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par le Dr Raymond Vergès

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’Que de souffrances auraient pu être prévenues...’

Le docteur Jean-François Reverzy

vendredi 3 février 2006


Le docteur Jean-François Reverzy, psychiatre, chef de service au Groupe hospitalier Sud de La Réunion, a fait parvenir à “Témoignages” la lettre suivante.


Je suis médecin psychiatre dans le Sud. Tous les jours, je rencontre une file importante de consultants et je parcours des services. L’épidémie dans le Sud touche la plupart de mes patients ou de leur famille et remonte lentement les courbes de niveau d’altitude. Comme il a été dit, elle est toujours grave si des pathologies médicales sérieuses y sont associées.
De plus, elle devient quelquefois dramatique en fin de grossesse : dans une maternité où je consulte, certains accouchements sont retardés et des nouveau-nés réclament quelquefois des soins intensifs si la mère accouche en pleine infection : que de souffrances, ici et maintenant, et de conséquences imprévisibles pour l’avenir...!
Tout cela aurait pu être prévenu et limité à temps, si les autorités sanitaires de ce département avaient fait preuve d’intelligence et d’humanité, et écouté l’avis de ceux qui ont depuis plus d’1 an dénoncé ce péril et demandé des mesures d’urgence.
J’ai eu récemment l’occasion de rencontrer à Mayotte une spécialiste de la lutte anti-moustique dans ce territoire : les moyens privilégiés sont biologiques (pulvérisation de bactéries qui détruisent le parasite et implantation dans les bassins d’eau dormante d’un poisson dévoreur de larves). Pourquoi ces méthodes sans nul doute plus coûteuses que les insecticides n’ont-elles pas été mises en œuvre ici ? Coût plus élevé ? Choix délibéré ? Cible différente ?


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