Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

Cliquez et soutenez la candidature des Chagossiens au Prix Nobel de la Paix

Accueil > Développement > Changement climatique

Assurer 400 millions de pauvres contre le risque climatique

Lancement d’InsuResilience

vendredi 17 novembre 2017, par Manuel Marchal


Mardi, un fonds permettant à 400 millions de pauvres d’être assurés a été lancé à la COP23. C’est un partenariat entre le G20 et le V20, les pays les plus vulnérables au changement climatique. Bien qu’elle soit un pays vulnérable, La Réunion ne peut bénéficier de ce dispositif, car elle ne fait pas partie du V20.


Une initiative internationale visant à permettre à 400 millions de pauvres d’assurer leurs biens d’ici 2020 a franchi une nouvelle étape mardi avec l’annonce d’un fonds supplémentaire, et la présentation de nouveaux partenaires.

Il s’agit d’InsuResilience, partenariat mondial pour la couverture financière des risques liés au climat et aux catastrophes naturelles. Il implique le G20, groupe des 20 pays du monde ayant les plus importants PIB, et le V20, groupe de 49 États parmi les plus vulnérables au changement climatique, il est actuellement présidé par l’Ethiopie. Dans ce V20 se trouvent toutes les petites îles, dont les Fidji qui président la COP23.

« Le Partenariat global est une réponse concrète aux besoins de ceux qui souffrent de pertes à cause du changement climatique. Et je suis très fier que cela soit acté sous la présidence des Fidji. Dans le même temps, c’est un moyen de préparer une forme de développement plus résiliente pour ceux qui auront à s’adapter au changement climatique », dit Frank Bainimarama, président de la COP23 et Premier ministre des Fidji.

Thomas Silberhorn, représentant du ministère allemand de la Coopération et du Développement, a annoncé une contribution de son pays à ce fonds à hauteur de 125 millions de dollars. S’y ajoutera un engagement de 30 millions de livres sterling du gouvernement britannique.

Partenariat global V20-G20

Cette annonce intervient dans une année marquée par les dévastations amenées par des événements climatiques extrêmes qui ont frappé l’Asie, l’Est de la Caraïbe et les Amériques. Des phénomènes décrits par les scientifiques comme sans précédent. Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Conférence des Nations Unies contre le changement climatique, a dit que « les populations touchées par les récentes catastrophes, et les communautés vulnérables à l’impact du changement climatique attendent de la conférence de Bonn une réponse, pour un soutien et un espoir dans le futur ». « Cette initiative est un exemple de ce qui peut être fait quand les gouvernements, la société civile et le secteur privé s’unissent et font part de créativité et de détermination pour fournir des solutions », poursuit-elle.

Pour Thomas Silberhorn, « ce Partenariat global met autour d’une même table des groupes importants comme le V20, celui des pays les plus vulnérables au changement climatique, et le G20, groupe des économies les plus puissantes. Ils s’unissent pour augmenter la résilience des populations pauvres et vulnérables aux impacts du changement climatique. Au lieu de seulement réagir, nous voulons évoluer vers la planification, la préparation et la protection ».

Anticiper les catastrophes

Dans le cadre du Partenariat global, des acteurs clés des pays en développement et des pays industrialisés, des organisations internationales, des banques de développement, du secteur privé, de la société civile et de la communauté scientifique travailleront ensemble pour développer des solutions concrètes qui donneront une protection financière face au risque climatique et aux catastrophes naturelles.

InsuResilience soutiendra notamment le Caribbean Catastrophe Risk Insurance Facility (CCRIF). Ce fonds avait permis de verser une aide d’urgence de 55 millions de dollars aux îles touchées par les cyclones Irma et Maria en septembre dernier.

L’argent a été utilisé pour acheter des médicaments, et pour construire des hébergements d’urgence à destination des sans-abri.

En Zambie, InsuResilience facilitera l’accès à l’assurance pour les petits planteurs de coton. Dans ce pays, la sécheresse a causé d’importantes pertes. 55.000 planteurs s’étaient assurés en 2015, et 23.000 ont été indemnisés en 2016.

Les Réunionnais exclus d’InsuResilience

La Réunion est un pays vulnérable au changement climatique. Mais elle ne fait pas partie du V20 mais du G20 du fait de son intégration à la France. En conséquence, les Réunionnais ne pourront pas bénéficier de ce fonds pour s’assurer contre les risques liés au changement climatique et aux catastrophes naturelles.

C’est la même chose dans les Antilles. Ce n’est d’ailleurs que dans le budget rectificatif que vient d’adopter l’Assemblée nationale qu’une aide de 60 millions d’euros a été inscrite pour venir en aide aux victimes d’Irma à Saint-Martin. C’est un décalage de deux mois de retard par rapport à l’action du Caribbean Catastrophe Risk Insurance Facility.

Or, à La Réunion, près de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, et nombreux sont les Réunionnais à ne pas être en capacité d’assurer leur maison qui reste leur bien principal. La France va participer à InsuResilience en tant que contributeur. Gageons que le gouvernement va agir pour qu’un dispositif analogue puisse exister à destination des pauvres à La Réunion.

M.M.


Un message, un commentaire ?

signaler contenu


Facebook Twitter Linkedin Google plus