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par le Dr Raymond Vergès

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Quels impacts sur le transport ?

Hausse des prix du pétrole

vendredi 23 septembre 2005


Lors de la table ronde sur la hausse des prix du pétrole, la Chambre de commerce et d’industrie évaluait les impacts sur le transport aérien, les transports maritime et routier.


Le transport aérien connaît une situation globale très difficile. C’était déjà un secteur en crise, avant la flambée du pétrole. Les compagnies aériennes dans le monde perdent globalement 5.500 milliards de dollars/an et on observe de grandes disparités de résultats dans les différentes régions du monde. Quatre des sept plus grosses compagnies américaines sont en procédure de faillite, il s’agit de Delta Airlines, Northwest Airlines, United Airlines, US Airways. American Airlines l’a évité de très peu.
Quelles sont les principales raisons ?

- la surcapacité globale en regard d’une situation économique mondiale morose,

- l’envolée des cours de pétrole,

- une concurrence par les compagnies à bas prix,

- le coût de la main-d’œuvre.
Ce qui fait dire au PDG de Northwest : "en plus d’avoir une structure de coût non concurrentielle, nous avons été dépassés pas la flambée des coûts du carburant".
La hausse du pétrole a ses propres impacts : la concurrence empêche les compagnies de répercuter (à court terme) l’impact des hausses de kérosène.
Certaines compagnies pratiquent le “fuel Hedging” (couverture sur leurs achats de kérosène), et subissent plus faiblement les contraintes actuelles.
Les compagnies qui ne pratiquent pas ce procédé souffrent énormément aujourd’hui. Il y a 5 ans, le poids du kérosène représentait 16 à 17% du coût d’exploitation direct, contre 22 à 23% aujourd’hui (sur court courrier).
Les compagnies n’ont plus de trésorerie et devront rapidement répercuter les hausses, si cette situation perdure. Les compagnies asiatiques sont souvent protégées par leur gouvernement, qui ajuste les taxes en fonction des cours. Les compagnies à bas prix sont celles qui se sortent le mieux de cette crise car taux de marge plus important. Air France fait partie des rares compagnies européennes à ne pas avoir fait de pertes depuis 2001.

Dans les airs comme sur Terre

Le transport routier à La Réunion, c’est près de 850 entreprises de transport routier de marchandises, près de 50 entreprises de transport passagers, près de 350 entreprises de taxis. C’est un secteur fortement créateur d’emplois et de richesses mais qui connaît une législation et une concurrence rendant la profession difficile.
Des réflexions doivent se poursuivre autour du travail de nuit, des modes de transport alternatifs (tram-train, marchandises et passagers, cabotage maritime...), sur la saturation du réseau routier, impliquant des baisses de productivité.
C’est un secteur incontournable avec des perspectives de croissance importantes. Le carburant représente entre 30 et 40% du coût de revient d’un camion, d’où un impact très fort suite à l’envolée des cours de pétrole. Il est extrêmement difficile de répercuter ces hausses, compte tenu de la concurrence.
Des mesures sont prises au niveau national, afin de diminuer l’impact des hausses du pétrole sur ces activités : dégrèvement sur la taxe professionnelle, indexation des prix du transport sur cours du gazole.
De manière plus large, des mesures sont en réflexion afin d’optimiser les coûts d’exploitations des entreprises de transport via la mutualisation de moyens...

Ou sur mer

En ce qui concerne le transport maritime, la problématique du moment n’est pas tant le fuel que de savoir répondre à la demande du marché. On constate une pénurie de bateaux, attirés par la montée en puissance de la Chine et l’Inde et une pénurie de conteneurs, la hausse importante du prix des métaux ayant un impact fort sur le coût des navires, mais aussi des conteneurs. On assiste à un phénomène de concentration et ce afin d’assurer une croissance permettant de répondre à la demande. Cela coûte moins cher que de fabriquer de nouveaux navires (au demeurant impossible actuellement), et c’est beaucoup plus rapide. Cela se décline au niveau local, où CGM rachète DELMAS.
Il faut faire face à une hausse très importante des coûts d’affrètement de navire, qui ont triplé en 18 mois.
La problématique du fret dépasse celle liée au fuel, on s’oriente vers une pénurie de navires et un envole des coûts de location.
Les tailles de navires évoluent très vite, et se pose la question des quais d’accueil de navires de 4 à 5.000 boites.
Les 211 euros de BAF (surcharge fuel) représentent 13% du fret maritime (elle était à 0 en mars 2004).
Le poids des surcoûts sur des matériaux non nobles (matières premières) pénalise les entreprises de transformation, avec des répercutions sur les prix excessivement difficiles à mettre en œuvre.


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