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Elie Hoarau : les fonds européens au service du projet réunionnais de développement de La Réunion

Le PCR et les élections européennes

lundi 15 avril 2024, par Manuel Marchal


Hier dans l’émission Dimanche politique de Réunion Première radio, Elie Hoarau a largement évoqué les élections européennes.
Pour le PCR, ce scrutin s’inscrit dans la lutte pour le développement de La Réunion. Il propose notamment que l’Union européenne soutiennent la réalisation d’un projet réunionnais de développement. Les fonds européens ne seront plus fléchés mais versés dans une enveloppe globale qui financera ce projet. Un projet qui devra être le plus consensuel possible.
La Conférence territoriale regroupant des élus, élargie aux forces vives, peut être le lieu d’élaboration du projet.


Elie Hoarau, président du Parti communiste réunionnais, était hier l’invité de l’émission « Dimanche politique » de Réunion Première radio. Une grande partie de l’émission a porté sur les élections européennes. Le PCR a un candidat, Ary Yée Chong Tchi Kan, sur la liste de « La Gauche unie pour le monde du travail », conduite par Léon Deffontaines du PCF.
Tout d’abord concernant le choix du candidat, « Ary Yée Chong Tchi Kan est un dirigeant du PCR qui a montré ses capacités et son investissement pour l’émancipation du peuple réunionnais. Il porte la voix de La Réunion auprès des camarades du PCF et de l’Europe », a déclaré Elie Hoarau.
Il fut ensuite question du programme de la liste et des propositions du PCR qui y ont été intégrées.
« Le PCF a une politique générale pour l’Europe : pour une Europe sociale, solidaire, écologique et pour la paix. Nous y adhérons. Des spécificités doivent être intégrées au programme du PCF. Ary Yée Chong Tchi Kan a discuté avec le PCF pour cela ». « Ary Yée Chong Tchi Kan a été au grand meeting d’Amiens, il a rencontré les dirigeants de la liste. Il nous ramènera des informations quant à la venue de la tête de liste ou d’un membre », poursuivit Elie Hoarau.

« Arrêter une politique guerrière et aller vers une politique sociale »

« On a un risque de guerre en Europe qui implique la France. Il faut une Europe pour la paix », a indiqué le président du PCR pour qui « il est impensable que l’on envoie des Réunionnais se battre en Ukraine. Les accords de Minsk respectaient les minorités russophones du Donbass. Il faut revenir aux accords de Minsk. Dans le monde, des forces de progrès agissent dans ce sens. L’Europe doit aussi agir pour la paix
A Gaza, il faut la reconnaissance des deux Etats. L’ONU a défini cela et marqué les limites des deux Etats. L’UE doit reconnaître l’État palestinien ».
L’Europe sociale ce sont des crédits consacrés au logement, contre la vie chère, alors que’actuellement l’on a des crédits pour armer l’UE. Pour Elie Hoarau, il faut « arrêter une politique guerrière et aller vers une politique sociale ».
Concernant les propositions, Elie Hoarau note qu’elles demandent que l’Europe « doit nous passer le relais sur certains points ».

Aux Réunionnais de décider des licences de pêche

Tout d’abord concernant la pêche :
« Par exemple, une zone maritime importante appartient à La Réunion. Nous ne pêchons que 5 % des prises, le reste ce sont des armateurs étrangers. L’Europe leur a donné l’autorisation. Nous disons non. A nous de décider qui pêche et de définir le contrat. L’Europe doit nous donner cette compétence ».

Les Réunionnais doivent être présents aux négociations de l’APE

Ensuite les accords commerciaux avec nos voisins :
« L’Europe passe des accords de partenariat économique avec les pays voisins. Récemment à Moroni, les représentants de l’UE et de ces pays se sont réunis pour discuter de ces accords, qui donnent libre accès au marché européen et donc à La Réunion. Leurs produits viennent concurrencer notre production locale. La Réunion doit être présente, car nous discutons avec nos voisins ».

300 millions par an de l’UE pour le projet réunionnais

Enfin la gestion des fonds européens :
« Tous les voyants au rouge. On a vu le CIOM, cela ne changera rien fondamentalement ».
« A la place de toutes ces lois, faisons un projet de développement global pour La Réunion. Le projet doit être le plus consensuel possible », élaboré au sein de la Conférence territoriale (regroupant des représentants des élus et l’Etat). Le PCR propose d’élargir cette Conférence territoriale aux forces vives : syndicats, associations, société civile. De ce projet l’État fera une loi-programme sur 10 ou 15 ans.
« Il faut aller autant que possible vers un minimum de consensus ». C’est la condition pour défendre efficacement un projet réunionnais.
« L’UE verse 300 millions par an à La Réunion, ils sont fléchés. Nous disons à L’Europe de mettre ces fonds dans l’enveloppe qui financera le plan global de développement de La Réunion ».

Lutte contre l’abstention

Il fut ensuite question des moyens utilisés pour convaincre les électeurs d’aller voter pour un scrutin tradionnellement marqué par une forte abstention.
Pour Elie Hoarau, il s’agit tout d’abord de montrer que le changement vers l’Europe sociale pourra apporter des avancées concrètes. Par exemple : donner un délai aux entreprises pour réaliser l’égalité salariale (3 ou 4 ans) sous peine de sanction.
Mais fondamentalement, « il n’y a pas d’autre façon que d’aller expliquer aux électeurs ce que l’on va faire. Si on mène une politique sociale pour améliorer les conditions de vie, si on donne des solutions concrètes, les gens vont suivre ».

« On atteindra 1500 adhérents à jour de cotisation »

Enfin, Elie Hoarau fut interrogé sur la situation du PCR.
« On atteindra 1500 adhérents à jour de cotisation. Nous allons rassembler tous ces adhérents et leur demander quelles actions mener en dehors des élections. Il n’est pas impossible que les adhérents décident d’un 10e congrès. Aux municipales, nous serons présents partout, pas forcément en tête de liste ».
La ligne politique continue de s’appuyer sur des principes qui font l’ADN du PCR : « Paul Vergès était un visionnaire qui a projeté des perspectives qui sont toujours d’actualité ». Ces perspectives sont illustrées notamment par la Marche pour le climat, tandis que l’autonomie énergétique et le réseau ferré sont des propositions de plus en plus partagées dans notre société.

M.M.


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