Le seul projet politique d’Objectif Réunion : le marchepied des ambitions personnelles de Didier Robert

La création d’une organisation politique a un but : se donner les moyens de réaliser un projet. C’est par exemple pour cette raison qu’en 1959, la Fédération communiste est devenue le Parti communiste réunionnais. Changer d’organisation était le moyen de donner une chance de réussite au projet visant à libérer le pays de sa structure coloniale.
49 ans après la création du PCR, un groupe d’élus conduits par Didier Robert annonce la création d’un nouveau parti : Objectif Réunion. Tous les observateurs ont pu relever une spécificité sans doute unique à ce parti : il commence par nommer ses dirigeants avant de présenter un projet ! Et cinq mois après ce qui pourrait s’apparenter à son congrès fondateur, le projet d’Objectif Réunion est encore inconnu du public, l’est-il auprès de ses membres ?
Rappelons que ce congrès avait rassemblé « 2 députés, 7 maires, 18 conseillers généraux et 8 conseillers régionaux. Côté public, les organisateurs dénombraient 2.000 adhérents, dont 480 qui ont adhéré sur place au mouvement », écrivait le "JIR" du 15 septembre 2008.
Et le "JIR" d’ajouter : « si la Charte des valeurs d’Objectif Réunion est déjà fixée (consultable sur le web), tout reste à faire au niveau du programme ». Cinq mois plus tard, le constat est le même. Le site d’Objectif Réunion s’est seulement enrichi du compte-rendu des ateliers, et du discours de Didier Robert. À la fin du discours apparaît cette expression : « un mot enfin, si vous le permettez, en guise de conclusion, sur le projet politique que nous voulons partager avec vous ». Effectivement, la présentation est bien succincte, reprenant en quelques lignes les orientations de la loi-programme (secteurs prioritaires et défiscalisation). Et depuis ce discours du 14 septembre, plus rien sur le programme.
Loin du flou persistant sur la raison d’être programmatique d’Objectif Réunion, ces premières rencontres le 14 septembre dernier avaient débouché sur la distribution des différentes délégations, avec à leur tête un délégué général, Didier Robert. Les discours avaient aussi donné la ligne : gagner les Régionales de 2010.
Une organisation désignée et une échéance électorale en vue, tout cela étant décidé avant de réfléchir au programme, décidément, Objectif Réunion est un parti bien spécifique. Mais depuis le 24 janvier, l’opinion se rend compte que cette création avait un programme qui apparaît de plus en plus clairement : favoriser les ambitions personnelles de Didier Robert.

M.M. 

Et ce n’est pas fini !

Dans le "JIR" du 2 février, le journaliste demande à Didier Robert s’il sera sur une liste UMP ou sur une liste Objectif Réunion aux Régionales. Voici la réponse de Didier Robert :
« Cette question est prématurée dans la mesure où cette élection se déroulera dans plus d’un an et que tout ce que je pourrai être amené à dire sur ce sujet ne peut avoir de sens qu’avec les données et la conjoncture de 2009 et de 2010 ».
Autrement dit, rien ne dit que dans 1 an, la ligne de conduite de Didier Robert ne l’aura pas amené à changer une nouvelle fois de parti, si tel est le meilleur moyen pour lui de satisfaire ses ambitions personnelles.