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Jean-Yves Langenier : « La culture de notre mémoire est importante pour préparer l’avenir »
Célébration au Port du 70ème anniversaire de la libération de La Réunion des collaborateurs des nazis
jeudi 29 novembre 2012
À l’occasion du 70ème anniversaire de l’arrivée du ’Léopard’ et de la libération de la ville du Port par les progressistes portois et les Forces Françaises Libres, le 28 novembre 1942, le maire de la cité maritime et son Conseil municipal ont eu l’honneur de recevoir du public à la cérémonie de commémoration qui a eu lieu hier matin à 10 heures au cimetière marin. Ce fut une cérémonie très émouvante, à laquelle ont notamment participé des collégiens du Port et un grand chercheur de notre Histoire, Eugène Rousse.
Après une minute de recueillement en hommage aux victimes de cet événement historique et à nos compatriotes qui ont lutté pour la libération de notre pays du régime de Vichy, allié des nazis, Eugène Rousse a eu la parole pour rappeler les circonstances et l’importance de ce combat. Il a rappelé en détails, comme dans "Témoignages" d’hier, les conditions dans lesquelles a eu lieu cette bataille, son contexte international et réunionnais, ainsi que son déroulement, avec des résultats à la fois tragiques et positifs.
Ainsi, il a notamment souligné que la mobilisation des Portois pour libérer leur ville, à l’appel du futur maire et député communiste Léon de Lépervanche fut une grande victoire pour le peuple réunionnais, célébrée dans toute l’île par les forces de progrès. En même temps, il ne faudra jamais oublier que trois Portois, dont deux femmes et un cheminot, ont payé de leur vie ce combat pour la liberté, ainsi que le directeur du Chemin de fer et Port de La Réunion (CPR), tué à La Montagne.
« En finir avec l’idéologie nazie »
Ensuite, le maire du Port a rappelé l’importance de cette commémoration, car « le 28 novembre 1942, le peuple réunionnais a vécu une grande page de son Histoire ». C’est d’ailleurs pourquoi un des sept "galé mémoir" inaugurés vendredi dernier sur le littoral Nord du Port est consacré à cet événement.
Jean-Yves Langenier a également rappelé que beaucoup de Réunionnais, dont des Portois, se sont engagés dans le combat des Forces Françaises Libres « pour en finir avec l’idéologie nazie et défendre les valeurs de la liberté, de l’égalité, de la justice ». Des valeurs que certains de ces résistants continuent à défendre aujourd’hui avec détermination.
« Un devoir sacré »
« C’est un devoir sacré de rendre hommage aux trois personnes du Port qui ont été victimes de ces combats, ainsi qu’à Léon de Lépervanche, qui était porteur de ces valeurs », a déclaré Jean-Yves Langenier, avant d’accompagner le public dans le cimetière pour aller déposer des gerbes sur les tombes de ces quatre Portois. Avant ce dépôt de gerbes, le public a eu l’occasion de pouvoir écouter avec beaucoup d’émotion le célèbre "Chant des partisans", proclamé devant le cimetière marin par des élèves du Collège Titan au Port, accompagné par le grand artiste Thierry Boyer. (voir les paroles de ce chant en encadré)
Le maire du Port a remercié chaleureusement les collégiens pour cette prestation et pour leur participation active à cette cérémonie. En effet, dit-il, « la culture de notre mémoire historique est très importante pour préparer notre avenir, tirer des leçons du passé et devenir responsables de notre pays » . C’est pourquoi nous devons continuer le combat pour la liberté, afin de rester réellement fidèles aux combattants porteurs de cette valeur fondamentale.
Correspondant
Le "Chant des partisans" Le "Chant des partisans" ou "Chant de la libération" est l’ hymne de la Résistance française durant l’ occupation par l’ Allemagne nazie , pendant la Seconde Guerre mondiale . Créé en 1943 , ses paroles sont de Joseph Kessel et de Maurice Druon , et sa musique est composée par Anna Marly . Voici le texte de ce chant de la liberté. Ami, entends-tu Le vol noir des corbeaux Sur nos plaines ? Ami, entends-tu Les cris sourds du pays Qu’on enchaîne ? Ohé ! partisans, Ouvriers et paysans, C’est l’alarme ! Ce soir l’ennemi Connaîtra le prix du sang Et des larmes ! Montez de la mine, Descendez des collines, Camarades ! Sortez de la paille Les fusils, la mitraille, Les grenades... Ohé ! les tueurs, À la balle et au couteau, Tuez vite ! Ohé ! saboteur, Attention à ton fardeau : Dynamite ! C’est nous qui brisons Les barreaux des prisons Pour nos frères, La haine à nos trousses Et la faim qui nous pousse, La misère... Il y a des pays Ou les gens au creux de lits Font des rêves ; Ici, nous, vois-tu, Nous on marche et nous on tue, Nous on crève. Ici chacun sait Ce qu’il veut, ce qu’il fait Quand il passe... Ami, si tu tombes Un ami sort de l’ombre À ta place. Demain du sang noir Séchera au grand soleil Sur les routes. Sifflez, compagnons, Dans la nuit la Liberté Nous écoute... |