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par le Dr Raymond Vergès

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La victoire à Sainte-Suzanne prépare le renversement du gouvernement

29 janvier, 22 avril et 10 juin

mardi 3 janvier 2012


La dernière cérémonie des vœux de Sarkozy a tourné au fiasco, même dans son camp de hauts dirigeants se préparent à la défaite. Les élections du 22 avril et du 10 juin seront celle du changement, et le 29 janvier à Sainte-Suzanne, la dynamique sera lancée par la victoire de la liste conduite par Maurice Gironcel, soutenue par le PCR.


« Le chômage a augmenté pas le pouvoir d’achat », « des erreurs colossales ont été commises », tenus au lendemain des vœux du chef de l’État, ces propos ne viennent pas de l’opposition, mais bien de sa majorité. Invité du dimanche dans "le Parisien", Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation nationale, juge le bilan de Nicolas Sarkozy « extraordinairement mince » et dit qu’il ne pourrait pas voter pour le président sortant sous certaines conditions.
Si de telles critiques émanent de sa majorité, c’est dire l’état de délabrement de la France après un mandat de Sarkozy. Cela montre aussi que ces dernières promesses n’arrivent pas à convaincre ceux qui l’ont pratiqué depuis cinq ans qu’il est à la tête de la République.
Lors de son élection, Nicolas Sarkozy se vantait d’être le président du pouvoir d’achat. Il avait pris comme mot d’ordre le « travailler plus pour gagner plus » et avait communiqué sur ce point pour faire passer discrètement le paquet fiscal offrant 15 milliards de cadeaux aux plus riches.
Aujourd’hui, ce sont les plus pauvres qui doivent payer, les plus riches sont encore épargnés. La mesure phare du nouveau budget de l’État sensée réduire le déficit est en effet une baisse de l’impôt sur les grandes fortunes.

Notre économie massacrée

Pour La Réunion, les conséquences de cette politique sont amplifiées. Parce que les gouvernements successifs ont trouvé toutes sortes de moyens pour retarder l’application de l’égalité, des retards se sont creusés. Notre économie n’a pas eu le temps de s’adapter à son intégration dans la France puis dans l’Europe, et le refus de Paris d’accompagner le développement du pays l’a plongé dans la crise. Le chômage est devenu depuis longtemps la première préoccupation, car notre île est depuis un moment la région de l’Union européenne la plus touchée par le chômage.
C’est là que les mesures prises depuis cinq ans par ce gouvernement viennent aggraver la situation. La Réunion disposait d’un outil BTP qui se renforçait. C’était une condition indispensable à la réponse au défi du logement et des infrastructures à construire pour La Réunion du million d’habitants. Tout a été cassé en moins de deux ans.
L’état de fragilité du BTP est tel que les responsables du chantier de la centrale thermique du Port se permettent de faire venir des centaines de personnes d’Europe.
« Arrêter le massacre », c’était le mot d’ordre des syndicats et du patronat du BTP défilant côte à côte en septembre 2010 dans les rues de Saint-Denis. Dans quatre mois, l’occasion est donnée d’agir pour stopper la casse.

Dans 26 jours, le signal du changement

En effet, les mesures décidées par le gouvernement et par son représentant à la Région ne laissent aucun espoir de relance. Il est urgent de mettre fin à ce pouvoir qui fait tant souffrir la population.
Le 22 avril à la présidentielle, et le 10 juin aux législatives, ce sont les forces du changement qui devront l’emporter.
Un événement permet qu’à La Réunion naisse une dynamique du changement qui balaiera l’UMP aux prochains scrutins. Dans 26 jours, ce sont les élections à Sainte-Suzanne, et la liste soutenue par le PCR et conduite par Maurice Gironcel est l’incarnation de la dynamique du changement.
Dans 26 jours, donnons le signal du changement à Sainte-Suzanne.

Luc Ferry : « le bilan de Sarkozy est extraordinairement mince »

Nicolas Sarkozy critiqué ouvertement par un ancien ministre d’un gouvernement UMP, c’est dans "le Parisien" de dimanche. Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation nationale et président délégué du Conseil d’analyse de la société dénonce à mot couvert l’agitation qui a remplacé l’action politique. Voici un extrait de son interview :

« Nicolas Sarkozy a présenté ses vœux hier soir (samedi - NDLR). Comment jugez-vous son bilan ?

Luc Ferry : Malgré les vœux et la promesse de rouvrir quelques chantiers, son bilan reste extraordinairement mince. On ne peut pas dire que la France soit dans un meilleur état qu’en 2007. Le chômage a augmenté, pas le pouvoir d’achat. L’école et les banlieues vont plus mal que jamais.

Sarkozy, en revanche, a été très convainquant sur la scène internationale. Mais sur les questions intérieures, budgétaires notamment, des erreurs colossales ont été commises. »

Dans son interview, Luc Ferry se sent tellement déçu, qu’il laisse entendre qu’il pourrait voter pour la gauche, si elle « était vraiment social-démocrate ».

Au bout de cinq ans, Nicolas Sarkozy laisse un pays dans un état bien pire qu’en 2007.

Avec Sarkozy, « travaillez moins pour gagner moins »

Le 28 décembre dernier, "Le Monde" levait le voile sur le nouveau mot d’ordre du gouvernement : fini le « travaillez plus pour gagnez plus », vive le temps partiel imposé. Extrait

« Confronté à un taux de chômage record depuis douze ans, le gouvernement change son fusil d’épaule sur les heures de travail : il faudrait se partager les emplois qui restent, à défaut de "travailler plus pour gagner plus". C’est l’idée qu’a avancée mardi le ministre du travail, Xavier Bertrand, à l’approche du sommet pour l’emploi du 18 janvier convoqué par Nicolas Sarkozy.

« Quand ça va bien, on peut augmenter la durée du travail, les rémunérations, beaucoup plus vite, beaucoup plus facilement. Quand ça va moins bien, on peut adapter le temps de travail s’il y a des garanties pour l’emploi. C’est ce qui se fait par exemple en Allemagne », a-t-il déclaré. Avant d’évoquer « deux mesures [qui] peuvent être mises en œuvre rapidement pour limiter les effets de la crise » : le chômage partiel et le "pacte compétitivité emploi". « Cette idée, elle est en train de faire son chemin avec les partenaires sociaux. Il vaut mieux garder dans l’entreprise que licencier, surtout si la crise a un caractère temporaire ».

Fini le temps des heures supplémentaires défiscalisées, instaurées par la loi TEPA, place donc au chômage partiel, c’est-à-dire à la réduction des heures de travail pour tout le monde au sein de l’entreprise, au lieu de licencier quelques personnes. « Le chômage partiel est un dispositif qui existe déjà et peut être efficace si le problème est conjoncturel », explique Gérard Cornilleau, directeur adjoint de l’OFCE. C’est bien l’hypothèse faite par Xavier Bertrand. Une entreprise en difficulté, à condition de remplir certains critères (sur sa trésorerie, ses commandes, etc.), peut alors faire appel à ce mécanisme, temporairement. Elle paie des salaires réduits et, en contrepartie, le salarié reçoit une indemnité de l’État qui couvre cette perte, mais pas en totalité.

« Ce dispositif ne résout pas le problème des chômeurs et des jeunes qui entrent sur le marché du travail », note Gérard Cornilleau. « On peut le simplifier, l’améliorer mais cela ne va pas révolutionner la politique de l’emploi ». Comprendre, cela ne permettra pas de créer des emplois. « C’est moins du partage du travail que du partage du chômage », glisse l’économiste. »


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