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Victorin Lurel annonce une consultation publique supplémentaire sur le projet de nouvelle route du littoral

La Région Réunion devra prouver qu’aucune autre alternative n’est possible

vendredi 18 octobre 2013, par Céline Tabou


À l’occasion de la présentation des enjeux concernant la nouvelle route du littoral et la nouvelle entrée ouest de Saint-Denis, hier à la préfecture, le ministre des Outremers, Victorin Lurel a fait connaître la volonté de l’État vis-à-vis de ces deux projets.


Le ministre des Outremers dit que la Région Réunion devra « montrer que la solution proposée est la meilleure solution ».
(photo C.T.)

Pendant plusieurs minutes, le ministre a expliqué que « l’État n’ignore rien des conditions financières et environnementales de ce dossier », car il finance à hauteur de 780 millions d’euros sur les 1,6 milliard prévus sur le chantier. De son côté, l’Europe octroie une enveloppe de 151 millions et la Région Réunion, 669 millions d’euros.

Discours ambigu de la part du ministre, qui donne un « oui, mais » à la Région, car les dérogations devraient être fournies d’ici la fin du mois d’octobre par le préfet, Jean-Luc Marx, une consultation populaire sera lancée et le Conseil régional doit prouver qu’aucune autre alternative n’est possible au projet présenté.

Une implication forte de l’État

Se disant conscient « des contraintes de calendrier » en raison des procédures préalables, le ministre note toutefois la « rapidité » à laquelle la Région a mené ce projet. « L’État n’ignore rien de cela compte tenu de son implication forte dans ce projet ». Il « n’ignore rien non plus des contraintes environnementales qu’il faut absolument respecter ». Le ministre a indiqué qu’il fallait « sécuriser juridiquement » ce projet.

Victorin Lurel a indiqué que l’État souhaité «  voir la prise en compte de l’entrée ouest  » de Saint-Denis, dans le projet de nouvelle route du littoral, parce que « je crois que la population ne comprendrait pas pourquoi on dépense 1,6 milliard d’euros, pour qu’il y a encore des bouchons, des embouteillages sur des kilomètres, et parce qu’on n’aurait pas pensé, conçu, et donc organiser la traversée de Saint-Denis ».

En effet, la mairie de Saint-Denis a regretté que l’entrée ouest ne soit pas prise en compte dans le projet de NRL, car il y a autour de La Réunion, de Saint-Denis au Tampon, « une ceinture routière sur quatre voies » nécessitant d’être « réparé ». De plus, le développement d’un TCSP pourrait être une « opportunité d’avoir deux voies » supplémentaires pour la commune et enfin parce que « l’aménagement du littoral de Saint Denis doit être repensé, aménagé ».

Face à ces arguments, le ministre a mis en avant « un débat qui n’est pas tranché sur la solution économiquement la plus efficace » concernant les trois tracés proposés par la mairie de Saint-Denis. Ceux-ci sont centrés sur une circulation en tunnel, dans des caissons, soit en littoral, soit terrestre. Se voulant consensuel, le ministre a précisé que « le plan de financement n’est pas monté. Il faudra que vous discutiez sur ce segment-là qui parait incontournable ».

La Région doit répondre aux exigences

« On aurait pu, nous l’État, pour éviter une contrainte majeure, mais qui est aussi un impératif démocratique prendre des arrêtés avant le 1er septembre. Cela aurait pu être possible, mais se serait précipité parce que la législation a changé, depuis le 1er septembre, il faut respecter un principe de participation du public ». Victorin Lurel a ainsi expliqué qu’au cours du prochain mois, les Réunionnais seront appelés à donner leurs avis sur la Nouvelle Route du Littoral (NRL).

« On s’est donné un mois pour répondre aux exigences », notamment concernant les procédures liées au droit sur l’eau et au domaine maritime, a indiqué Victorin Lurel. Ce dernier a ajouté que « toutes les procédures préalables devront être exécutées. Vous aurez donc, monsieur le président (Didier Robert-NDLR), à répondre à ce que le CNPN a pu dire » et « à montrer qu’il n’y a pas de solution alternative » au projet.

Le ministre des Outremers donne donc un mois à la Région pour prouver que son projet de NRL est l’unique solution : « Vous avez donc un mois, le public a un mois, ce sera une procédure nouvelle sur un projet d’une telle importance ». La Région devra « donc respecter les exigences de protection des espèces, de protection de l’environnement, protection de la falaise. Bref, vous aurez à répondre à ces questions et montrer que la solution proposée est la meilleure solution. Je n’ose pas dire la moins mauvaise solution ». « Vous aurez à faire la preuve de la pertinence du projet tel qu’il est présenté », a réaffirmé le ministre.

Beaucoup d’attente

« Nous montrons de la bienveillance, mais aussi de l’exigence, pour qu’il y ait une continuité entre tous les hases et segments » entre Saint-Denis et la nouvelle route du littoral ». Incluant l’entrée ouest de Saint-Denis dans le projet NRL, le ministre a indiqué qu’« il y a un exercice compliqué que vous aurez dans le temps c’est de tenir le budget, l’enveloppe ». Suite à l’octroi de marché à deux grandes entreprises, Victorin Lurel a annoncé que « l’État reste attentif à ça », afin que les entreprises réunionnaises puissent bénéficier de l’activité créée autour de ce projet, « tant que cela est possible et dans le respect de la procédure » et « que cela puisse profiter aux enfants du pays ».

Pour ce dernier après la consultation du public, « l’État aura de nouveau à dire comment il examine l’ensemble du dossier ». Le ministre a conclu que « la balle est dans votre camp », parce que « l’opinion publique réunionnaise attend beaucoup de cela, les élus attendent, les formations politiques attendent. Nous n’ignorons rien de cela, tout comme les entreprises qui sont encore mobilisées en attendant le résultat des procédures ».

À la sortie de la préfecture, le ministre Victorin Lurel s’est rendu à la Maison des Grands Chantiers, afin d’assister à la présentation des grands chantiers du protocole de Matignon, à savoir l’aéroport et la nouvelle route du littoral. En présence du Commissaire européen Johannes Hahn, du président de la Région Réunion, qui a pu prendre compte de la volonté du gouvernement et de certains élus, comme Roland Robert, maire de La Possession.

Céline Tabou


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