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Un potentiel de 65.000 emplois

Et si La Réunion n’avait plus besoin d’importer ?

mardi 31 octobre 2017, par Manuel Marchal


Au cours d’une réunion ayant rassemblé jusqu’à 80 participants, le cabinet Utopies a présenté hier le résultat de l’étude REELLE qui porte sur les effets de la relocalisation des 20 % de la demande qui ne sont pas satisfaits par la production locale. Le potentiel se chiffre à 65.000 emplois.


Représentants de collectivité, syndicats de salariés et patronaux, chambres consulaires étaient invités hier à suivre une session de formation de développeur économique local. La base des travaux portait sur les résultats de l’étude REELLE du cabinet Utopies effectuée à la demande de la CPME-Réunion. Cette étude s’inscrit dans une stratégie qualifiée par Dominique Vienne, président de la CPME-Réunion, de « politique d’opérateur économique », avec comme délais des échéances plus courtes que les politiques institutionnelles qui fixent des objectifs à 15 ans.

Changer de regard

Cette étude estime tout d’abord la demande en consommation se situe à plus de 25 milliards d’euros par an à La Réunion. Sur ce total, 21 milliards sont fournis par l’économie réunionnaise, soit 80 % de la demande. Le reste est assuré par les importations. Il reste 4,4 milliards à relocaliser, ce qui représente un potentiel de 65.000 emplois.

REELLE est donc une étude sur le réenracinement possible de l’économie à La Réunion, et de ses potentialités d’emploi.

Sylvie Guillery, directrice de la DIECCTE, décrit une démarche pragmatique qui vise à « voir quelles sont les opportunités dans des secteurs très précis. Les collectivités et l’État seront là pour accompagner ».

« Avec les Assises des outre-mer, c’est un regard positif de regarder le potentiel d’un territoire plutôt que le définir par rapport à ses handicaps », souligne le président de la CPME-Réunion. Cela consiste à regarder si la totalité du chiffre d’affaires d’un secteur est réalisée par des entreprises implantées à La Réunion, et si ce n’est pas le cas, à en rechercher les causes.

« Changer de comportement »

Cette démarche suppose de passer au crible tous les secteurs pour en dégager notamment « des angles morts ». Pour que la production locale tende à satisfaire la totalité de la demande, il faut « amener le consommateur à être lui-même convaincu de la pertinence de changer de comportement ». Ce consommateur, ce sont notamment les entreprises et les administrations qui représentent 47 % de la demande.

« L’étude d’Utopies donne donc quelques pistes d’accompagnement à la relocalisation, afin de diversifier et densifier l’économie », conclut Emma Castel du cabinet Utopies.

Cela passe par une intelligence collective et nouveau modèle entrepreunarial face à la mondialisation, dit en substance Dominique Vienne qui estime qu’il est possible de changer les comportements à une échéance de 3 à 5 ans.

M.M.


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