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Sarkozy, Fillon et Wauquiez refusent d’appeler à voter contre l’extrême droite

Législative partielle : l’UMP va-t-elle laisser gagner le FN ?

mercredi 4 février 2015, par Céline Tabou


Le premier tour de l’élection législative partielle dans le Doubs s’est traduit dimanche 1er février, par l’arrivée en tête du Front national, suivi du Parti Socialiste. Une surprise pour l’UMP, qui a été éliminée dès le premier tour. Pour le second tour, le principal parti d’opposition se divise. Juppé et NKM appellent à faire barrage à l’extrême droite, tandis que Sarkozy, Fillon et Wauquiez refusent de la combattre. La direction de l’UMP vient-elle de dévoiler sa stratégie pour la présidentielle, c’est-à-dire un soutien objectif à l’extrême droite ?


En 2002, le Front républicain avait permis d’empêcher l’extrême droite d’espérer gagner l’élection présidentielle. 13 ans plus tard, l’UMP née au lendemain de cette élection refuse le Front républicain lors d’une élection partielle suivie dans toute la France, ce qui peut permettre à l’extrême droite de gagner.

Le résultat du premier tour de la législative partielle d’Audaincourt aura mis le parti UMP et son nouveau président, Nicolas Sarkozy, dans une position complexe. A deux ans de l’élection présidentielle, l’élection est un test pour la nouvelle gouvernance de l’UMP.
À la lecture des résultats, Nicolas Sarkozy a dû réunir le mardi 3 février son bureau politique pour déterminer si le parti donne une consigne de vote ou préfère appeler au « ni-FN ni-PS ». Après 48 heures d’hésitation et de division au sein des cadres de l’UMP, Nicolas Sarkozy a annoncé : « Nous disons à nos électeurs, ‘c’est à vous de décider’ (mais) il n’y aura pas de complaisance avec le Front national dont la victoire nationale n’est plus impossible ».

Juppé et NKM appellent à faire barrage

Dès dimanche soir, à l’annonce des résultats, l’UMP s’est divisé sur la ligne à adopter. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a appelé à « faire barrage au FN ». Ce dernier a averti les électeurs de droite contre l’ « arrivée aux responsabilités nationales » du FN, présenté comme le « principal adversaire politique ».
À l’instar de nombreux représentants de l’UMP, Alain Juppé a refusé « un Front Républicain qui scellerait une alliance avec le PS », précisant toutefois que s’il était un électeur de la 4e circonscription du Doubs, « pour barrer la route à une candidate FN qui croit, entre autres choses, “en l’évidente inégalité des races”, je ne m’abstiendrais pas, je voterais pour le candidat qui l’affronte, c’est-à-dire le candidat PS ».
Une position partagée par Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a par contre défendu le principe du « front républicain ». « Si j’étais personnellement confrontée à ce choix, et avec regret, sans gaîté de cœur, je choisirais de voter pour le candidat qui est opposé au candidat du Front national », avait expliqué la numéro deux du parti.

Fillon : « impossible de voter PS »

De son côté, François Fillon a affirmé que c’est « impossible de voter PS », devant son groupe, selon l’Agence France Presse. L’ancien Premier ministre, a assuré dans un message sur son blog qu’il n’y aurait « aucune complaisance pour l’extrême droite et pas d’indulgence pour un gouvernement impuissant !". Même position pour le numéro trois de l’UMP, Laurent Wauquiez. Ce dernier a annoncé qu’il refusait d’appeler à voter pour le candidat PS face au FN, précisant qu’à titre personnel, il voterait “blanc”.
Pour de nombreux médias, l’accession du Front national au second tour de la législative partielle est le résultat d’une forte abstention et d’une perte massive d’électeurs pour le PS et l’UMP. Alors que de nombreux sondages réalisés ces deux dernières années mettent le FN au second tour de l’élection présidentielle, pour beaucoup cela est à la déroute des deux partis traditionnels : PS et UMP.
Face à la possibilité d’un duel à la présidentielle, la Droite et la Gauche tentent de faire appel à l’unité. Cependant à l’UMP la division reste intacte. Pour Nicolas Sarkozy, « une victoire du FN au plan national n’est plus hypothétique », pourtant, il ne donne pas de consignes de vote aux électeurs, leur demandant « de prendre en compte cette dimension ». Une dimension qui devrait se représenter aux prochaines élections, et qui donne le ton pour l’UMP. Cette situation laisse présager un même position lors des présidentielles de 2017, laissant alors la possibilité d’une victoire du FN.


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Messages

  • Je ne suis pas dans le Doubs et encore moins dans cette 4ième circonscription.
    Il faut se faire une raison, l’électorat n’obéit plus aux états majors des partis. Quand on est républicain, on ne doit pas voter FN mais que c’est difficile de choisir le PS pour ce cas ou l’UMP dans un autre cas. Les deux nous ont pillé !
    Qu’avons nous comme politique économique et sociale depuis 20 ans ? Qui bénéficie le plus ou a bénéficié le plus des politiques de ces dernières années ?
    Certainement pas les salariés, les retraités et les précaires.
    On ne peut pas mener une politique aussi inhumaine, méprisante envers les plus faibles, ce qui fait monter le FN, et en même temps appeler à une espèce de front républicain. Changeons de politique économique et sociale et ce genre de situation ne se représentera plus. Si la gauche ne revient pas à ses fondamentaux, le FN finira par l’emporter dès le 1er tour. Ce serait catastrophique.


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