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Accueil > Chroniques > La Réunion : des séquelles de l’époque coloniale ?

La culture à Saint-Leu : une histoire d’exploitations ?

Sur les traces d’une histoire oubliée à La Réunion

mardi 11 août 2015, par Anaïs Bègue


Du battant des lames au sommet des montagnes, Saint-Leu voit ses prémices à travers l’exploitation des hommes, des terres et des ressources naturelles marines. La culture saint-leusienne n’a pas de répit, ni pour l’homme, ni pour la nature. Le profit et le faire-valoir étaient prédominants à l’époque de l’esclavage et de la colonisation. Comment s’illustre aujourd’hui l’histoire de cette exploitation ?


Sentier des hauts de Saint-Leu, sur les traces des marrons.

Panorama de l’exploitation des Terres

Le conservatoire botanique national des Mascarins relate toutes les espèces cultivées par ses 7 hectares de terre. Joseph Antoine Sosthènes d’Armand de Chateauvieux était un agriculteur doué et un botaniste hors pair. Il introduisit des espèces rares sur l’île. Le conservatoire retrace notamment les grandes cultures de l’île : le café, tabac, les épices, la canne à sucre, le géranium. C’est un véritable patrimoine représentant l’histoire de l’exploitation des terres saint-leusiennes. Nous marchons sur les pas des colons, de la recherche de la terre promise pour son exploitation à une promenade dans un domaine de l’île intense. Une marche imprégnée de bonnes odeurs et d’Histoire.
La canne à sucre devint la culture dominante après avoir évincé celle du café. Elle joue un rôle crucial dans l’exploitation des terres. Le musée de Stella Matutina abritant l’ancienne usine sucrière fait donc l’office de preuve à l’appui dans cette exploitation. L’étoile du matin retranscrit les cultures de Saint-Leu. Racontant la disparition du café à l’avènement de la canne, peut-être la fin de cette dernière sera-t-elle narrée bientôt ?

Ébauche de l’exploitation de l’homme par l’homme

Comme nous l’avons cité précédemment, Saint-Leu forte de ces terres exploitées accueille bon nombre d’esclaves venus des côtes de l’Afrique à celle de l’Asie. N’oublions pas que la plus importante révolte d’esclaves s’est produite à Saint-Leu en 1811. Cependant, le rappel de l’exploitation de l’homme par l’homme n’a droit qu’à une simple ébauche. Le parc du 20 décembre relate la date de l’abolition de l’esclavage, mais nous n’y trouvons aucun souvenir de l’esclavage. De plus, ce n’est qu’au 350 ème anniversaire de la Révolte de 1811 qu’il y a eu un mémorial à Saint-Leu, grâce au Komité Élie, représentant Élie et ses « dalons ». Regroupant le plus grand nombre d’esclaves, il est regrettable de voir que Saint-Leu n’abrite pas un monument à la hauteur de la contribution des esclaves à la prospérité passée de cette ville.

Vers un portrait de l’exploitation des ressources marines ?

Saint-Leu est dotée d’une grande barrière de corail, elle attire toutes les foules. De ceux qui protègent les ressources marines à ceux qui les détruisent. De ce fait, la création de Kélonia, l’observatoire des tortues marines, permet de sensibiliser la population sur l’environnement et en particulier sur la recherche de ces tortues. La Réunion riche de son patrimoine naturel, doit impérativement accorder une importance aux politiques de développements durables. Saint-Leu pourvue de richesses naturelles par le biais de la mer et de la forêt doit privilégier la préservation de ces derniers.

En effet, Saint-Leu est née et a prospéré dans l’exploitation. Si l’exploitation des terres est représentée dans des structures culturelles, celle des hommes par les hommes n’a droit qu’a une ébauche. Un outil sensibilisant au risque de l’exploitation des ressources marines doit être mise sur pied pour la préservation de cette dernière.
Le développement durable doit-il être un impératif pour qu’une de nos cultures puisse survivre et être respectée ?


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