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par le Dr Raymond Vergès

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Je n’incriminerai pas l’attaquant français Mais…

vendredi 20 novembre 2009

Imaginons que la fameuse main était celle d’un attaquant irlandais dans la zone des 6 mètres tricolores. Imaginons que le but alors marqué sur passe en retrait, dans les cinq dernières minutes de la seconde mi-temps d’un France-Irlande qui avait le statut de « match de la mort », fut validé, malgré les protestations bien compréhensibles des défenseurs du « onze de France », par un arbitre dont personne ne met en doute la compétence et l’honnêteté. Oui, imaginons. Cela aurait pu très bien se passer ce mercredi 18 Novembre au Stade de France. Et notre Nation française se serait alors trouvé plongée dans une colère unanime que les règles du football ne savent pas prendre en compte. En Foot, la décision de l’arbitre s’impose à chacune des deux équipes. Et c’aurait été l’Irlande qui était qualifiée pour la Coupe du Monde 2010.
Mercredi soir, vous le savez, ce n’est pas un Irlandais, mais bien Thierry Henry qui, sans doute un peu gêné, mais de son plein gré, a arrêté du bras cet ultime ballon qui allait lui échapper. Il l’avait rapidement compris : il ne l’aurait pas fait, la France n’était pas sûre d’être qualifiée vu que la séance des tirs au but relève de l’incertain et du mauvais coup du sort qui ne prévient pas. C’est donc la France qui ira en Afrique du Sud.
Je n’incriminerai pas l’attaquant français. Sur un terrain, il y a des réflexes qui relèvent de l’instinct de survie. C’est conscient que cela allait être définitivement fini que, automatiquement et sans doute en total désespoir de cause, il tendit du bras, tout en se disant que l’arbitre — qui ne croit pas, mais pas du tout, en la théorie de « la main de Dieu » — sifflerait l’évidente et grossière faute.
Je n’incriminerai pas Henry. Mais comment ne pas voir qu’il est, mercredi soir, entré dans une bien peu glorieuse légende. Et qu’en y rejoignant l’Argentin Diego Maradonna, il aura désormais à affronter les sourires de ceux qui, le croisant, se rappelleront longtemps encore qu’il a transgressé les règles du Sport et trompé la vigilance d’un arbitre. Oubliant qu’il y a des dizaines de caméras qui fixent tout, absolument tout ce qui se passe sur le terrain de jeu et le montrent dans la foulée à des centaines de millions de gens dans le Monde entier. Comment ne pas penser que, l’an prochain, sur les terres de Nelson Mandela, ses supporteurs à Thierry pourraient s’interroger…
Tout ça pour suggérer à ceux qui liront ces lignes et qui ont pouvoir et possibilité d’agir qu’il serait peut-être normal que ces fameuses caméras, qui filment tout, ne servent pas qu’à montrer aux téléspectateurs que des fautes grossières et qui pèsent lourd sur le match ont pu être commises dans le dos des arbitres. Sans doute serait-il temps que les graves fautes ainsi révélées soit sur le champ sanctionnées. Et donc que l’on fasse évoluer le statut des arbitres en améliorant les conditions dans lesquelles ils exercent leur sacerdoce . Alors, peut-être, d’autres Thierry Henry ne seront plus jamais l’objet des sourires moqueurs ou tout simplement gênés de ceux qui ont vocation à les prendre pour exemples…

R. Lauret


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