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Les journalistes du « Quotidien » devant le tribunal « contre la casse sociale et le mépris »

Aujourd’hui le tribunal rend sa décision : reprise du journal ou liquidation

mercredi 3 avril 2024


Dans un communiqué diffusé hier, les journalistes et la section SNJ du « Quotidien » ont annoncé leur intention de passer la nuit de mardi à mercredi devant le tribunal. C’est aujourd’hui que sera décidé de l’avenir du journal : reprise ou liquidation. Les journalistes donnent aussi leur position au sujet des deux repreneurs potentiels. Leur préférence va vers l’offre de Media capital qui « a fait l’effort d’améliorer son offre et propose désormais de reprendre 12 employés de presse et cadres et 15 journalistes — mais sans secrétaires de rédaction, photographes et rédacteurs en chef — soit 55 % du personnel. C’est mieux, ou moins pire, mais cela reste nettement insuffisant pour faire tourner le journal et fournir une information de qualité et de proximité ».


« La décision sur l’avenir du « Quotidien » sera rendue mercredi par le tribunal de commerce de Saint-Denis. Ce sera la fin de six mois d’épreuves pour les salariés, abandonnés par leur actionnaire historique qui a liquidé le journal dans leur dos, sans aucune stratégie de reprise. Une décision qui met en péril un journal au service des Réunionnais depuis 47 ans.
Depuis octobre, « Le Quotidien » a bénéficié de 600 000 euros de subventions de la Région.
Malgré cet argent public et le soutien des lecteurs, l’issue qui se dessine est loin de ce qu’on pouvait espérer. Le personnel va de désillusion en désillusion, bataillant pour défendre ses derniers droits face à l’actionnaire et livré aux appétits de repreneurs vautours qui cherchent à racheter le journal à moindre coût et au prix d’une casse sociale massive.
Alfred Chane-Pane (ICP Roto) s’est illustré par la brutalité de son projet et de son discours. Il prévoit de licencier 80 % du personnel, dont 100 % des journalistes, soit 38 salariés jetés à la rue du jour au lendemain. Ce chef d’entreprise prospère explique qu’il ne peut pas faire autrement, alors que son projet associe quinze des plus grosses fortunes de La Réunion. Lesquelles, d’ailleurs ? Il serait peut-être temps de l’annoncer. La transparence, ce n’est pas que pour les autres.

Devant le tribunal de commerce, M. Chane-Pane — qui s’est déjà illustré en censurant un journal concurrent pour des écrits qui lui déplaisaient — s’est livré à une violente diatribe contre les journalistes du Quotidien, les accusant d’être trop nombreux, de ne pas travailler, d’être réfractaires au changement… Il fera mieux, dit-il, avec une escouade d’étudiants venus de métropole et les 14 journalistes de « Zinfos 974 » de son acolyte Pierrot Dupuy, appelé à devenir le directeur général d’un Quotidien vidé de ses journalistes. Ce même Pierrot Dupuy qui assurait devant les élus du CSE qu’il y aurait une priorité de réembauche des anciens du « Quotidien », ce dont il n’était plus question à l’audience, et qu’il n’y aurait jamais aucun lien entre « Zinfos 974 » et « Le Quotidien », alors qu’Alfred Chane-Pane dit le contraire… Qui ment, Chane-Pane ou Dupuy ? Quoi qu’il en soit, les journalistes du Quotidien en appellent à la confraternité de leurs collègues de Zinfos pour qu’ils ne se prêtent pas à ce tour de passe-passe.

En face, Henri Nijdam (Media Capital) a fait l’effort d’améliorer son offre et propose désormais de reprendre 12 employés de presse et cadres et 15 journalistes — mais sans secrétaires de rédaction, photographes et rédacteurs en chef — soit 55 % du personnel. C’est mieux, ou moins pire, mais cela reste nettement insuffisant pour faire tourner le journal et fournir une information de qualité et de proximité. Surtout, les salariés appellent les porteurs de ce projet à lever les zones d’ombre sur l’actionnariat, la gouvernance et l’organisation du journal. Ils réclament des garanties d’indépendance de la rédaction et une information libre pour les lecteurs, et rejettent par avance toute tentative d’instrumentalisation.

Dans ce contexte, les journalistes ont décidé de faire entendre leur voix et de défendre leur dignité. Ils camperont devant le tribunal de commerce de Champ-Fleuri à partir du mardi 2 avril à 18 heures et jusqu’à l’annonce du délibéré mercredi. Tous leurs amis, soutiens, lecteurs attachés à une information de qualité et citoyens soucieux de la liberté de la presse sont invités à venir les rencontrer sur place. »


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