), à Ravenne (en Italie), ou encore à Tyr (au Liban)".

L’île cycladique inhabitée de Delos en mer Egée, l’un de plus importants sites antiques grecs, "est affectée par la crise climatique et la montée des eaux", a déploré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à Delphes.

L’Unesco a prévenu que des guerres pour l’eau sont déjà envisagées, dont le patrimoine ne devrait vraisemblablement pas ressortir vainqueur. L’Unesco s’inquiète également des dangers du "surtourisme" et veut inciter les pays membres à prendre des mesures "pour mieux gérer le flux des visiteurs ou limiter leur impact environnemental" quand "la pression touristique est trop forte".


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