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par le Dr Raymond Vergès

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De Cyrille Hamilcaro à Michel Lalande et Philippe Le Mouël… jusqu’à la JSSP et Marie-Andrée Lacroix Faveur... et Jean-François Beaulieu.

lundi 30 mai 2011

Difficile de ne pas commencer mon "Libres propos" de ce lundi sans dire quelques mots sur ce qui est ressorti du Tribunal Correctionnel de Saint-Pierre, jeudi et vendredi derniers.
On y jugeait Madame Surgine Fontaine et Monsieur Cyrille Hamilcaro . Pour un des défenseurs de ce dernier, nous étions devant un réflexe du parquet de faire de ce procès un feuilleton politique et donc de minimiser le rôle qu’a pu y jouer « l’employée » Surgine. Entendons l’argument, tout avocat étant amené à dire ce qui lui paraît le plus percutant pour défendre son client. Et admettons que Madame Fontaine, employée devenue amante, n’était point une sainte, au vu de ce qu’elle reconnaît avoir fait. Mais sur les ordres… allez, soyons modérés et demandons nous : Mais après concertation avec qui ? Et pour le bénéfice (politique, s’entend !) de qui ?
C’est là que chaque partie va s‘alimenter de ses intimes convictions. N’étant ni juges, ni avocats, nous ne nous glisserons pas dans le jeu de la Justice, un jeu fait de gravité et de solennité puisqu’un jugement sera rendu en fin de débats et après réflexion, au nom du Peuple.
Mais parce que nous sommes une petite partie de ce Peuple, nous sommes dans notre droit quand nous nous rappelons que tout élu (de la République) se doit à une certaine tenue. Qu’il doit ne pas prêter le flanc aux « ladilafé » dont nul n’ignore les effets souvent dévastateurs. Déjà, il y a la rumeur. Une rumeur qui ne repose sur rien, sinon la volonté de nuire à son adversaire. Dans ce cas, plus l’élu sera irréprochable, et mieux il se tirera de cette foutue rumeur. Mais si celle-ci s’appuie sur le fait, pas démenti car révélé, que l’employée dévouée ou intéressée, en dehors du bureau, partage de temps à autre, l’oreiller du Maire et que le Maire en question en dispose donc à sa guise dans son lit, alors la rumeur n’est plus rumeur. Elle devient questionnement. Elle impose un besoin légitime de vérification. Et, inévitablement, elle va prendre vite le chemin du bureau du Procureur (de la République, oui… de la République !). Avant qu’on se retrouve, avec d’autres, sur les bancs de la Correctionnelle pour repenser à ce que l’on a peut-être appris dans les couloirs de la Fac, là où on se disait que, en un mot comme en mille et en définitive, « la vocation du Droit, s’il veut rendre Justice, est de se conformer à la Loi vraie, rationnelle, commune au genre humain, immuable, éternelle, qui ordonne le bien, prohibe le mal, impose le devoir ».
La loi vraie, immuable, qui prohibe le mal et impose le devoir : voilà pourquoi, pour vous mon cher Cyrille, et pour ceux d’entre nous autres qui aspirent au mandat du Peuple dans la République, il est bon de ne pas jouer, quelque soit le lieu où l’on vit, au DSK pourtant promis par les sondages aux fonctions les plus hautes.
Second point, je veux dire moi aussi toute ma satisfaction à Monsieur le Préfet Michel Lalande et au Colonel Philippe Le Mouël pour avoir, sans attendre on n’aurait su trop quels temps d’enquête ou de réflexion, vivement condamné les imprimés autant outranciers que stupides qui ont orné les bureaux d’une caserne de gendarmerie de notre île. Et pour avoir saisi les autorités judiciaires afin que les auteurs de ces propos ignobles soient poursuivis.
Finalement, c’est comme pour les élus. Quand on exerce la noble profession de Gardien de la Paix, on se doit de ne pas s’amuser à faire n’importe quoi. Sinon, on est jugé. Et quand on est Préfet de la République et Colonel de Gendarmerie chargé du respect de la Loi vraie, on se doit de veiller à ce que nos plus sûres valeurs ne soient jamais ridiculisées. C’est ce qui s’est passé…
Troisième point : Patrick Candassamy , président de la Jeunesse Sportive saint-pierroise, vient de révéler à l’opinion l’existence d’une mesure que Madame Marie-Andrée Lacroix Faveur , déléguée aux Sports du Conseil Régional de La Réunion, a prise il y a quelques mois déjà en faveur des clubs qui ont un déficit à combler.
La JSSP n’a pas pu en 2010 débuter la saison sur son terrain à cause de la venue dans l’île de l’équipe de France. « A vue de nez, précise le président de la JSSP dans les colonnes du Quotidien du vendredi 27 mai dernier, par rapport aux recettes que l’on a actuellement, j’évalue le manque à gagner à 120.000 euros. On en a eu 60.000 ». L’explication a le mérite d’être spontanée. Ce qui fait que nous n’accuserons pas de légèreté coupable un Patrick Candassamy dont tous les dirigeants savent que, comme eux, il se donne à fond pour une charge de travail souvent lourde. En réalité, la JSSP avait un trou à boucher. En langage comptable, cela s’appelle un déficit. Selon les règles de la République, il est interdit de combler un déficit par des subventions publiques. À partir de maintenant, il faut dire que cela « était interdit » . La Loi vient donc de changer… L’ensemble de nos clubs confrontés aujourd’hui et demain à ce genre de problème savant qu’ils ont désormais une porte de secours où frapper.
Et puis, pour finir, je voudrais saluer la distinction de Jean-François Beaulieu au grade de "Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur" . S’il est bien une personne dont on peut dire qu’elle mérite amplement une telle reconnaissance de la République, Jean-François serait celle-là. Pour celui qui fut un basketteur de très bon niveau et qui, tout naturellement, se retrouva à la présidence de la Ligue réunionnaise de Basketball, pour celui qui en toute logique fut un peu plus tard appelé par ses pairs à prendre en main les destinées du Comité Régional Olympique et Sportif (CROS) avec tout ce que cela suppose comme responsabilité déjà connues ou à définir avec les institutions, qu’elles soient des services de l’État ou qu’elles soient du mouvement associatif, cette distinction n’est point usurpée. Toutes nos félicitations à celui qui n’a pas fini de courir ici et là-bas, à la recherche du consensus toujours à trouver et de la meilleure décision à appliquer. Pour lui qui est un ancien cadre d’EDF, avancer dans la lumière reste le but d’une vie…

Raymond Lauret


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