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Kansa la filo dann lékol La Rényon ?

Billet philosophique

vendredi 20 novembre 2015, par Roger Orlu


On peut voir, lire et entendre énormément de commentaires et autres réactions à La Réunion, en France comme dans le monde entier suite aux attentats terroristes de vendredi dernier à Paris. On y trouve le pire comme le meilleur en termes de réflexions sur cet événement tragique qui va marquer l’histoire internationale et, pour l’instant, il est difficile de dire quels enseignements on va en tirer. D’où quelques questions parmi d’autres que nos pouvons nous poser…


Le dépôt de gerbes dimanche dernier sur le parvis des Droits de l’Homme à Saint-Denis en hommage aux victimes des attentats meurtriers de vendredi à Paris. (photo A.D.)

Pour commencer, on peut se demander s’il n’y a pas une part d’hypocrisie chez certains responsables politiques ayant exprimé leur solidarité avec les victimes de ces crimes horribles en France le 13 novembre dernier. En effet, ne devons-nous pas déplorer les contradictions entre les belles paroles de ces personnes et leurs actes en tant que détenteurs de pouvoirs ?

Dans cet esprit, on peut s’interroger sur la contradiction entre leurs discours et leur refus de s’attaquer aux causes fondamentales du terrorisme dans le monde, comme le demandait la Ligue des Droits de l’Homme à La Réunion lors de son rassemblement du dimanche 15 novembre sur le parvis de Champ-Fleuri à Saint-Denis. Et parmi ces causes (la misère, les inégalités, l’exploitation de la classe ouvrière…), que font ces politicien(ne)s pour combattre la mondialisation capitaliste, à la source de tant de violences contre l’humanité ?

Kosa mi fé ?

On peut aussi se poser la question de savoir si la meilleure façon de faire la guerre à la guerre n’est pas de lutter pour la justice, le respect des droits humains et donc la paix, par la solidarité, l’union, la diplomatie, le dialogue, la recherche de l’entente. Autrement dit, est-on assez conscient que la non-violence passe notamment par la mobilisation contre la bêtise et la stupidité, au profit de l’intelligence, du bon sens, de la rationalité et de la sagesse ?

Pour aller dans ce sens, posons-nos les questions suivantes : quand je ne suis pas d’accord avec ma compagne, avec mes enfants, avec mes voisins, avec mes camarades, avec mes coéquipiers sportifs, avec mes co-adhérents associatifs, syndicaux, etc., kosa mi fé ? Je leur parle calmement, voire fraternellement, ou bien je pousse des coups de gueule, je m’énerve, je polémique avec eux sans les écouter et sans avoir d’échanges pour trouver une entente sur un projet commun ?

Lo sazanrézöneman

Voilà pourquoi nous devons réfléchir, comme l’ont dit plusieurs intervenants depuis une semaine, sur l’importance comme sur les voies et moyens de développer la culture de la paix, de la non-violence, du dialogue et donc de la fraternité. En particulier dans l’éducation.

D’où cette dernière question que nous inspire l’écrivain réunionnais Daniel Honoré dans son ‘’Diksioner moféknèt’’ : comme le demande l’UNESCO à tous les États du monde, kosa i atann pou aprann nout marmay lo sazanrézöneman (la philosophie) dan nout lékol dopi la matèrnèl ? En effet, dit-il, « lo sazanrézöneman i èd viv »…


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