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Droit de vote et d’élection des femmes : le travail des communistes
80e anniversaire de l’adoption de l’ordonnance faisant des femmes des citoyennes au même titre que les hommes
lundi 22 avril 2024
Lors du Facebook Live qu’il a organisé ce 20 avril, Ary Yée Chong Tchi Kan a évoqué le 80e anniversaire de l’adoption de l’ordonnance qui a permis aux femmes de voter et d’être élues. Il rappela le rôle des communistes pour imposer ces droits au Gouvernement provisoire présidé par Charles De Gaulle. Ce fut le communiste Fernand Grenier qui porta l’amendement décisif qui fut adopté. L’année suivante en 1945, les premières femmes réunionnaises étaient élues dans les Conseils municipaux dirigés par le CRADS, notamment à Saint-Denis. En en 1946, les femmes furent nombreuses à voter pour l’élection des députés Raymond Vergès et Léon de Lépervanche qui obtinrent ensuite l’abolition du statut colonial. « C’est une victoire idéologique », rappella Ary Yée Chong Tchi Kan.
Le 80e anniversaire du droit de vote des femmes à La Réunion fut un sujet abordé ce 20 avril lors du Facebook Live d’Ary Yée Chong Tchi Kan, candidat du PCR aux Européennes sur la liste « La Gauche unie pour le monde du travail » conduite par Léon Deffontaines.
« Si les femmes peuvent voter et être élues, c’est grâce à l’action d’un communiste qui se concrétisa le 21 avril 1944 », souligna-t-il, ce qui montre que « notre combat politique amène les transformations ».
« En 1944, la guerre était loin d’être finie. Le gouvernement provisoire dirigé par De Gaulle prenait des décisions par ordonnances. On commençait à préparer aussi l’après-guerre », poursuivit-il.
« En avril 1944, il a été question de la place des femmes dans ce société à reconstruire. Et les femmes sont dans la guerre aussi. Mais le président de la commission chargée de ce débat est contre. Il trouve une formule : les femmes ont le droit de voter mais pas d’être élues ».
Le président de la commission contre le vote des femmes
« Les communistes étaient très puissants dans la résistance. C’est là qu’intervint Fernand Grenier du Parti communiste. Il déposa un amendement pour que les femmes aient le droit de vote et celui d’être élues et a démandé le vote de son amendement. Le résultat : 84 inscrits, 67 exprimés, 51 pour et 16 contre. Ce vote a décidé d’une majorité pour le vote et l’élection des femmes. Charles De Gaulle a alors signé l’ordonnace du 21 avril 1944 ». Le Gouvernement provisoire rattrapait un retard, en 1917, les femmes ont eu le droit de vote dès la révolution.
Les premières Réunionnaises élues sur les listes du CRADS
« L’année suivante, la guerre à peine finie, les premiers votes sont les municipales. Les femmes avaient le droit de voter et d’être élues. En 1945 les femmes étaient sur de nombreuses listes du CRADS, 7 % des élus étaient des femmes à La Réunion. Ce fut une victoire idéologique ».
Ary Yée Chong Tchi Kan rappela que « la figure principale des femmes élues de cette époque était Isnelle Amelin. Elle fut élue aux côtés de 3 autres femmes dans le Conseil municipal de Saint-Denis présidé par Raymond Vergès ».
« Cela fait 80 ans que la loi a été votée. L’année prochaine, cela fera 80 ans pour les premières femmes élues », ajouta le candidat communiste aux Européennes.
« Si Raymond Vergès et Léon de Lépervanche ont été élus députés, ils ont pu bénéficié du soutien des femmes pour changer le statut de La Réunion qui était une colonieé.
Fin de l’esclavage mais pas de vote pour les femmes en 1848
« Le 20 décembre 1848, la fin de l’esclavage est annoncée. Le lendemain les hommes affranchis avaient le droit de vote mais pas les femmes », souligna-t-il, « la moitié des esclaves n’ont pas été libérés car elle n’avait pas les mêmes droits que les hommes ».
« Il a fallu attendre 97 ans pour avoir le même droit de vote. La bataille pour la liberté est fondamentale, elle doit partir de notre histoire et non pas copier ce qu’il s’est passé ailleurs ».
