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Poursuivre ses études en Inde : proposition qui séduit de plus en plus à Madagascar

Le monde change

lundi 18 mars 2024, par Manuel Marchal


Un enseignement de qualité, un coût de la vie comparable à celui de Madagascar, une bourse pouvant couvrir entre 20 % et 60 % des frais et des cours d’anglais gratuits, des diplômes reconnus internationalement : étudier en Inde est une possibilité qui séduit de plus en plus à Madagascar. Cet exemple rappelle un monde qui change. Face à cette réalité, des résistances à La Réunion et à Paris bloquent les Réunionnais.


L’Inde est la future seconde puissance économique mondiale. Elle est aussi un pays à la pointe du progrès en termes de recherche et d’innovation. Sa qualité d’enseignement est reconnue. L’Inde souhaite renforcer davantage ses différents points ou favorisant l’accueil d’étudiant étranger. Madagascar est concerné.

2 000 dollars par an au lieu de 20 000

Selon les estimations, pour un étudiant malgache, le coût d’une année d’étude en Europe ou Amérique du Nord revient en moyenne à 20 000 dollars. En Inde, le coût de la vie est comparable à celui de Madagascar. Par conséquent, ce coût annuel baisse à 2 000 dollars, c’est 10 fois moins.
Le gouvernement de l’Inde propose des bourses qui peuvent couvrir entre 20 et 60 % de ces frais.
Les diplômes délivrés par les Universités de l’Inde sont reconnus au niveau international, donc au même titre que les diplômes européens.
La principale difficulté pour étudier en Inde peut résider dans l’enseignement en anglais, qui n’est pas une des langues officielles de Madagascar. Pour faciliter l’intégration des étudiants, des cours d’anglais seront proposés gratuitement.
Un des atouts de l’Inde réside sans doute dans la politique d’immigration. Les conditions pour obtenir un visa sont sans doute bien moins contraignantes, coûteuses et hasardeuses que pour l’Europe, notamment la France. La France a également montré au monde que les étrangers n’y sont pas les bienvenus, c’est ce que rappelle le vote d’une loi visant à restreindre l’immigration.

Accélérer la décolonisation des esprits

Ce monde qui change a des aspects positifs. En effet, au lendemain des indépendances, de nombreux Africains sont partis étudier en Europe ou en Amérique du Nord. Durant des années, ils étaient dans une société de consommation à l’occidentale, avec l’ultralibéralisme comme idéologie dominante. Parmi cette génération, certains on put être tenté de reproduire dans leur pays des modes de fonctionnement ne prenant pas en compte la tradition et inadapté à la situation.
L’Inde est un pays qui s’est libéré de la colonisation, tout comme la majorité des pays du monde dont Madagascar. Le fonctionnement de la société indienne est sans doute plus proche de celui de la société malgache que le modèle occidental. Ainsi en matière de transports, les Malgaches ne seront pas dépaysés. Dans les grandes villes, ils pourront circuler en Bajaj, ce tricycle à moteur très adapté à la circulation dans des villes densément peuplées. C’est en effet en Inde que sont fabriqués ces véhicules.

La Réunion : aide au voyage de Paris pour étudier en France, pas en Inde

L’Inde a donc des atouts pour devenir une destination d’étude au moins aussi attractif que l’Occident. Ceci pourrait intéresser les Réunionnais.
Actuellement, Paris finance le billet d’avion pour les Réunionnais qui veulent poursuivre leurs études en France. C’est LADOM qui gère ce dispositif. Mais rien n’est prévu pour ceux qui veulent continuer leurs études dans les prestigieuses universités indiennes, chinoises ou australiennes.
Cela rappelle que pour Paris, la continuité territoriale n’existe que vers une seule des nombreuses civilisations qui ont constitué le peuple réunionnais : l’Europe. A quand la reconnaissance de toutes nos origines, un atout de La Réunion pour ce monde qui change ?

M.M.


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