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par le Dr Raymond Vergès

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Bloquer le chikungunya à l’aéroport

Deux associations à l’origine de l’opération “un chariot, un répulsif”

vendredi 29 décembre 2006


Les associations “Ile de La Réunion contre le chikungunya” et “Nahana Maésha Ya Messo” ne veulent pas baisser la garde contre la maladie, surtout pas en période de vacances. Parce que le virus, lui, n’en prend pas. Du 29 décembre au 28 janvier, les bénévoles seront présents dans les aéroports de Pierrefonds et Roland Garros pour distribuer des répulsifs et informer les vacanciers, venus des îles voisines, des gestes simples pour se protéger. Une première à laquelle les organisateurs ont voulu associer les maires. Un appel a été lancé pour le don de répulsifs. Mais à ce jour, seules 3 communes ont répondu favorablement. Il n’est pas trop tard pour y remédier.


Chaque semaine, les chiffres de la DRASS sont là. Le nombre de personnes contaminées n’est pas impressionnant. Et pourtant, le risque épidémique n’est pas encore évité. Surtout qu’en cette période de vacances, la tendance est à la baisse de la garde. C’est pourquoi, l’association Nahana Maésha Ya Messo de Saint-André, créée il y a seulement 5 mois pour faire passer les messages de prévention et de protection auprès de la population mahoraise de La Réunion, a eu l’idée d’agir cette fois dans les aéroports. Pourquoi ? C’est simple. « Les familles qui reviennent des îles voisines, toujours touchées par le chikungunya, risquent de ramener avec elles des cas de contamination, ce qui peut favoriser le retour de l’épidémie », explique Josette Brosse, Présidente de l’association Ile de La Réunion contre le chikungunya et qui participe à l’opération “un chariot, un répulsif”. Pendant 1 mois (du 29 décembre au 28 janvier), l’association Ile de La Réunion contre le chikungunya sera à l’aéroport de Pierrefond, alors que Nahana Maéha Ya Messo prendra en charge l’aéroport Roland Garros. Environ 7 bénévoles pour chaque association se relaieront pour la distribution de répulsifs et pour rappeler aux voyageurs les gestes de prévention, à l’aide des plaquettes d’information de la DRASS.

Relancer l’appel à la solidarité des maires

Les 2 associations veulent en priorité toucher les vacanciers de retour des îles voisines. « A Madagascar, à Mayotte, aux Seychelles, et à Maurice, qui ne veut pas reconnaître l’épidémie de chikungunya pour ne pas faire fuir les touristes, les vacanciers risquent d’être contaminés et ainsi ramener le virus avec eux », souligne Josette Brosse. Reste à savoir si la « générosité » des communes sera à la hauteur de l’opération. Dominique Lienemann, responsable de l’action à l’association Nahana Maésha Ya Messo et Josette Brosse ont contacté les maires, il y a quelques jours, pour demander à ce qu’ils participent, dans leur propre intérêt. Car, « les vacanciers qui arrivent sont susceptibles de se déplacer dans l’île, dans toutes les communes », rappelle Dominique Lienemann. Pour l’instant, 3 mairies ont décidé de soutenir cette action de lutte contre le chikungunya. Saint-André a ainsi offert 1.000 répulsifs, Sainte-Marie a déjà donné son accord et fixera le nombre de produits d’ici une quinzaine de jours.
La commune de Saint-Benoît également. Pour les autres, la période des vacances n’aide certainement pas. Quelques communes ont déjà bouclé leur budget de l’année. Mais les 2 associations espèrent que les élus prendront conscience de l’utilité de cette action aux aéroports. « Nous renouvelons notre appel à tous les maires de l’île pour lutter efficacement contre le chikungunya. Nous devons tous être solidaires, au-delà des clivages politiques », précise Josette Brosse.
Si l’association Ile de La Réunion contre le chikungunya a beaucoup fait parler d’elle, on connaît moins Nahana Maésha Ya Messo. Cette association de Christophe Cottereau intervient auprès des familles mahoraises à Saint-André. « Nous nous sommes rendus compte que la population mahoraise avait de la peine à comprendre les messages de prévention et les informations sur le chikungunya diffusées par la DRASS. Ce qui laissait une partie de la population totalement démunie face à l’épidémie et qui rendait caduques les actions d’information. Le public mahorais ne comprenait pas ce qui se disait. Alors, nous avons intégré le collectif de la DRASS pour aller chez les familles, interpeller les jeunes dans les quartiers, traduire les documents d’information », explique Christophe Cottereau. Deux chansons en malgache et en mahorais ont aussi été enregistrées pour ce public, et un journal, avec la participation de la Mairie de Saint-André, est distribué aux familles mahoraises.
L’opération “un chariot, un répulsif” s’adresse à un public plus large. Une opération que les 2 associations regrettent ne pas avoir été prise en main par les collectivités territoriales et le Comité du tourisme.

Edith Poulbassia


Chikungunya : comment allez-vous ?

Enquête express sur la durée de la maladie

L’Association AVEC (Association des Victimes de l’Epidémie du Chikungunya) lance une grande enquête auprès de la population afin de connaître l’évolution et les conséquences du chikungunya sur les malades atteints par le virus.

Un an après le début de l’explosion de l’épidémie, cette enquête a pour objectif de connaître la durée moyenne de la première attaque par le virus, le taux de rechute et le taux de persistance de la maladie. Ces informations permettront aux prochaines victimes de connaître la durée moyenne de leur maladie et le parcours qui pourrait être le leur.

Les seules données que nous possédons actuellement proviennent d’une étude réalisée sur 107 malades en Afrique du Sud en 1982. Les résultats de cette enquête montraient que 88% des patients ne souffraient plus de douleurs articulaires après 3 ans dont 40% au bout de quelques semaines, 44% au bout de quelques mois et 16 % au bout de 2-3 ans. (http://www.chikungunya.net/faq/faq_121_douleurs_duree.htm )

Cette enquête est réalisée dans un premier temps sur Internet (www.chikungunya.net), avec le concours de certains établissements scolaires (Classe BTS AD1 du Lycée Bellepierre, Collège et Lycée Amiral Bouvet de Saint-Benoît) et directement auprès de la population par les adhérents de l’Association. D’autres institutions et professionnels de santé seront sollicités ultérieurement (Rectorat, médecins, pharmaciens, etc...).

Les premiers résultats seront publiés lors de la prochaine opération KASS MOUTIK.

7 questions en moins d’une minute

L’enquête "Comment allez-vous" disponible sur le site Internet www.chikungunya.net dure moins d’une minute (40 secondes chrono). Sept questions dont 4 réponses sélectionnables dans une liste déroulante sont posées : le sexe, l’âge, la ville de résidence, la date de début de la maladie, la date de fin et éventuellement, le délai de la première rechute et l’intensité des douleurs en cas de persistance de la maladie.

Jean-Hugues Mausole,
Président de l’AVEC-Chikungunya.net


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Messages

  • Aujourd’hui, on essaie par tous les moyens possible et imaginable, de convaincre le touriste, que le Chikungunia appartient au passé et que celui-ci ne court plus un grand danger, à venir passer des vacances paisibles à la Réunion. C’est FAUX….
    En effet, peut-on se référer au nombre de cas recensés ces derniers mois, bien qu’il soit indéniable que, même engagés trop tardivement peut être, des efforts ont été tout de même faits pour éradiquer les moustiques et le virus qu’ils transmettent.
    Mais malheureusement, le véritable problème demeure, c’est qu’il n’y a encore aucun remède. Oui hélas, aucun médicament n’a pu à ce jour et ne peut à l’heure où j’écris ces quelques lignes, et ce, malgré toutes les promesses politiques qui ont été faites guérir ce fléau (aussi dévastateur que le sida peut être, sinon pire).
    Si j’en parle, c’est parce que j’appartiens à cette catégorie des tous premiers réunionnais qui ont chopé cette maladie ; et je peux vous jurer que depuis JUIN 2005, je n’arrête pas de déguster.
    Imaginez- vous, le matin au réveil, écoutant craquer tous vos ossements, faisant et refaisant les mêmes gestes robotisées afin d’arriver à un déplacement normal de votre masse humaine. Imaginez vous ingurgitant de la cortisone (poison) a vie pour trouver un virtuel soulagement, car en fait, de soulagement il n’y en a pas vraiment, on se drogue on s’empoisonne un point c’est tout. On n’a pas le choix. Bien sur, on arrive pour les plus forts, à surmonter cette envie de suicide qui quelquefois vous effleure, mais ce n’est pas le cas des plus faibles et ce n’est surtout pas sans plaintes et sans états d’âme. Et si quelquefois il m’arrive personnellement de souhaiter et rêver : que tel ou telle personnalité en soit atteinte, c’est pour que ces VIP prennent véritablement conscience de ce que peuvent endurer les victimes de ces tortures physiques et morales.
    C’est pourquoi, aux touristes qui veulent venir en vacances sous les tropiques je leur dis : Aucun paysage, aucun volcan, aucune plage de sable blanc ou noire, ne vaut une telle souffrance, et si vous devez choisir une destination, surtout évincez les pays où il y a ne serait ce qu’un tout petit risque de chikungunia. Ou du moins n’y allez pas avant que nos chercheurs aient inventé un vaccin ou un traitement qui guérisse de cette maladie de mort vivant.
    Moi je l’ai (contre ma volonté d’ailleurs) et je fais avec, bien obligé. Sachant que nous ne pourrons jamais exterminer tous les moustiques de chez nous, et encore moins garantir de ne plus me faire piquer, c’est impossible. Alors gare à celui ou celle qui croisera sur son chemin le moustique qui se sera abreuvé de mon sang contaminé. Je lui souhaite bien du plaisir !
    A moins que ce ne soit pas le moustique le coupable, mais alors on nous aurait raconté des bobards !


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