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Viaduc de la Grande Ravine : la clé de voûte de la route des Tamarins

« La Réunion de tous les talents »

jeudi 7 mai 2009, par Cinthia Fontaine


L’ouvrage d’art exceptionnel de Grande Ravine a été livré hier dans les délais. Ce viaduc unique au monde, allie une conception novatrice, le respect de l’environnement et des défis hors norme. Plus que 53 jours avant que la route soit ouverte à tous les automobilistes.


« C’est une aventure qui vient de se terminer, celle de la plus belle brèche à franchir de l’Océan indien », l’émotion se ressent dans la voix du maître d’ouvrage Alain Spielmann. « Dans ce site lumineux, nous avons réussi à créer un ouvrage en harmonie avec le site. C’est un défi énorme que nous avons abordé avec enthousiasme. La tenue du tablier par en dessous à partir des deux bords a nécessité des prouesses techniques et créatives. Le contraste entre l’architecture minimaliste et la nature exubérante renforce cette impression de finesse. Depuis le littoral cette fine lame s’intègre facilement dans le paysage mais le plus spectaculaire est la vue depuis ce "balcon" sur l’Océan et sur la barrière de corail.

« Ce chantier est le résultat d’une longue bataille qui a duré 25 ans. Le premier combat a été pour fixer le trajet qui sera celui de moyenne altitude. C’est le pari que nous avons fait afin de développer les mi-hauteurs mais aussi de désenclaver le Sud sans défigurer le littoral qui est une des richesses de la Réunion. Les défis techniques que nous avons dû relever ne sont rien face aux défis démographiques que notre région doit affronter. Ce projet va permettre d’aménager le territoire de manière à accueillir sereinement la Réunion du million d’habitants. Cette route qui soulagera des milliers d’automobilistes qui perdait parfois des heures dans les embouteillages sera un souffle d’air pur pour l’économie » a souligné Paul Verges. « Il nous faut maintenant accomplir un devoir de mémoire pour que les jeunes générations afin qu’elles se souviennent des motivations qui ont donné naissance à ses 34km de routes. Car il ne faut oublier que l’opposition qui avait tant retardé ce chantier fait de même avec le Tram-Train. Les contraintes environnementales tels que le respect de l’itinéraire des Puffins de Baillon qui interdisait l’usage de câble des ponts suspendus a été respectée. Nous avons été plus loin en plantant 800.000 arbres en pépinière afin de végétaliser les bords de route et de sauvegarder ainsi des espèces endémiques »

« Chaque week-end nous pouvons voir que les réunionnais à vélo ou à pied se sont déjà approprié cette route. Elle sera la base du rééquilibrage du territoire. Nous espérons qu’elle sera le début d’un véritable dynamisme économique pour la région Sud » a rajouté Philippe Berne.

Roland Ramakistin, ému devant la grandeur de l’ouvrage et le « génie déployé » a simplement regretté que la ville de Trois bassins se retrouve entre deux sortie sans accès directe. Il espère cependant que la vue splendide sur le littoral de sa commune aidera à son développement. « Tout reste à faire » a-t-il conclu.

Ce chantier dont la main d’oeuvre était à 98% locale, qui a tenu les délais malgré les difficultés géotechniques et environnementales est à l’image de notre île, la réunion des tous les talents

Cinthia Fontaine


An plis ke sa

Cascade Jean Claude, ouvrier

Des difficultés mais un "bon" chantier

« Le creusement du puits a été difficile car la falaise était instable. J’étais là pour le confortement de la falaise. Il y avait des cordistes et après les forages nous avons fait des injections de béton, il y a eu aussi l’installation des treillis.
La jonction des tabliers a aussi été un moment difficile, mais je garde un très bon souvenir du chantier où il y avait vraiment une bonne ambiance. Le cyclone Gaëlle a arraché une partie des tôles d’habillage que nous avions installées. Elles se sont envolées dans le fonds de la ravine et nous avons du aller les rechercher. Un souvenir qui restera fort pour moi, c’est quand j’ai été blessé à la cuisse, ce n’était pas sur cet ouvrage mais sur celui de la Ravine Fontaine. Il y a eu un problème avec une grue et je suis tombé vers l’arrière, je n’ai eu qu’une blessure heureusement car si j’étais tombé quelques mètres plus bas, j’aurais pu mourir.
J’ai beaucoup appris sur ce chantier, c’est un vrai plaisir de travailler dans des conditions aussi exceptionnelles. Je suis fier d’avoir pu y participer.
Maintenant je suis aux ASSEDIC, c’est dur de trouver du travail pour une longue durée, on nous propose que des chantiers de 1 ou 2 jours. J’espère que le chantier du Tram-train ne sera pas trop retardé car mes camarades et moi serions contents de travailler sur un autre grand chantier. »

Propos recueillis par CF


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Messages

  • Monsieur Ramakistin, je compte sur vous pour réparer cette erreur monumentale commise par l’ncien maire qui avait dit non à un échangeur pour 3-bassins.


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