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par le Dr Raymond Vergès

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Les dirigeants de l’APEC s’entendent pour réduire les émissions de GES

lundi 10 septembre 2007

Les dirigeants de certaines des économies les plus dynamiques de la planète ont approuvé samedi un compromis soulignant la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique et le Canada peut être salué pour ses efforts en vue d’un accord, a annoncé le Premier ministre australien, John Howard.
L’entente ne comporte toutefois aucune cible pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et laisse une grande place à l’interprétation, en plus d’être non-contraignante.
Le texte souligne particulièrement les efforts du Canada et du Japon, qui ont permis d’en arriver à une entente malgré les grandes différences qui règnent au sein de l’APEC. Un haut-fonctionnaire canadien a déclaré samedi que même si le Canada et d’autres pays avaient fait de grands efforts, une entente sur des cibles de réduction de 50 pour cent d’ici à 2050 était un objectif inaccessible pour le moment.
M. Howard, qui a annoncé l’entente après une réunion de trois heures des dirigeants, a soutenu que l’accord de l’APEC marquait une étape importante dans la lutte contre les changements climatiques. Il a précisé qu’il s’agit de la première fois que les États-Unis et la Chine endossent un plan à long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En avril, le ministre des Affaires étrangères australien, Alexander Downer, avait déclaré que des cibles non-contraignantes étaient de la poudre aux yeux.
Les groupes écologistes ont répété ces observations samedi. « Devant un cataclysme environnemental, nous avons peur politiquement », a déploré John Bennett, le directeur général de ClimateforChange.ca dans un communiqué. Catherine Fitzpatrick, chargée de l’énergie à Greenpeace, a aussi fait part de sa déception. « Si le compromis de l’APEC est le programme des actions futures sur le réchauffement climatique, alors le monde est dans de sales draps », a-t-elle déclaré.
Le Premier ministre canadien, Stephen Harper, a toutefois soutenu que d’amener les plus importants émetteurs de GES à entamer un dialogue sur un plan de lutte contre les changements climatiques pour l’après-Kyoto était une réussite significative. "Ce sera la première fois que le monde le fera, avait dit M. Harper vendredi soir. Dans le cadre du protocole de Kyoto, des pays responsables des deux tiers des émissions de GES se sont retirés. Alors, nous devons faire un meilleur travail la prochaine fois."
Les 21 pays membres de l’APEC représentent 60 pour cent des demandes énergétiques de la planète et rejettent une part similaire de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Parmi ces pays, les États-Unis, la Chine, la Russie et le Japon figurent au rang des plus gros pollueurs de la planète. L’APEC réunit aussi a plupart des pays dont la croissance économique est la plus dynamique.
M. Howard a indiqué que l’entente préparait la table pour de nouvelles négociations internationales sur les changements climatiques plus tard ce mois-ci à Washington et, en décembre, pendant une conférence de l’ONU à Bali, en Indonésie. Fruit de quatre jours de négociations en amont de l’ouverture officielle du sommet, le texte souligne, par le biais d’objectifs non-contraignants, la nécessité de « ralentir, arrêter et ensuite inverser l’augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre ». Aucun calendrier n’a toutefois été établi.
De manière générale, le compromis propose de poser les bases d’un nouvel accord sur le climat censé remplacer le protocole de Kyoto, qui expirera en 2012. Les pays de l’APEC s’y engagent à réduire "l’intensité énergétique" - la quantité d’énergie nécessaire pour produire un point de croissance économique - de 25 pour cent d’ici 2030. Cette disposition était souhaitée par l’Australie, soutenue par les États-Unis, qui exigeaient que les pays développés et en développement s’engagent sur un objectif chiffré. Cette cible non-contraignante ne se traduit pas par de réelles réductions des émissions de GES, mais pourrait ralentir le rythme de l’augmentation.
Ni Canberra ni Washington n’ont ratifié le protocole de Kyoto, signé en 1997, qui fixe des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’accord de Sydney appelle également à une augmentation des étendues de forêts d’au moins 20 millions d’hectares d’ici à 2020 et précise que les négociations sur le réchauffement climatique doivent avoir lieu sous les auspices des Nations unies, une exigence de la Chine et de plusieurs pays en développement.


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