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par le Dr Raymond Vergès

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Trente-sept associations dénoncent la politique sociale d’Emmanuel Macron

Plan pauvreté : un échec

jeudi 12 septembre 2019


Trente-sept associations de lutte contre la pauvreté, regroupées dans le collectif Alerte, s’alarment. La politique de l’exécutif comporte, selon elles, plus de reculs que d’avancées sociales.


Les présidents d’associations réunis pour un point presse le 9 septembre au siège du Secours catholique à Paris ont dénoncé la politique gouvernementales au moment où la stratégie d’Emmanuel Macron contre la pauvreté entre dans sa deuxième phase.

Il y a un an, le gouvernement lançait son "plan pauvreté" pour combattre "les inégalités de destins qui se perpétuent de génération en génération" avait alors déclaré le président Emmanuel Macron.

Son plan tourne autour d’une réforme de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA et la création d’un Revenu Universel d’Activité, ainsi que de la fusion de plusieurs minima sociaux. Douze mois plus tard, les chantiers sont lancés mais ils sont loin de se concrétiser.

Pire le mouvement des "Gilets Jaune" a mit en exergue les fractures sociales de la société. Les revendications s’approchent des arguments utilisés par les associations pour faire plier le gouvernement. Ainsi, la cherté de la vie, le coût de plus en plus élevé des loyers et du transport, les bas salaires, ...

Pour Christophe Devys, président du collectif Alerte, « il y a quelques bonnes mesures dans les annonces du gouvernement depuis un an comme l’obligation de formation jusqu’à 18 ans ou la volonté affichée d’en finir avec la sortie sèche de l’aide sociale à l’enfance à la majorité ».

Près de la moitié des Réunionnais vit sous le seuil de pauvreté. Aucune amélioration malgré la succession des élections. (photo Toniox)

N’oublier personne

Mais pour le reste, l’inquiétude montre. Patrick Bouffard de Médecins du monde espère que malgré les rumeurs de suppression, l’aide médicale d’État (AME) survivra au budget 2020 car « le dispositif qui ne coûte qu’un peu moins de 0,5 % des dépenses de santé permet au plus défavorisés d’oser se soigner ».

Véronique Fayet du Secours catholique déplore, elle, « que ne soit pas réservé aux mineurs non accompagnés l’accueil inconditionnel qui leur est normalement dû ». Elle a rappelé que les migrants étaient les plus pauvres parmi les pauvres et « ne devait pas être oublié d’une politique disant lutter contre la précarité ».

Les associations ont été nombreuses à critiquer la réforme de l’assurance chômage présentée en juillet dernier. Pour Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, "l’impact va être colossal, la précarité va se renforcer car beaucoup vont passer du chômage aux minimas sociaux à cause du durcissement des conditions d’indemnisation".

D’ailleurs l’élargissement de l’expérimentation Territoire Zéro Chômeurs de Longue Durée à une cinquantaine de nouveaux territoires devrait faire l’objet d’une loi. Mais le gouvernement tarde à confirmer cette mesure, et à l’inscrire à l’agenda parlementaire.

Photo Toniox

La précarité s’installe

La précarité s’installe de plus en plus chez les familles les moins aisées. Monique Dupuy, présidente de l’Unaf (Union nationale des associations familiales) a déploré que « les prestations familiales ne soient pas indexées sur l’inflation, ce qui aboutit à une baisse du pouvoir d’achat ».

De son côté, Pascale Ribes, de France Handicap, est en colère, car « il y 1 million de personnes handicapées sous le seuil de pauvreté. Parmi elles, certaines ne pourront jamais travailler. La dignité ne doit pas être conditionné seulement à l’accès à un travail ».

En dépit de la défiance, les associations veulent jouer le jeu de la négociation, alors que le gouvernement vient de lancer une série de consultations sur le futur de l’insertion, sur la réforme des retraites, ...

« Nous n’allons pas sortir de la négociation pour le moment car le gouvernement nous dit que tout est encore ouvert. Mais on constate que jusqu’à maintenant ce sont les plus pauvres des plus pauvres qui trinquent », a souligné Claire Hédon, présidente d’ADT Quart monde.


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