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« Nous sommes dans le rouge »
Mauvais bilan pour Air France Réunion
mardi 31 octobre 2006
Le plan de relance de la destination Réunion après l’épidémie de chikungunya n’a pas porté ses fruits et Air France, comme ses concurrents, « est dans le rouge sur la route de La Réunion », estime Jean-Guy Lengliné, directeur de la délégation Air France Réunion.
« Nous avons mieux rempli nos avions que nos concurrents, mais nous perdons quand même 6 points de remplissage par rapport à l’année dernière. Air France est dans le rouge sur la route de La Réunion », indique Jean-Guy Lengliné, directeur de la délégation Air France Réunion dans la conférence de presse qu’il a tenue hier. « La tendance des prochains mois n’est guère meilleure », ajoute-t-il. La faute aux conséquences de l’épidémie de chikungunya qui continuent à plomber les comptes du transport aérien.
Air France (transporteur leader sur la rotation Réunion - Paris - Réunion avec 40% des parts de marché) avait pourtant misé sur une sortie de crise « à partir de juin 2006 ». Jean-Guy Lengliné l’avait alors indiqué en soulignant que sa compagnie se refusait à sombrer dans le pessimisme. Dans cette optique, le transporteur prenait une part active dans les plans de relance de la destination mise en place par le CTR (Comité du Tourisme de La Réunion) et les différents opérateurs touristiques.
Hélas la reprise ne s’est pas produite. Et si le sens Réunion - Paris le taux de remplissage des avions est resté au niveau d’avant la crise, « la chute est vertigineuse dans le sens Paris - Réunion », souligne Jean-Guy Lengliné. « Les plans de relance n’ont pas eu l’effet escompté », note-t-il. Plusieurs raisons à cet état de fait. Notamment, la frilosité des agents de voyage à vendre la destination Réunion. Et pour cause, la réglementation les rend responsables en cas de maladie contractée lors d’un voyage qu’ils ont vendu. « Les médias ont aussi leur part de responsabilité en faisant des gros titres sur l’épidémie », poursuit le directeur de la compagnie aérienne.
Il redit que sa compagnie a mieux résisté que ses concurrentes (Air Austral et Corsair - ndlr) mais globalement les chiffres ne sont pas bons. Ainsi d’avril à septembre 2006, 20 vols ont été annulés, soit 10% de sièges en moins, pour cause de faible remplissage. Du coup, les classes de billets les moins chers (536 euros hors taxes) sont restées ouvertes plus longtemps « et 26% de passagers en plus par rapport à l’année dernière ont pu bénéficier sur ces tarifs les moins chers », indique Jean-Guy Lengliné. « De fait, cela veut dire que nous avons baissé nos prix », remarque-t-il. Les voyageurs ne s’en plaindront évidemment pas, « mais cela signifie aussi que nous avons perdu de l’argent », poursuit-il.
Les mois qui viennent ne s’annonçant guère plus bons, la compagnie va être « pragmatique » pour la saison "hiver" annonce le directeur d’Air France Réunion. Les 7 vols par semaine sont maintenus et deux rotations hebdomadaires additionnelles sont programmées. « Elles seront annulées si nous n’avons pas assez de demande », prévient Jean-Guy Lengliné. D’ailleurs 6 de ces vols additionnels ont d’ores et déjà été annulés en novembre et décembre.
Une bonne nouvelle quand même dans ce ciel chargé : l’arrivée le 24 janvier 2007 du premier Boeing 777 300 ER sur la desserte Réunion Paris. Et plus largement, les bons chiffres réalisés par Air France partout ailleurs dans le monde avec 21 milliards de chiffre d’affaires (CA), « ce qui fait de notre compagnie le premier groupe mondial en termes de CA » avec une action cotée en bourse à un niveau historique et jamais atteint de 27,30 euros.