Rejet d’une résolution sur la guerre entre le Hamas et Israël, les Etats-Unis ont posé un véto

La France a rejeté un projet de résolution de paix à Gaza

24 octobre 2023

Réuni le 16 octobre, le Conseil de sécurité a rejeté par 5 voix pour (Chine, Gabon, Emirats arabes unis, Mozambique, Russie), 4 voix contre (États-Unis, France, Japon et Royaume-Uni) et 6 abstentions un projet de résolution présenté par la Russie par lequel le Conseil aurait notamment exprimé sa profonde inquiétude face à l’aggravation de la crise humanitaire à Gaza et appelé à l’instauration d’un cessez-le-feu humanitaire durable.

"Une fois de plus, le Conseil demeure otage des velléités des délégations occidentales", a déploré la Russie à l’issue du vote qui, "montre clairement qui est en faveur d’une trêve et de l’envoi d’une aide humanitaire à Gaza", a indiqué le représentant russe.

Pour la représentante des États-Unis, l’absence de toute référence au Hamas est inconcevable : "le Hamas doit être tenu pour responsable de ses actes. Il ne représente pas le peuple palestinien et il n’a rien fait pour promouvoir la paix et la stabilité, préférant le chaos", a martelé cette dernière.

Idem pour la France et le Royaume-Uni qui ont "jugé inacceptable que le Conseil de sécurité fasse fi de la pire attaque terroriste subie par Israël", selon le communiqué de l’ONU. Le Japon a expliqué "avoir voté contre le projet en raison de la façon dont le texte a été présenté".

"Pourquoi ce Conseil n’est-il pas en mesure d’obtenir un cessez-le-feu pour mettre fin aux massacres ?" s’est inquiété l’État de Palestine soulignant que depuis le 8 octobre, "le monde regarde Israël agresser plus de 2 millions de Palestiniens".

Ce dernier a indiqué qu’"Israël n’a pas épargné une seule famille palestinienne à Gaza", la délégation a notamment appelé à arrêter l’assaut ; à permettre un accès humanitaire immédiat et sans entrave dans toute la bande de Gaza, et à mettre fin au déplacement forcé de son peuple.

"Israël n’a pas le droit de forcer la population de Gaza à choisir entre la fuite forcée ou la mort. Et personne ne devrait entretenir l’illusion que tuer le plus de Palestiniens possible rendra les Israéliens plus sûrs", a tranché le représentant de la Palestine.

"Pour la sécurité de la population d’Israël et de son avenir, nous allons éradiquer le Hamas", a prévenu la délégation israélienne.

Au nom du Groupe des États arabes, la Jordanie s’est interrogée le "silence du monde face aux meurtres" s’emportant contre les efforts de "déshumanisation" de la population palestinienne. "C’est un silence qui en dit long", a-t-elle déploré.

A la suite du vote, le représentant français, Nicolas De Rivière, a déclaré que "la sécurité d’Israël n’est pas négociable ni son droit à la légitime défense". "Face à la crise actuelle, une aide humanitaire d’urgence à Gaza est indispensable et la protection des civils est un impératif tout comme le respect des Conventions de Genève. Soulignant que la population civile de Gaza est aussi victime du Hamas", selon lui.

Il a expliqué son opposition au vote du projet de résolution de la Russie par le fait que plusieurs éléments essentiels font défaut. "À ce stade, la France souhaite l’unité du Conseil autour du projet de texte proposé par la présidence brésilienne. Il doit se mettre d’accord pour condamner l’attaque terroriste, encadrer l’aide humanitaire et protéger la population civile de Gaza", a-t-il déclaré.


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