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« La Réunion en première ligne du dérèglement climatique »

Succès de la conférence « Regards croisés sur le changement climatique » avec le GIEC et l’ONERC

lundi 6 mars 2023, par Manuel Marchal


Plusieurs centaines de personnes ont participé ce 4 mars à la conférence « Regards croisés sur le changement climatique » organisée dans le cadre de la 4e édition de la Marche réunionnaise pour le climat et la biodiversité et animée par l’association Ekopéi.


L’amphithéâtre bioclimatique de l’Université de La Réunion à Saint-Denis accueillait ce samedi le second temps fort de la 4e édition de la Marche réunionnaise pour le climat et la biodiversité organisée par la Mairie de Sainte-Suzanne. C’était la conférence « Regards croisés sur le changement climatique » marquée notamment par l’intervention en visioconférence de Nadia Maïzi du GIEC et de Laurent Michel, directeur de l’Observatoire national sur les effets du changement climatique (ONERC).

« Situation particulièrement critique de la biodiversité »

Vice-présidente de la Région déléguée à la Biodiversité et maire de Saint-Denis, Éricka Bareigts ouvra la conférence. Son discours rappela que « Paul Vergès a porté le premier la défense de la bidoversité » de La Réunion. « Son action à permise de faire progresser la recherche, de faire prendre conscience de l’importance de notre endémisme » ajouta-t-elle.
Éricka Bareigts souligna une « situation particulièrement critique de la biodiversité ». La Réunion est un hotspot mondial dans ce domaine, et il est menacé. Cela suppose de « protéger notre biodiversité en tenant compte de la démographie ». Pour cela, la maire de Saint-Denis a annoncé la création de l’Agence réunionnaise de la biodiversité en mai.
En conclusion, en matière de lutte contre le changement climatique, Éricka Bareigts souhaite que La Réunion reprenne la parole sur la scène internationale comme avec Paul Vergès.

« Construire les bases d’une nouvelle civilisation »

Président de la CINOR et du SIDELEC et maire de Sainte-Suzanne, Maurice Gironcel rappela que « La Réunion en première ligne du dérèglement climatique. Ce n’est plus une question lointaine ». D’où la nécessité d’« impulser l’évolution vers un modèle plus responsable ». À ce niveau, le SIDELEC et ses partenaires œuvrent à la réalisation du projet Mafate village solaire : 300 familles sont en train d’accéder à l’électricité produite intégralement par des panneaux solaires.
Maurice Gironcel a également rappelé le plan chauffe-eau solaires lancé à la Région par Paul Vergès et qui permit à La Réunion d’avoir une grande avance dans la diffusion de cette technologie qui réduit la pollution. Il évoqua un autre projet en cours de réalisation : le soutien à l’équipement de machines à laver à double entrée pour utiliser l’eau du chauffe-eau solaire pour nettoyer le linge.
Maurice Gironcel cita également les réalisations dans la commune de Sainte-Suzanne. Les éoliennes, les panneaux solaires et le biogaz permettent de produire de l’électricité pour 45000 habitants alors que Sainte-Suzanne n’en compte que 24000. C’est donc une ville à énergie positive.
Mafate village solaire avec SIDELEC.
« Nous pouvons construire les bases d’une nouvelle civilisation », a poursuivi Maurice Gironcel qui annonça la création d’une ONG régionale au service de la biodiversité.

Le rôle du GIEC

Auteure principale du dernier rapport du GIEC, Nadia Maïzi fait partie du groupe de 700 chercheurs qui travaillent dans ce panel international. Ces rapports visent à donner une base scientifique permettant d’éclairer la décision politique lors des conférences internationales sur le climat.
Elle rappela que le GIEC fut créé en 1988 et rédigea son premier rapport en 1990. Ces documents évaluent la connaissance scientifique à un instant T. Le GIEC est composé de trois groupes de travail qui rédigent chacun leur rapport qui sont donc publiés de manière échelonnée : physique du climat, impact du changement climatique et mesures d’atténuation du changement climatique.
Nadia Maïzi souligna que la température moyenne sur Terre s’est élevée déjà de 1,2 degré depuis le niveau de référence du milieu du 18e siècle. L’Accord de Paris fixe 1,5 degré comme limite à ne pas dépasser. Mais dans plusieurs régions comme en France, la hausse observée est déjà de 2 degrés. Cela a déjà suscité des tensions au niveau de la ressource en eau.
Or, les politiques nationales de lutte contre le changement climatique ne permettent pas pour le moment d’envisager une hausse de la température moyenne à la surface de la Terre inférieure à 2 degrés.

Anticiper les impacts du changement climatique

Laurent Michel, directeur de l’ONERC, présenta cette structure créée en 2001. Rappelons que l’ONERC découle d’une proposition de loi de Paul Vergès adoptée à l’unanimité en 2001. Le texte faisait de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité nationale. Paul Vergès fut président de l’ONERC de sa création jusqu’en 2016.
L’ONERC est le point focal du GIEC au niveau du gouvernement français. Sa principale mission est d’être une interface entre la connaissance scientifique et la décision politique. L’ONERC publie donc des rapports destinés aux élus afin notamment de les guider en matière d’aménagement du territoire.
François Garde, directeur de l’école d’ingénieur ESIROI, intervint ensuite sur le thème du bâti en climat tropical.
Le CCEE présenta ensuite le rapport d’étape « La Réunion à l’horizon 2040 ». Ce rapport étudie notamment les impacts du changement climatique à venir pour notre île.

M.M.


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Messages

  • Bravo pour cette rencontre-débat de samedi. Espérons que les jeunes en particulier résisteront enfin aux sirènes du capitalisme qui nous encouragent au "chacun pour soi", à consommer sans savoir ni s’intéresser au futur, encore moins à la finitude de nos existences, de celle de la planète aussi finalement, c’est le cas de l’écrire.
    Je ne comprends pas que la géothermie n’est pas été abordée, expliquée, encouragée, énergie renouvelable, locale, gratuite au départ, comme le vent, le soleil ni que l’on ai parlé du retour du train enfin à la Réunion, un TER péi reliant Ste Rose à St Joseph, électrique, moderne, silencieux, propre capable de rouler à 130 km.h facile, et pourvoyeur d’emplois durables eux aussi, pour les jeunes diplômés qui galèrent pour s’en sortir, vivant souvent de petits boulots sous payés par rapport au niveau de compétence acquis, quel gâchis ne trouvez-vous pas ? Moi oui et ne suis pas le seul, il n’y a qu’à voir si on veut, du côté de Pôle Emploi, la porte ouverte à la résignation, et ça, c’est par définition pas positif pour nous tous au final, il faut réagir, les élu(e)s avec nous pour changer en lieux les choses, c’est la définition de la politique n’est-ce pas ? Merci, Arthur qui attend le train ici où on pourra installer son vélo, la poussette, les fauteuils handicapés, les trottinettes, sans oublier bien sur les containers, les wagons trémis pour le sucre, le ciment, les wagons citernes pour les liquides, les carburants etc...

  • Il faudrait commencer par développer convenablement les transports en commun mais aussi de changer radicalement l’habitat collectif en imposant les appartements traversants, les cuisines séparées et les varangues couvertes et bien aérées ; en réduisant drastiquement les besoins de climatisation. un 3 ° point concerne l’éclairage public nuisible à la faune aussi bien animale qu’humaine ! la plupart du temps l’éclairage de rue est inapproprié tout simplement parce qu’il n’a pas de but précis : éclairer les trottoirs et les passages piétons pour la sécurité de ceux-ci !
    cela dit il restera à s’occuper d’une meilleure gestion de l’eau, de la réduction de la consommation électrique et des déchets à la source... Tout cela était dans les tuyaux en 2009/ 2010...et puis la politique s’en est mêlée !!! BL


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