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par le Dr Raymond Vergès

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Chikungunya : Démoustication et kits gratuits

Épidémie de chikungunya

lundi 6 février 2006


À Saint-Denis comme ailleurs dans l’île, des actions de démoustication menées par l’armée ont eu lieu hier. Des kits de démoustications contenant différents produits anti-moustiques ont été distribués gratuitement aux personnes âgées par les services de la commune de Saint-Denis.


Le général Clément-Bollée, chef d’état-major de FAZSOI (forces armées de la zone Sud de l’océan Indien) a assisté hier à l’opération consistant à asperger de produit anti-moustiques les jardins des particuliers. Les militaires sont intervenus dans la cité Roland Garros au Moufia (Saint-Denis). Comme d’habitude, le public a réservé un bon accueil aux équipes de démoustication. Plusieurs habitants ont profité du passage de ces brigades pour se plaindre des dépôts sauvages d’ordures cités en plein cœur de la cité. Au moins trois points d’amoncellement de carcasses de voitures, de vieux meubles et autres détritus ont été recensés. Inquiétants, car ces dépôts sauvages sont autant de gîtes larvaires potentiels.

Sur le terrain

À noter qu’un millier de militaires (600 sur le terrain et 400 pour assurer la logistique) sont actuellement répartis dans les différentes brigades de démoustication intervenant dans toute l’île. Dans quelques jours arrivera le renfort de 300 miliaires en provenance de métropole. "D’ici à la mi-février, 40 brigades seront sur le terrain", note le général Clément-Bollée. Selon ses estimations, l’ensemble de l’île aura été démoustiquée en trois mois.
L’épandage des produits anti-moustiques se fait en deux phases. Une première pour tuer les moustiques adultes et une seconde 8 jours plus tard pour tuer les larves. Le dispositif et ces rotations seront efficaces si toutes les maisons d’un quartier sont traitées en même temps. "Or parfois les gens ne sont pas là et nous ne pouvons pas entrer dans leurs cours. C’est qui pose un problème. Si une zone n’est pas traitée, l’efficacité de la démoustication est réduite puisque les moustiques pourront continuer de pulluler", remarque le commandant des FASZOI. C’est aussi la raison pour laquelle il se félicite de l’arrivée sur le terrain des agents du Conseil général et du Conseil régional embauchés pour lutter contre l’aèdes albopictus. "Ces brigades pourront faire un travail de proximité et notamment passer dans les maisons que nous n’avons pas pu démoustiquer", commente le général Clément-Bollée.
Hier également, des kits de démoustication contenant différents produits anti-moustiques ont été distribués gratuitement aux personnes âgées par les services de la commune de Saint-Denis.

Urgences de Saint-Benoît submergées

L’épidémie pour sa part continue à "flamber". Dans la nuit de samedi à dimanche, le service des urgences de la clinique de Saint-Benoît a été submergé par l’afflux de malades. Sur les 78 personnes qui se sont présentées à la clinique, 31 souffraient du chikungunya. Des lits supplémentaires (du type lit picot) ont été installés dans les couloirs pour aliter temporairement les malades. La situation s’est calmée en milieu de nuit. Tous les malades ont été pris en charge. Certains ont été hospitalisés sur place et d’autres l’ont été dans les autres hôpitaux de l’île.
Rappelons que 25 personnes déjà fragilisées pathologiquement sont mortes après avoir développé la maladie. Selon l’ARH (Agence régionale de l’hospitalisation), la mort d’un enfant de 10 ans "n’a pas d’autres causes connues que le chikungunya". Selon les chiffres officiels, sous-estimés de l’avis de plusieurs médecins généralistes, 50.000 personnes ont déjà été contaminées par la maladie.


Selon le président de la Commission des Affaires sociales du Sénat

Chikungunya : Vers une mission sénatoriale à La Réunion

Le compte rendu des débats du 1er février de la Commission des Affaires sociales du Sénat nous apprend que "Nicolas About, président, a informé la commission que Mmes Gélita Hoarau et Anne-Marie Payet, sénateurs de La Réunion, l’ont alerté sur les conséquences dramatiques de l’épidémie de chikungunya qui sévit dans l’île depuis plusieurs semaines".
Mercredi dernier, le président de la Commission des Affaires sociales du Sénat "a proposé qu’elles puissent présenter, d’ici la fin février, une communication sur ce fléau".
Nicolas About "s’est déclaré disposé à se rendre sur place pour évaluer l’ampleur de la maladie et rendre compte des moyens mis en œuvre par le Gouvernement pour l’éradiquer".


Chikungunya

Rentrée : perturbations prévisibles

Dans un communiqué diffusé hier, l’UNSA fait part d’absences prévisibles de personnels du fait de l’épidémie.
"Le SE-UNSA a pris acte du report de la rentrée décidé par le préfet par mesure de précaution. Nous espérons que le Recteur a pris Ia mesure de la situation et a mis à profit cette semaine pour organiser au mieux la rentrée.
En particulier, nous attirons l’attention sur le nombre de personnels en arrêt de maladie en raison du chikungunya dans les écoles et établissements scolaires proportionnel au pourcentage de la population touchée.
Le SE-UNSA appelle les parents d’élèves à faire preuve de compréhension et de solidarité par rapport aux difficultés prévisibles, à œuvrer avec l’ensemble des personnels face à cette situation exceptionnelle et ainsi de réduire au maximum tout risque pour la sécurité et la santé de nos enfants",


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