Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

Cliquez et soutenez la candidature des Chagossiens au Prix Nobel de la Paix

Accueil > International > Comores

Partage des Compétences

Comores politique

mardi 10 octobre 2006


’Je ne suis plus un président comme l’a été Azali Assoumani, Mohamed Taki, Mohamed Djohar, Ahmed Abdallah, Ali Soilihi’. C’est ce qu’a déclaré le Président Sambi après avoir promulgué les lois organiques relatives au partage des compétences entre le pouvoir central et les îles autonomes.


Au retour d’un long périple à l’étranger, le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi s’est adressé à la nation la semaine dernière pendant près d’une heure. Il a pris à témoin l’opinion publique du fait qu’il vient de promulguer les lois relatives à la répartition des compétences entre le pouvoir central et les îles autonomes.
Par cette décision, il a mis fin au long conflit qui a miné et laminé le mandat des Présidents Azali et Elbak, mais en même temps, il semble avoir renoncé à son ambitieux programme politique.
Le Président Sambi s’est longuement étendu sur les conséquences du transfert de compétence aux îles autonomes. Elu depuis bientôt 4 mois, il a expliqué avec une certaine amertume que désormais, il n’est plus comptable de la gestion de l’enseignement primaire et secondaire par exemple, ainsi que du fonctionnement de la justice et de bien d’autres domaines aussi sensibles que la sécurité intérieure. "Je ne suis plus un président comme l’a été Azali Assoumani, Mohamed Taki, Mohamed Djohar, Ahmed Abdallah, Ali Soilih", a-t-il martelé.

La pression de l’île de Ngazidja

Dès cette annonce, les réactions ont commencé a fusé de partout. Les uns estiment que c’est une façon de se défiler, car il n’arrive pas à tenir ses promesses de campagne : "Il a bien lu la Constitution avant de se présenter à l’élection, et ces lois en question étaient déjà votées", s’exclame un de ses partisans visiblement déçu.
Pourtant, dès le début de son mandat, il avait clairement affiché sa volonté de prendre le contrôle de tous les leviers administratifs et économiques du pays comme en témoignent les postes clés que ses partisans occupent aujourd’hui.
Ce revirement est dû essentiellement à la pression des autorités insulaires qui sont montées au créneau pour exiger la promulgation et la mise en application des lois votées par le Parlement.
En effet, le Ministre des Transports et du Tourisme de Ngazidja n’a pas hésité à adresser une correspondance pour mettre en garde les sociétés étrangères qui ont contracté avec le gouvernement de l’Union la concession des hôtels et des ports sans le consentement des îles. Des actes pareils, qualifiés d’irresponsables, risquaient fort de détruire l’image du pays sur le plan diplomatique et économique, selon le Président Sambi.
Par ailleurs, le ralliement des députés proches de l’ancien Président Azali à la cause du Président de l’île autonome de Ngazidja, qui fut son adversaire acharné durant tout son mandat, ajouté au refus des autorités anjouanaises d’intégrer pleinement les institutions de l’État, ont fortement fragilisé la position du Président Sambi.

M. Aliloifa


Un message, un commentaire ?

signaler contenu


Facebook Twitter Linkedin Google plus