Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

Cliquez et soutenez la candidature des Chagossiens au Prix Nobel de la Paix

Accueil > Politique > Actualités politiques

Perte du Triple A : Des conséquences désastreuses pour La Réunion, rassemblement du PCR le mois prochain

Le PCR et la dégradation de la note de la dette publique

mardi 17 janvier 2012, par Céline Tabou


Face à la dégradation économique et sociale de la France, le Parti Communiste Réunionnais a décidé de réagir suite à la perte du triple A de la France. Standard and Poor’s a dégradé la note de la France face aux manques de réponses apportées à la crise par les dirigeants européens, Nicolas Sarkozy en tête. Quelles conséquences pour La Réunion ? Le PCR alerte l’opinion.


A l’occasion d’une conférence de presse, organisée, lundi 16 janvier, le Parti Communiste Réunionnais, par la voix de son secrétaire général, Elie Hoarau, a tenu à attirer l’attention sur la situation économique et politique de la métropole, et alerter la population réunionnaise qui subira les conséquences de cette perte du triple A. À ses côtés, deux autres membres du secrétariat du PCR, Sylvie Mouniata et Ary Yee Chong Tchi Kan.

« Conséquence de la politique d’austérité du gouvernement »

Faisant du triple A, son cheval de bataille, Nicolas Sarkozy avait lancé une série de réformes afin de réduire le déficit et de satisfaire les marchés, inquiets de la récession annoncée au troisième trimestre 2011 et au début de 2012. Le chef de l’Etat souhaite encore aujourd’hui accélérer les réformes, dont la TVA sociale, après la perte du triple A et la menace d’une dégradation supplémentaire, fragilisant la France dans la zone euro.
Bien que toute la classe économique et politique s’attendait à la dégradation de la note de la France, « Standard and Poor’s a officialisé un état de fait qui existait déjà. Car malgré la dégradation de la note, Paris avait emprunté de près de 3% alors que Berlin emprunte à 1,75% » a expliqué Elie Hoarau. Ne répondant pas aux critères imposés par le Traité de Maastricht, la France a une dette publique de 86,8% contre les 60% obligatoire, et un déficit de 5,7%, contre les 3% imposé. « Pour nous, il s’agit d’un revers politique majeur, car Nicolas Sarkozy a fait du maintien du Triple A une de ces priorités, mais nous l’avons perdu. C’est manifestement un revers, la France aura maintenu depuis 36 ans son Triple A » a précisé le secrétaire général du PCR.
L’agence Standard and Poor’s, au-delà de la note française, a noté la politique monétaire et financière de la zone euro, mais « surtout la politique de rigueur mise en place par Nicolas Sarkozy ». Car comme l’a expliqué Elie Hoarau, le gouvernement UMP n’aura pas mis en œuvre des mesures visant à relancer la croissance et l’emploi, « il les a freinés, depuis le dernier trimestre de 2011, dans lequel la France est entrée en récession ».
L’économie française est entrée en récession, cela entraine une diminution des recettes fiscales et une hausse du déficit et de la dette publique, « ce cercle vicieux de la crise, ne fait qu’augmenter le chômage, baisser le pouvoir d’achat et aggraver encore plus la situation ». La dégradation de la note française aura aussi des conséquences sur « le coût de financement de l’état, des collectivités, des entreprises, ainsi que des ménages » a continué Elie Hoarau. En effet, les taux d’intérêt des emprunts seront plus élevés et devraient peser sur le budget des secteurs privés et publics.

La Réunion en ligne de mire de cette politique

« Principaux employeurs de l’île, les collectivités devraient également avoir des difficultés à emprunter, en plus des précédentes mesures gouvernementales comme le gel des dotation et la suppression de la taxe professionnelle, les collectivités devraient subir de plein fouet la dégradation de la note de la France » a expliqué Ary Yee Chong Tchi Kan.
« Les conséquences sont désastreuses à La Réunion, depuis trois ans, la récession s’est installée, avec des taux de -2,7% en 2009, -0,2% en 2010, et on ne s’est pas encore pour 2011, mais les estimations envisagent des taux similaires » a expliqué Elie Hoarau. Parmi les secteurs les plus touchés à La Réunion, le BTP qui « paie cher la récession avec la perte de 10.000 emplois, et la situation devrait s’aggraver ». D’autant plus, que ce sont les jeunes qui sont le plus touchés par la dégradation de la situation, « La Réunion a un record de chômage, avec 30% de la population sans emploi, dont 60% chez les moins de 25 ans, ces derniers sont les tributaires de la situation » a indiqué ce dernier.
C’est dans cette optique que le PCR a souhaité « alerter l’opinion en cette nouvelle année. Les Réunionnais ne peuvent pas être passifs, notamment avec la venue prochaine de Nicolas Sarkozy, venu nous annoncé ces bonnes mesures » à l’instar des candidats à la présidentielle qui devraient passer à La Réunion.

Céline Tabou 

Grand rassemblement du PCR le mois prochain

Comme l’a introduit Sylvie Mouniata, membre du secrétariat général du PCR, « c’est le devoir et la responsabilité du PCR d’alerter la population, pour que les Réunionnais parlent d’une même voix car les conséquences devraient être catastrophiques pour toute la société ». Car comme l’a souhaité le secrétaire général du PCR, « il est temps que nous disions ce que nous voulons. C’est pour cette raison que nous allons rendre publiques les différentes propositions faites suite aux débats dans le parti. Nous organiserons à cette occasion un grand rassemblement, mi-février ».

Ary Yee Chong Tchi Kan appel au « sursaut collectif pour faire face à la dégradation de la situation », car celle-ci est « particulièrement grave, il appartient aux Réunionnais d’élaborer eux-mêmes leurs projets et propositions », afin de lancer dans le débat des « idées, propositions pour l’avenir de La Réunion. C’est aujourd’hui que nous devons peser sur les décideurs pour ne pas subir leurs propositions, être des acteurs actifs dans la politique qui nous concerne à La Réunion » a conclut Elie Hoarau.

 « La France ramenée au niveau de la Belgique »

Lors de son intervention Elie Hoarau a expliqué qu’à cause des « emprunts plus chers, il y aura des répercussions sur l’investissement. La France est ramenée au même niveau de la Belgique, la France emprunte à 3% contre 4% en Belgique ». En conséquence, « si les marchés prêtent au même taux que la Belgique, la France perdra près de 3 milliards d’euros qui s’ajouteront aux difficultés actuelles ». La dégradation de la note de la France induit que « la France a une chance sur trois d’être à nouveau dégradé. Ce qui fait dire au Premier ministre François Fillon que le gouvernement va prendre de nouvelles mesures le cas échéant. Cela se traduira par un nouveau plan d’austérité qui pèsera sur tous les secteurs, particulièrement les ménages ».


Un message, un commentaire ?

signaler contenu


Facebook Twitter Linkedin Google plus