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Saint-Leu berceau de l’unique révolte des esclaves

La Réunion : des séquelles de l’époque coloniale ?

jeudi 30 juillet 2015, par Anaïs Bègue

Exposition du Komité Eli, lors d’une commémoration de la révolte de 1811 à Saint-Leu.

L’île Bourbon, occupée par les Anglais depuis 1810, va connaître sa première révolte d’esclaves entre le 5 et le 11 novembre 1811 à Saint-Leu. A l’époque, 90 % de la population de l’île était esclave, entre autres, 500 maîtres pour 5000 esclaves à Saint-Leu. Dans cette ère de domination, le contexte économique semble plus avantageux au dominant qu’au dominé. Cependant, l’idée de lutte se fait de plus en plus ressentir chez ceux qui n’étaient pas libres.

Comment la révolte a-t-elle pris naissance à Saint-Leu ?

Si Saint-Leu est le berceau de cette révolte, ce n’est pas un hasard. Cette ville était entre autres la capitale de la culture du café et celle réunissant donc le plus d’esclaves. Ces derniers s’occupaient des plans au soleil tous les jours, et les villages avaient des problèmes d’approvisionnement en eau. Les conditions de travail n’étaient donc pas adéquates.
Ainsi, le bassin d’eau, aussi appelé bassin Misouk nous rappelle l’endroit où se réunissaient les esclaves pour la corvée d’eau hors la surveillance des maîtres. C’est dans ces lieux que nos aînés vont élaborer les préparatifs de leur première et dernière révolte.
Elle était menée dans un premier temps par Jean, cédant sa place à l’esclave forgeron de Célestin Hibon, Elie. C’est avec 200 esclaves qu’il fait face aux maîtres de maison en maison pour leur liberté.

Comment la révolte s’est-elle terminée en échec ?

Certains esclaves désireux de protéger leurs maîtres décidaient de les prévenir. Ainsi, Figaro, un esclave affranchi, a alerté sa maîtresse le 4 novembre. De ce fait, celui-ci a fortement contribué à l’échec de cette insurrection.
De plus, du côté des armes, la balance était en déséquilibre. Les esclaves avaient peu de chance face aux fusils.

Quelle en a été la finalité ?

Pour cette révolte, il faut se souvenir de quelques chiffres : 2 blancs tués, 55 esclaves décédés dont 15 exécutés et 40 morts en prison ou au combat, 145 esclaves emprisonnés. Cela a aussi entraîné la tuerie de rebelles aux quatre coins de l’île. La révolte fut un vrai massacre. Suite à celle-ci, la peur était omniprésente autant chez les maîtres que chez les esclaves.

En 2011, nous avons commémoré la mémoire de ces esclaves, punis pour vouloir la justice. Deux siècles plus tard, La Réunion peine à continuer le combat auparavant mené par les esclaves, celui de se libérer de toute tutelle et de ne plus être cette île contrôlée par une métropole. Sommes-nous encore esclaves d’une colonie anciennement appelée Bourbon ?


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Messages

  • c’est évident que nous sommes toujours esclave !
    tant que nous voudrons ressembler aux métropolitain que ce soit dans notre façon de parler, que ce soit dans notre façon de s’habiller, que ce soit dans notre manière d’aborder les choses.
    certain diront peut être que c’est du passé tout ça, mais j’ai envie de leur dire, que le passé nous aide justement à comprendre le présent et à envisager le future.
    entretenir la mémoire de mes ancêtre et non seulement un honneur, mais m’aide surtout à garder la tête haute dans chaque situation.
    ce passé si lointain pour certain et encore frais pour d’autre, m’a toujours inspirer et m’a toujours guidé.
    aujourd’hui, en regardant autour de moi, je remarque que nous sommes encore esclave. esclave de la mondialisation qui a même gagné nos consciences.
    éveillez vous, regarder les choses telles qu’elles sont réellement , ouvrez les yeux


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