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Alon fé viv la « non-dualité » pou not « peuple l’arc-en-ciel »

Billet philosophique

vendredi 5 octobre 2018, par Roger Orlu


Nous revenons ce vendredi sur ce concept très intéressant de l’une des philosophies ancestrales du peuple réunionnais (l’Advaita Védanta) évoqué pendant deux semaines dans le pays par Swami Atmananda Udasin : la non-dualité. Ce concept, qui prône la surmontation de nos contradictions, l’unité dans la diversité, le dialogue pour l’entente sur un projet commun et la réconciliation pour la fraternité plutôt que le duel, a été cultivé avec force samedi et dimanche dernier.


La délégation du GDIR à Sainte-Suzanne autour de Bernard Batou et Anselme Vitry.

Ce fut le cas tout d’abord lors de la 8e édition de la Nuit de la Méditation pour la Paix organisée par l’ARCC (Association Réunionnaise des Relations et Créations Culturelles) à Saint-Denis dans la nuit de samedi à dimanche avec de belles contributions de nombreux penseurs créoles réunionnais. On peut citer par exemple le moine bouddhiste Sangpo, pour qui il faut « savoir aimer juste » et « éviter les colères pour faire du bien », et le psychologue Romy Malbroukou, pour qui « il faut prendre soin de ses pensées pour mieux communiquer, éviter les énervements, parler avec douceur et être à l’écoute de l’autre ».
À ce sujet, on peut citer aussi Omar Issop-Banian, secrétaire du GDIR (Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion), pour qui « nous devons élever notre âme pour qu’elle ne reste pas dans l’inhumain » et « le meilleur d’entre nous est celui qui est utile à la société ». Pour aller dans ce sens, selon le journaliste Sulliman Banian, « nous devons être en quête perpétuelle du sens de notre vie » ; et selon le philosophe, activiste de la paix Gilles Sagodira, « nous devons constamment cultiver l’unité réunionnaise et humaine ainsi que l’unité avec la nature ».

« Samem nout’ lespoir ! »

La culture de ces idées fondamentales a continué le dimanche durant la 10e édition de la Journée réunionnaise de la fraternité, célébrée le matin au stade du Bocage Lucet Langenier à Sainte-Suzanne et l’après-midi à Saint-Benoît. À Sainte-Suzanne, la délégation du GDIR, conduite par Omar Issop-Banian, a été accueillie chaleureusement par l’écrivain et militant culturel Bernard Batou et par le conseiller municipal délégué à la culture, Anselme Vitry, ainsi que par plusieurs artistes et associations culturelles.
Cet accueil a été suivi par la visite d’une dizaine de stands pour commémorer le 9e anniversaire de l’inscription par l’UNESCO du maloya — symbole de notre « vivre ensemble réunionnais » — au patrimoine immatériel de l’humanité, grâce notamment à une démarche de Paul Vergès. Cette visite très intéressante s’est terminée par la proclamation collective de « l’Appel à la fraternité » créé en français et en créole par le GDIR, dont nous citerons un passage : « Nou lé capab mieux viv’ ensemb. Nou veut la paix toujours et partout. Dan nout’ pays et pou tout’ do moun’. La paix y rouv en fler dan’ nout’ fond’ ker. La fraternité ek la responsabilité oté ! Oui mon fra ! samem nout’ l’unité ! (…) Donne donn’ la main mounoir. Et puis allons dit partout : nou même lo peuple l’arc-en-ciel. Samem nout’ lespoir ! ». Alon donc fé viv ansanm la « non-dualité » pou not « peuple l’arc-en-ciel ».

Roger Orlu


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