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4 ans pour réaliser l’autonomie énergétique électrique de La Réunion
Le président de la République annonce la fin des centrales thermiques et à charbon pour 2022
/ 23 décembre 2017
À son arrivée à la direction de la Région Réunion, Paul Vergès avait lancé le mot d’ordre d’autonomie énergétique pour 2025. cela concernait l’électricité et les transports. Des outils avaient été créés. Tout a été remis en cause en 2010 avec le choix du PS de faire élire Didier Robert à la présidence de la Région. Or le président de la République a confirmé que d’ici 2022, les centrales thermiques et à charbon devront être fermées. Cela veut dire que d’ici 4 ans, il faudra réaliser l’autonomie énergétique électrique de La Réunion. Un retard considérable pris ces 7 dernières années est à rattraper.
À son arrivée à la direction de la Région Réunion, Paul Vergès avait lancé le mot d’ordre d’autonomie énergétique pour 2025. cela concernait l’électricité et les transports. Des outils avaient été créés. Tout a été remis en cause en 2010 avec le choix du PS de faire élire Didier Robert à la présidence de la Région. Or le président de la République a confirmé que d’ici 2022, les centrales thermiques et à charbon devront être fermées. Cela veut dire que d’ici 4 ans, il faudra réaliser l’autonomie énergétique électrique de La Réunion. Un retard considérable pris ces 7 dernières années est à rattraper.
Le 17 décembre dernier, Emmanuel Macron s’est exprimé à la télévision. Parmi les annonces faites, une a d’importantes conséquences pour La Réunion. C’est l’arrêt des centrales thermiques et à charbon d’ici 2022. C’est la conséquence d’une volonté politique de placer la France comme un des chefs de file de la transition énergétique. Cela s’est concrétisé par l’organisation d’un Sommet sur le climat où des engagements financiers ont été pris. De plus, le président de la République a plaidé pour que ce sommet devienne un rendez-vous annuel. Ceci permettra alors de faire le point sur la tenue des engagements.
Une dynamique brisée en 2010
La fin d’ici 4 ans des centrales thermiques et à charbon signifie donc qu’en 2022, La Réunion devra être capable de produire toute l’électricité nécessaire à sa consommation à partir des énergies renouvelables. Le défi est considérable, car elles représentent aujourd’hui à peine 35 % de la production totale. Cette valeur stagne voire diminue depuis plusieurs années en raison de l’abandon de l’objectif d’autonomie énergétique pour 2025.
Rappelons qu’à son arrivée à la présidence de la Région Réunion, Paul Vergès avait fixé cette échéance. Des outils ont donc été mis en place pour atteindre l’objectif. Ce fut notamment la création de l’ARER (Agence régionale de l’énergie Réunion), ainsi que du PRERURE, feuille de route pour qu’en 2025, l’électricité et les transports n’aient plus besoin d’énergies fossiles.
Les progrès ne cessaient de s’accumuler, la part des énergies fossiles régressait et La Réunion s’était couverte en quelques années de plus de 100.000 chauffe-eau solaires. Notre île était citée en exemple dans ce domaine à chaque visite officielle, ainsi que dans les rencontres internationales. Cela permit à La Réunion d’organiser en 2008 une conférence de l’Union européenne et de l’UICN sur la biodiversité et la lutte contre le changement climatique. Elle s’était conclu par l’approbation d’un mot d’ordre lancé par Paul Vergès à cette occasion : l’autonomie énergétique des îles en 2050.
À cette époque, cet objectif menaçait les intérêts de monopoles bien installés dans notre île dans les secteurs de l’énergie et des transports. Leurs intérêts rejoignaient ceux du PS, dont un de ses membres, Gilbert Annette, déclarait publiquement que l’autonomie énergétique était irréaliste. La conjonction de ces intérêts a abouti au résultat des élections régionales de 2010 : le PS qui se maintient pour que la liste UMP de Didier Robert batte celle de l’Alliance conduite par Paul Vergès.
Pas de permis de polluer pour EDF et Albioma
Depuis, La Réunion a perdu son avance et est même en retard. En effet, la part des énergies renouvelables diminue, en raison notamment du refus de remplacer la centrale thermique du Port par une alternative à base d’énergies renouvelables démontrée comme possible par l’ARER. La consommation en énergies fossiles dans les transports ne cesse d’augmenter. C’est la conséquence d’une politique clairement orientée en faveur du tout automobile, marquée par la réorientation des crédits obtenus pour la réalisation d’un train vers la construction d’une route en mer.
La déclaration d’Emmanuel Macron place les responsables de ce gâchis au pied du mur. Personne ne peut en effet imaginer qu’au cours des 4 prochaines années, un réacteur nucléaire sera installé à La Réunion pour produire de l’électricité pour compenser la fermeture des centrales thermiques et à charbon qui assurent près de 70 % de la production d’électricité. Il est également impensable qu’une dérogation soit demandée pour que les producteurs d’électricité à La Réunion exploitant des centrales thermiques, EDF et Albioma, soient les seuls de la République à avoir un permis de polluer l’atmosphère. Il faudra donc réactiver au plus vite la dynamique qui a été cassée en 2010 pour que La Réunion se mette à niveau et réalise son autonomie énergétique électrique d’ici 4 ans.
M.M.