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« On agira chaque fois que la dignité de Réunionnais sera bafouée »

Emilie Assati, Membre du Collectif ’Non au racisme, respekt a nou’,

jeudi 8 juillet 2010, par Céline Tabou


Membre du Collectif ’Non au racisme, respekt a nou’, Emilie Assati revient sur les objectifs de ce collectif et ses actions engagées et à venir.


Pourquoi avoir créé un tel collectif ?

- Ce collectif tire son origine du sentiment d’indignation contre des gens qui peuvent traiter les Réunionnais comme des inférieurs. Le but est l’harmonie de la société réunionnaise, mais aussi le respect et l’égalité des cultures. Nous nous porterons en partie civile chaque fois que la dignité des Réunionnaise sera bafouée.
Le 2 juillet dernier, l’ancien Préfet Paul Girot de Langlade a été condamné pour injures racistes. Il avait déclaré : « On se croirait en Afrique ici ! » lors d’un contrôle à Orly. Ensuite, on apprend que Brice Hortefeux est également condamné à une amende de 750 euros et 2.000 euros de dommages et intérêts pour injure à caractère racial, après avoir déclaré : « Quand il y en a un, ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ».
Il existe des lois pénales qui répriment des propos racistes, alors pourquoi est-ce qu’à La Réunion, la loi n’est pas appliquée ? De plus, comment est-ce qu’un représentant de la République peut tenir de tels propos et ne pas être sanctionné ?

Quelles sont les actions engagées par le Collectif "Non au Racisme, Respekt a nou" ?

- Nous avons déposé plainte au Tribunal correctionnel de Grande instance de Saint-Denis contre Serge Copy, qui a déclaré : « Je suis blanc et, de toute façon, ici c’est des nègres et toutes des p... et c’est comme cela qu’il faut faire » le 8 juin 2010 dernier.
Ce professeur a tenu des propos racistes qui sont punis par la loi du 29 juillet 1881, la loi Gayssot (1990), et par le Code de procédure pénale. Il est donc logique que ce professeur soit sanctionné pénalement, mais aussi administrativement. Nous demandons qu’il soit démis de ses fonctions de professeur. Nous voulons que les autorités agissent.
Nous avons organisé mercredi 7 juillet un rassemblement sur le parvis des Droits de l’Homme, pour demander que la déclaration de Serge Copy soit réprimée, parce qu’il l’a tenue lors d’une procédure judiciaire, et a reconnu ses propos. D’autant plus que cela relève du Code pénal, car il les a tenus en public. Ensuite, on veut une sanction disciplinaire, parce qu’en tant qu’enseignant, il ne peut pas avoir de tels propos, il est censé inculquer les valeurs de la République, à savoir respect, tolérance et égalité.

Qu’allez-vous faire par la suite ?

- A l’avenir, notre combat sera de sensibiliser l’opinion publique face au racisme. Nous allons adresser une lettre ouverte à tous les Réunionnais, aux autorités locales, et nationales pour interpeller chacun sur le racisme à La Réunion. Nous allons également interpeller Marie-Luce Penchard lors de sa visite à La Réunion, prochainement.
Nous allons aussi contacter les associations qui œuvrent contre le racisme, et la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance, qui vient d’ouvrir, afin que les propos racistes ne soient plus tolérés.
S’agissant de l’affaire Copy, nous allons porter nos revendications au Rectorat (qui, pour l’instant, n’a pas reçu la délégation - NDLR).

Propos recueillis par Céline Tabou


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