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par le Dr Raymond Vergès

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« Il ne suffit pas de dire « il faut changer ». Il faut le faire. »

Discours d’Elie Hoarau à l’assemblée extraordinaire du 30 septembre

Nout Zournal N°7

vendredi 12 octobre 2012


’Nout Journal’ publie ici la seconde partie du rapport présenté par le Secrétaire général Elie Hoarau le 30 septembre dernier, à La Rivière.


Il nous faut reconstruire le Parti sur les valeurs qui ont fait du PCR un Parti fort et respecté. Des valeurs telles que la fraternité ; à l’époque, elle s’exprimait lors des fêtes de "Témoignages". Retrouvons ces moments de fraternité ! Des valeurs, telles que le respect de la parole donnée, la solidarité avec la ou le camarade injustement frappé. Ces valeurs de respect de la parole donnée et solidarité, on a vu comment elles ont été battues en brèche à Sainte Suzanne !

« Avant d’être un élu, on est un militant »

Notre solidarité doit aussi s’exercer en direction du Parti, pour l’aider à se renforcer, surtout là où les camarades peinent à créer une section et des cellules. Pour cela, des moyens financiers sont indispensables. Ils doivent aussi assurer la survie des organes d’expression du Parti : « Témoignages », et la radio, « KOI ». La transparence nous oblige à dire que certains élus ne versaient pas leurs indemnités au Parti, en contradiction avec les décisions du dernier Congrès. Dans le cadre de la reconstruction, il faut que cela rentre dans l’ordre. C’est aussi cela la Reconstruction. De même, on ne doit pas oublier l’objectif prioritaire du militant : être au cœur des luttes ! Dans le passé, nous avions aidé à l’organisation des planteurs, des ouvriers, des jeunes, des femmes. Aujourd’hui, ceux la ont leur propres organisations, dont nous avons initié souvent la création ; il ne ‘agit pas de se substituer à elles, mais il faut retrouver les formes d’actions qui permet de leur apporter notre solidarité. Il en est de même pour l‘élu communiste : un communiste, avant d’être élu, est un militant ; or, souvent, il ou elle, une fois élue, a tendance à privilégier son mandat électif plutôt que d’être au cœur des luttes ou au service de son Parti : changer cela ! C’est, aussi, la Reconstruction.

« On doit servir le Parti et non se servir du Parti »

Mais il ne suffit pas de dire « il faut changer ». Encore faut-il le faire. Sur le plan personnel, j’ai essayé d’être logique avec ce que je dis. Dès qu’on a parlé de reconstruire le Parti, j’ai démissionné de mon mandat de député européen, afin de me consacrer entièrement à la tâche de reconstruction avec mes camarades. Dès le lendemain des Législatives, on a décidé de mettre en œuvre la Reconstruction. Pour ce faire, on a créé 2 instances : le Conseil de la Reconstruction et la Direction Collégiale. La 1ère tache de la Reconstruction a été d’aller consulter les militants-e-s, de les écouter. Parce que quand on est communiste, ont doit savoir écouter les critiques, on doit pouvoir reconnaître ses erreurs, comme on doit aussi pouvoir, à chaque instant, se demander si personnellement l’on a fait tout ce que l’on devait faire pour le Parti : cela en toute humilité et avec désintéressement. Dans cet esprit, toutes ces questions ont été posées lors des nombreuses rencontres dans les sections, et aussi, des commissions et ateliers qui ont été mis en place. Ils ont bien fonctionné. Mais le travail continue. Aujourd’hui, nous sommes à une étape ; il faut poursuivre la reconstruction du Parti sur la base des fondements et des valeurs du Parti affirmées lors de sa création en 1959. Reconstruire, c’est adhérer à ces valeurs et c’est les respecter. C’est adhérer à la solidarité, à la fraternité, au respect de la parole donnée, au désintéressement personnel. On doit servir le Parti, et non se servir du Parti !

« La discipline vertu cardinale d’un Parti »

Reconstruire, c’est respecter les règles de fonctionnement du Parti dès lors qu’elles aient été établies démocratiquement ; la discipline est une vertu cardinale d’un Parti qui se respecte, de même que l’assiduité aux réunions. Reconstruire, c’est remettre en place notre Parti sur la base de cellules dans toute l’île ; c’est veiller à leur fonctionnement régulier pour donner la parole aux militants et les prendre chaque fois à témoins. Reconstruire, c’est donner une formation aux nouveaux militants pour assurer la relève

Reconstruire, c’est faire connaître à nos adhérents, et au delà de nos adhérents, à toute La Réunion, toute l’histoire de notre Parti et de la lutte des anciens. La lutte du Parti n’appartient à personne et elle n’a pas commencé avec son engagement personnel.

Reconstruire, c’est élaborer et porter collectivement un projet économique, social, culturel, environnemental répondant aux aspirations du peuple. Reconstruire, c’est surtout, comprendre. Comprendre la situation concrète d’aujourd’hui et prendre en compte l’ évolution du monde, avec les grands changements qui s’annoncent, sous les effets de la progression démographique, des changements climatiques, de l’évolution de la science et de la globalisation de l’économie mondiale . Comprendre la situation concrète d’aujourd’hui à La Réunion et son évolution ; nous ne sommes plus un pays de 400 000 habitants, dotée d’une classe ouvrière et une paysannerie majoritaires dans le monde du travail. Nous allons vers le million d’habitants, avec un secteur tertiaire dominant, un chômage massif et une population qui s’appauvrit : comment être à leur écoute ? La reconstruction doit aussi se faire en solidarité avec tous les peuples du monde qui luttent contre les injustices, les inégalités, et pour la liberté. Reconstruire, en définitive, c’est s’engager à être un vrai, une vraie, communiste ; c’est à cette tâche de reconstruction que l’on vous appelle à participer.


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