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par le Dr Raymond Vergès

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Christophe Rat, Directeur de l’Agence Régionale pour les Energies Renouvelables (ARER)

Paroles de Réunionnais

mardi 17 avril 2007

Christophe Rat, vous êtes Directeur de l’Agence Régionale pour les Energies Renouvelables, que pensez-vous du Programme de l’Alliance en ce qui concerne les Energies Renouvelables ?
- Le programme mis en avant par l’Alliance a le mérite essentiel de poser avec acuité et lucidité l’ensemble des défis qui attend les Réunionnais dans les années à venir et de mettre en perspective des éléments de réponse et de programme pour y faire face. L’autre mérite est de porter ces analyses et propositions aux citoyens que nous sommes et aux présidentiables.
Au cœur de ce programme, se situe l’importante question du changement climatique. Il est dorénavant admis par tous les scientifiques de la planète l’ampleur du phénomène et les bouleversements qui en découleront.
Le Conseil régional de La Réunion et son Président ont ouvert très tôt cette voie, et différents outils réunionnais mis en place ces dernières années sont susceptibles d’être mobilisés pour générer un plan Climat Réunion exemplaire et très ambitieux. La Réunion, au travers du PRERURE, de l’Agenda 21 régional, du Plan de Développement Durable, du SAR en révision, du SDAGE en révision, du réseau d’acteurs réunionnais œuvrant et disponibles, a les atouts pour être une locomotive exemplaire de ce dispositif plan climat au plan national et international.
La transition de nos systèmes énergétiques vers des énergies propres et sans émission de gaz à effet de serre vise aussi à assurer dans ce temps à venir de court terme, quelques décennies, une sécurisation de nos approvisionnements en énergie.

- Toutes les filières énergies renouvelables doivent être activées, et le développement de toutes les formes de stockages des énergies intermittentes doivent être mis en œuvre.

- Toutes les constructions et quartiers de l’île doivent intégrer la généralisation du solaire, le confort thermique pour faire l’impasse à la climatisation, la gestion rationnelle de l’eau et des déchets.

- Mettre en œuvre un plan climat réunionnais à la mesure du phénomène qui nous attend. Ce plan doit être négocié au plan international et européen et mis en chantier au plus tôt par tous les Réunionnais et toutes les collectivités. Des cibles réunionnaises telles que l’autonomie énergétique électrique en ENR 2025, le solaire pour tous les Réunionnais et toutes les constructions, l’autonomie toute énergie renouvelable en 2050, 2030, tout véhicule propre à La Réunion, peuvent devenir des symboles puissants de ces plans climat, de même que de puissants moteurs économiques.
Mais tout résidera dans la définition de l’ampleur, de la portée et du timing à un moment clé où le GIEC propose sa synthèse scientifique et où la France tient son élection présidentielle. Et dans la capacité des Réunionnais à agir par-delà toutes les tendances politiques. La Réunion a, de ce point de vue, tous les atouts nécessaires. Les acteurs et les citoyens se mobilisent de façon croissante autour d’objectifs ambitieux, mais que feront nos politiques ?


Opinions de Josette Brosse et Emmanuel Lemagnen sur la création d’une Chambre consulaire des Associations.

Josette Brosse, Présidente de l’Association l’Île de La Réunion Contre le Chikungunya

« Une bonne idée, mais... »

Je viens de lire attentivement le paragraphe 8 concernant les associations. Elles sont toutes citées sauf les associations humanitaires-médicales. Je sais que la santé ne relève pas du Conseil régional. L’idée de mettre en place une Chambre consulaire des Associations est une bonne idée en soi, mais certaines associations n’auraient pas le droit de siéger par rapport aux causes qu’elles défendent. Cette Chambre, je suppose, se trouverait dans le Nord ? Elle ne serait pas décentralisée dans le reste de l’île, et ça, c’est fort dommageable. Certes, il est écrit qu’elle pourrait être étendue à d’autres territoires (d’ailleurs, que veut dire ici le mot territoires ?) si cela s’avérait être positif. Une Chambre consulaire voudrait dire élection de Président(e) et des membres de la Chambre, cela voudrait dire de nouvelles charges pour les contribuables. Les associations qui consulteraient cette Chambre auraient-elles à payer une cotisation ou seraient-elles membres d’office avec cotisation d’office ? La question a le mérite d’être posée. C’est vrai que c’est un outil qui manque, mais encore une fois, il faut être vigilant à ce qui est proposé et voir beaucoup plus loin : est-ce une façon de peser sur la vie associative ? de rendre les associations moins autonomes et moins indépendantes ? Ce sont des questions à poser. Mais il est clair que l’idée est séduisante. Trop peut-être !.

J.-F. N.


Emmanuel Lemagnen, Vice-président de la Commission du Développement économique du Conseil régional

« L’expérimentation est bien partie »

Aujourd’hui, le projet de Chambre consulaire des Associations a acquis sa crédibilité. Un signe clair, les organismes de formation, les banques veulent s’investir. Maintenant, on attend sa concrétisation. L’expérimentation va dépendre d’une autorisation gouvernementale que la Région va mener. Un rendez-vous est déjà fixé dans les jours qui viennent. Je souhaite pour ma part que cette expérimentation ne se limite pas à La Réunion ou aux DOM, mais qu’elle s’étende au moins à deux départements de la Métropole. Je crois aussi qu’il faut y associer les autres collectivités parmi les grandes mairies, le Conseil général et des instances comme l’ADI. L’idée est de déléguer à la Chambre une partie des moyens et des finances qui ne concernent que la gestion associative et d’évaluer le dispositif sur une période probatoire de deux à trois ans. Le gros intérêt de l’expérimentation est le risque zéro, sans deniers publics supplémentaires. L’expérimentation est bien partie et, choses symptomatiques, les représentants de certains candidats à la Présidentielle, qui avaient déjà pris contact avec nous voilà plus d’un an, appellent pour connaître l’avancée du projet. Les associations sont également favorables au projet, même celles qui auraient craint une hégémonie. L’association des experts comptables de La Réunion demande d’ores et déjà à adhérer. Il faut dire qu’en France, la loi de 1901 est sacrée. Si le projet comportait le moindre risque pour les associations de perdre leur liberté, le Conseil constitutionnel l’interdirait, mais il s’agit au contraire de permettre aux associations de gérer plus librement leur activité, de conforter la liberté associative avec une tranquillité de gestion.

Propos recueillis par SL


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