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par le Dr Raymond Vergès

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Où est passé ’l’enfant du Grenelle de l’Environnement’ ?

Un modèle alternatif étouffé

mercredi 27 octobre 2010


Dans un communiqué diffusé hier sous la signature de Jean-Pierre Marchau, l’Alliance constate que trois ans après l’annonce de l’implication de l’État dans le projet réunionnais de développement des énergies renouvelables, tout est remis en cause.


« L’anniversaire est passé inaperçu à La Réunion. C’est pourtant il y a exactement trois ans, le 25 octobre 2007, au Palais de l’Élysée, en présence d’un parterre de personnalités dont Al Gore et des prix Nobel, que le Président Sarkozy, citant nommément La Réunion, déclarait avec solennité dans son discours de clôture du Grenelle de l’Environnement : « Et je vous annonce que dès 2008, nous engagerons le programme Réunion 2030 ». Ce projet rebaptisé “GERRI-2030” provoqua dans les mois qui suivirent un véritable concours des plus belles envolées lyriques, Jean-Louis Borloo, grisé par les événements, qualifiait GERRI de « premier enfant du Grenelle », François Fillon, poète de ces comices de l’écologie, s’exclamait, « soyez des éclaireurs, soyez des bâtisseurs du développement durable ! » et le Secrétaire général aux Affaires régionales, Jean Ballandras, concepteur local du projet, évoquait un « New Deal écologique et économique », et même « une révolution sociétale » dont l’ambition était selon lui « comparable à ce qu’ont été en leur temps le Centre Spatial Guyanais et le Centre d’Expérimentation du Pacifique ». Il est vrai que cette euphorie se produisait dans un contexte local particulièrement favorable : en 2007 les Accords de Matignon I consacraient 65% du financement au projet de transport ferré, en 2008 la Région Réunion organisait le premier Colloque international sur le changement climatique et la biodiversité des outremers, une volonté politique forte pour attendre l’autonomie énergétique en 2030 favorisait les énergies renouvelables, etc., tout cela explique sans doute pourquoi, à l’époque, GERRI pouvait envisager de faire de La Réunion « le premier territoire au monde où la totalité des déplacements se fera sans recours aux énergies fossiles » sans trop rencontrer de scepticisme.
Trois ans plus tard, le bilan est affligeant. Le Tram-train a été démantelé sans aucune réflexion sur les conséquences de cette décision en terme de réaménagement du territoire, les nouveaux accords de Matignon consacrent 100% des crédits à la route et aux aéroports, la recherche géothermique est définitivement abandonnée et la filière du photovoltaïque est victime du fameux coup rabot fiscal du gouvernement UMP. D’ailleurs le nouveau Président UMP de la Région Réunion n’évoque plus l’autonomie énergétique. Quant à “l’enfant du Grenelle”, le projet GERRI, il est moribond : le GIP ne s’est jamais réuni, Jacques de Châteauvieux pressenti pour en être le Président, s’est désisté et les financements ne se sont pas concrétisés. La Région va finalement porter seule un projet vidé de sa substance et des ses ambitions. Autant dire que “l’enfant du Grenelle” avec un pareil tuteur risque de connaître de sérieux problèmes de santé et que La Réunion qui comptera huit cent mille automobiles en 2020, aura désormais bien du mal à passer pour un modèle du développement durable. »


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