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De la Chine à La Réunion, la consommation à outrance

Point de vue de Ary Yée Chong Tchi Kan

mardi 14 novembre 2017, par Ary Yée Chong Tchi Kan


En Chine, le 11 novembre est consacré à la “journée des célibataires” ; c’est la symbolique des nombres 11.11 qui crée ce phénomène très chinois. A l’origine, des étudiants chinois ont trouvé en cela une transposition de la fête de la Saint Valentin qui a lieu le 15 février. Et, comme toujours, un petit cadeau est la bienvenue. La demande a explosé et les offres ont été facilitées, depuis l’avènement du commerce en ligne.


Alibaba, qui est la plus grande plate-forme de commerce électronique en Chine, a organisé des soldes, ce samedi 11 novembre. Les ventes ont atteint 25,4 milliards de dollars, dans cette seule journée. Pour vous donner une comparaison, il faut savoir que récemment l’organisation patronale, la CPME a organisé une étude pour évaluer l’économie réunionnaise où il ressort que la demande tous secteurs confondus s’élève à 25 milliards d’Euros.

Ainsi, un mastodonte comme Alibaba réalise en une seule journée des transactions commerciales à peu près équivalentes à celles de l’ensemble de La Réunion en un an. La vente est une chose mais il faut disposer d’un bon service pour distribuer jusqu’au destinataire final des 812 millions commandes. Apparemment les critiques passées sur les retards de livraison n’ont pas fait reculer la folie consumériste. Le phénomène se perfectionne. Le système de paiement en ligne vient tout juste de faire son apparition, et déjà Alipay, la plate-forme mobile de Alibaba, annonce que le jour des célibataires, il a “effectué 1,48 milliard de paiements dans le monde”.

La course à la consommation

A La Réunion, c’est surtout l’arrivée des enseignes de la grande distribution qui a crée le phénomène de la consommation à outrance. Avec force de publicité promotionnelle, chaque moment important de la vie s’est transformé en fête commerciale. Ainsi, à trois mois de la fin d’année, les jouets de Noël étaient déjà de sortie. Face à des dépenses lourdes, des commerçants invitent à jouir des biens à l’achat et ne payer qu’en février !

Dans notre petit pays, un grand magasin est capable de réaliser, en fin d’année, plus d’un million de chiffre d’affaire en une seule journée. On parle rarement des bénéfices car ceux-ci dépendent des capacités de leur groupement d’achat de dénicher dans le monde entier des produits les moins chers pour pouvoir les revendre le plus cher possible aux Réunionnais. Le marché réunionnais est si juteux que les enseignes françaises les plus connues ont pris leur quartier dans notre petite île. De la Chine à La Réunion, le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter.

Ary Yée Chong Tchi Kan


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Messages

  • Qui dit consommation, dit évidemment pollution même si on éduque les jeunes à ne plus faire comme les vieux, pardon, les séniors, tout jetter à la mer, dans les ravines, sur la route comme au "tan lontan". Quel gachis de matières, d’énergie pour tout acheminer jusqu’ici alors qu’il y a tant à faire de plus intelligent, pour la Réunion, les iles d’à côté, qui n’ont pas autant de pouvoir d’achat qu’ici. Un exemple ; combien de fois j’ai vu de mes propres yeux, à la déchetterie, des béquilles, des fauteuils roulants, et même k’autre jour des lits d’hôpitaux avec commande électrique ! J’ignore combien cela coute, je sais qu’à la fois la Sécurité Sociale rembourse, mais franchement, en découvrant tous des objets qui pourraient encore servir longtemps (le matériel médical est soumis à des normes de sécurité drastques, c’est du costaud) et en même temps, on nous dit que cet organisme, le meilleur au monde, est en déficit. Sans oublier que l’on pourrait donc rassembler tout ce matériel, pour s’en resservir ou alors l’exporter là où il fait tant défaut. Les décideurs on tpréféré le stocker en décharge, "centre d’enfouissement technique" ils appellent cela. Une honte !
    On nous dit que c’est plus rentable de faire ainsi, comme pour les médicaments, de tous jetter, incinérer plutôt que de trier, envoyer, tout simplement aider son prochain. Non, vraiment, comme disait le philosophe Pierre Rabhi (voir sur You Tube ses nombreuse vidéos) qui prône le respect de la Terre Mère, belle unique planète bleue habitable et nourricière en danger à cause de l’être humain ; "on vit dans un monde de dingue, il faudrait tout changer, renverser ce paradigme qui nous mène à notre perte", notre disparition tout simplement ! Saccage de tout ce qui peut rapporter de l’argent, du pouvoir, air, mer, terre, eau douce, biodiversité, donc nous car ne pas oulbier que nous en faisons partie et que nous dépendons d’elle, tout simplement. Sur ce, bonne continuation, lecture et découverte, réaction à la Réunion, et via le net pour d’autres déstinations aussi, nous sommes sur le même radeau qui coule.
    Sur France 5, samedi 11 Novembre, il faut revoir "Faut pas rêver", sur l’île de la Réunion, très beau reportage, qui donne envie de connaître encore mieux et, c’est dans la logique, de protéger. Arthur.

  • Est-ce que la consommation à outrance répond réellement aux besoin des ménages réunionnais. Est ce nécessaire de surconsommer les produits importés au détriment de la production locale. Car d’un coté nous nous insurgeons de la hausse du chômage chez nous et de l’autre nous importons le travail fini par des travailleurs surexploités dans leur pays. De plus, les bénéfices de ces trafics ne restent pas à la Réunion. Ils finiront dans les poches des actionnaires qui spéculent sur tout, y compris sur l’essentiel : l’alimentation de base d’un peuple. Pour tous ces raisons, l’autonomie alimentaire doit être une des priorités que nous devons imposer à la Réunion. Enfin, l’éducation sur les modes de consommation doit être réformée. La mode goyave de France ne doit pas prendre le dessus sur la qualité des produits d’ici à condition de ne pas tomber sur les dérives des prix flambés comme pour ceux des bichiques en voie de disparition.


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